La protestation des dix commissaires superviseurs de la Commission électorale indépendante (Cei) est lourde de conséquences. Pareil pour leur retrait, s`il était effectif, qui menace fortement tout le processus de paix.
Des commissaires superviseurs, au nombre de dix, issus du camp présidentiel et membres de la Commission électorale indépendante se dressent contre le président de l`institution. Ils reprochent à ce dernier de mépriser depuis peu le fonctionnement de la Commission. Pour se faire entendre, ils ont appelé leurs collègues à ne pas respecter le communiqué conjoint du Premier ministre et dudit président, prorogeant le contentieux électoral. Si les dix commissaires ne déclarent pas officiellement un boycott du rattrapage des réclamations, leur appel y ressemble fortement. Et elle cache bien un autre dessein, celui de leur retrait possible de la Commission électorale indépendante. Cette autre mesure si elle était exécutée, ne serait pas du tout sans conséquence. D`abord pour l`institution. Puis, pour le processus électoral.
Que dix des commissaires superviseurs sur les 23 que compte la commission centrale de la Cei décident de s`abstenir de toute activité, reviendrait à paralyser totalement l`institution. Qui l`est quelque peu, déjà, depuis qu`a éclatée l`affaire de la fraude sur 429.000 enrôlés, croisés clandestins. L`institution tournait, en effet, au ralenti à cause des nombreuses réunions de crise qui ont occupé ses membres. Les dix commissaires superviseurs forment un quorum considérable, sur les 23, pour gripper la machine de l`intérieur. Et la décrédibiliser aux yeux de l`opinion nationale et internationale. Déjà, que les commissaires ``grévistes`` sont parvenus à confirmer que plus rien ne va au sein de la maison responsable de l`organisation des élections présidentielles et autres. La grogne contre les prises de décisions de façon unilatérale, par Robert Mambé, ne s`est pas encore généralisée. Certes, mais force est de constater que l`autorité du M. élection Côte d`Ivoire vient d`être sérieusement mise à mal. Il faut craindre qu`il ne puisse désormais se faire obéir de ses hommes. Dans ces conditions, une problématique se pose, qui impose qu`on la règle. Pour la crédibilité du pays. Et pour le bonheur des Ivoiriens qui attendent des élections justes et transparentes depuis maintenant cinq ans. Le camp présidentiel a dit qu`il ne peut aller aux élections avec un Mambé à la moralité « douteuse ». C`est cette restriction que les commissaires corsent, en montrant l`intéressé comme celui qui décide seul. Et, qui est susceptible d`agir pareillement quand viendra la proclamation des résultats de la présidentielle.
Que la ``grève`` soit suivie ou pas, qu`elle soit résolue ou pas, l`objectif aurait été atteint : donner une preuve supplémentaire que l`actuelle Cei n`est pas crédible. L`impact immédiat de cette stratégie est d`amener les observateurs du processus de sortie de crise à résoudre le problème de l`institution. Car, comme on a pu le constater, des Cei locales supervisées par les dix commissions mécontents ont cessé toute activité. Elles pourraient être rejointes par d`autres, à mesure que dure l`insurrection. Ainsi, on pourrait s`attendre à une liste électorale contestable, du fait des écueils qui jalonnent sa confection. Sans compter le fait que la crise autour de la Cei dure depuis bientôt un mois, et qu`elle a entamé le chronogramme électoral recommandé par le Cadre permanent de concertation (Cpc). La tenue des élections présidentielles est-elle encore possible pour fin février-début mars ? Difficile d`y répondre. Il ne faut pas oublier que c`est le président de la Cei qui livre la liste électorale que le président de la République valide par décret. Comment ce dernier acte pourra-t-il être possible si celui qui a le dernier mot et ses partisans ne sont plus en phase avec le maître d`œuvre du listing en question ? A l`allure où vont les choses, il faut craindre que la crise à la Cei ne gangrène le processus électoral. Pire, l`échec même des accords qui sous-tendent ce processus n`est pas à exclure.
Bidi Ignace
Des commissaires superviseurs, au nombre de dix, issus du camp présidentiel et membres de la Commission électorale indépendante se dressent contre le président de l`institution. Ils reprochent à ce dernier de mépriser depuis peu le fonctionnement de la Commission. Pour se faire entendre, ils ont appelé leurs collègues à ne pas respecter le communiqué conjoint du Premier ministre et dudit président, prorogeant le contentieux électoral. Si les dix commissaires ne déclarent pas officiellement un boycott du rattrapage des réclamations, leur appel y ressemble fortement. Et elle cache bien un autre dessein, celui de leur retrait possible de la Commission électorale indépendante. Cette autre mesure si elle était exécutée, ne serait pas du tout sans conséquence. D`abord pour l`institution. Puis, pour le processus électoral.
Que dix des commissaires superviseurs sur les 23 que compte la commission centrale de la Cei décident de s`abstenir de toute activité, reviendrait à paralyser totalement l`institution. Qui l`est quelque peu, déjà, depuis qu`a éclatée l`affaire de la fraude sur 429.000 enrôlés, croisés clandestins. L`institution tournait, en effet, au ralenti à cause des nombreuses réunions de crise qui ont occupé ses membres. Les dix commissaires superviseurs forment un quorum considérable, sur les 23, pour gripper la machine de l`intérieur. Et la décrédibiliser aux yeux de l`opinion nationale et internationale. Déjà, que les commissaires ``grévistes`` sont parvenus à confirmer que plus rien ne va au sein de la maison responsable de l`organisation des élections présidentielles et autres. La grogne contre les prises de décisions de façon unilatérale, par Robert Mambé, ne s`est pas encore généralisée. Certes, mais force est de constater que l`autorité du M. élection Côte d`Ivoire vient d`être sérieusement mise à mal. Il faut craindre qu`il ne puisse désormais se faire obéir de ses hommes. Dans ces conditions, une problématique se pose, qui impose qu`on la règle. Pour la crédibilité du pays. Et pour le bonheur des Ivoiriens qui attendent des élections justes et transparentes depuis maintenant cinq ans. Le camp présidentiel a dit qu`il ne peut aller aux élections avec un Mambé à la moralité « douteuse ». C`est cette restriction que les commissaires corsent, en montrant l`intéressé comme celui qui décide seul. Et, qui est susceptible d`agir pareillement quand viendra la proclamation des résultats de la présidentielle.
Que la ``grève`` soit suivie ou pas, qu`elle soit résolue ou pas, l`objectif aurait été atteint : donner une preuve supplémentaire que l`actuelle Cei n`est pas crédible. L`impact immédiat de cette stratégie est d`amener les observateurs du processus de sortie de crise à résoudre le problème de l`institution. Car, comme on a pu le constater, des Cei locales supervisées par les dix commissions mécontents ont cessé toute activité. Elles pourraient être rejointes par d`autres, à mesure que dure l`insurrection. Ainsi, on pourrait s`attendre à une liste électorale contestable, du fait des écueils qui jalonnent sa confection. Sans compter le fait que la crise autour de la Cei dure depuis bientôt un mois, et qu`elle a entamé le chronogramme électoral recommandé par le Cadre permanent de concertation (Cpc). La tenue des élections présidentielles est-elle encore possible pour fin février-début mars ? Difficile d`y répondre. Il ne faut pas oublier que c`est le président de la Cei qui livre la liste électorale que le président de la République valide par décret. Comment ce dernier acte pourra-t-il être possible si celui qui a le dernier mot et ses partisans ne sont plus en phase avec le maître d`œuvre du listing en question ? A l`allure où vont les choses, il faut craindre que la crise à la Cei ne gangrène le processus électoral. Pire, l`échec même des accords qui sous-tendent ce processus n`est pas à exclure.
Bidi Ignace