Délestage - vols, education, sante, transports, emplois… : la grande menace

La baisse de la fourniture électrique annoncée en ce début de mois et ce pour une période de trois voire quatre mois, va fortement modifier les habitudes et avoir des incidences sociales graves sur la vie des populations.

Les Ivoiriens s’expliquent difficilement la décision des autorités de rompre la distribution électrique entre 19h et 23h dès début février et ce, pendant au moins quatre mois. Les explications techniques exposées par la direction de l’Electricité notamment pour justifier ces désagréments, ne tiennent vraiment pas la route, selon plusieurs personnes interrogées. En effet, pour l’Ivoirien lambda, il est inconcevable que la Côte d’Ivoire en soit réduite à faire subir à une population de plus de 15 millions d’habitants, des désagréments aussi graves et contre lesquelles, elle n’a pris aucune disposition. Les autorités étaient informées que la crise énergétique s’enliserait et qu’au bout du compte, on en arriverait à des crises de délestage aggravé. La négligence des pouvoirs publics face aux préoccupations des populations vient d’être à nouveau étalée à la face du monde. Pour les opérateurs économiques, ce
sont des milliards de francs de perte en vue. Du côté de la population active, il faut prévoir des menaces sur les emplois et des risques d’un désagrégement social inévitable. Au niveau de la sécurité par exemple, il faut s’attendre à une recrudescence des braquages, des attaques de domiciles, de la criminalité en général. Les forces de sécurité que nous avons contactées assurent que les jours à venir seront chauds, avant d’inviter la population à plus de vigilance et à alerter les numéros d’urgence du Cecos à la moindre inquiétude. Le renforcement des patrouilles va nécessiter des pouvoirs publics l’injection de plus de moyens pour la dotation des véhicules. Les programmes scolaires particulièrement les cours du soir, les répétitions à domicile seront également chamboulés. Il faut prévoir des résultats de fin d’année scolaire catastrophiques pour nos élèves et étudiants, étant entendu que les heures du
délestage (19h-22h) coïncident avec celles des cours en soirée. Les transports, le travail de nuit seront fortement perturbés de même que les interventions dans les hôpitaux dont on est sans ignorer que la très grande majorité d’entre-deux ne sont point équipés de groupes électrogènes. Au total, les prochains jours s’annoncent turbulents. Et le gouvernement devra, pour une fois, prendre ses responsabilités et non chercher des subterfuges comme à ses habitudes.
Dossier réalisé par
Thouethey.G