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Politique Publié le samedi 6 février 2010 | Notre Voie

Pour les 429.000 enrôlés dans le noir - Mambé a décaissé 125.000.000 de FCFA

Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Robert Beugré Mambé, est un homme “mort”. Toutes les enquêtes menées pour élucider le cas des 429.000 pétitionnaires qu’il a introduits dans le fichier électoral le tiennent pour responsable de cette vaste fraude. La preuve ! Il faudra à Robert Beugré Mambé, président de la Commission électorale indépendante (CEI), se réveiller très tôt, avant les coqs et Dieu lui-même (y arrivera-t-il ?), pour échapper à la prison. Dans l’affaire des 429.000 électeurs croisés dans le noir par les services de la CEI, les résultats des enquêtes menées depuis deux semaines sont terrifiants. Beugré Mambé, par le biais de son directeur de cabinet, M. Antoine Adou dit AA, et un de ses vice-présidents, le sieur Jean-Baptiste Gomis, a piloté de bout en bout le projet. Selon les conclusions de l’enquête dont Notre Voie a eu copie, c’est, au bas mot, 125.000.000 de FCFA que le président de la CEI a décaissés pour mener à bien cette fraude. Cette somme se répartit comme suit : 112.000.000 de FCFA pour l’installation du logiciel qui a permis l’introduction des 429.000 noms croisés par Mambé sur la liste électorale en confection et 12.200.000 FCFA pour l’“édition des 429.000 cas litigieux”. Par édition, il faut entendre l’achat des disques durs externes à 8.000.000 de FCFA, l’achat des papiers rames A4 à 4.150.000 FCFA et le gravage des données à 50.000 FCFA. Selon les enquêteurs, c’est le DAF de Mambé qui, craignant d’aller en prison à la place de son patron, a sorti de son tiroir le budget de l’opération ordonnée par Mambé. Avant cette donne, le président de la CEI continuait de dire que les informaticiens sont allés en mission sans qu’il ne sache que c’est pour introduire frauduleusement le fichier des 429.000 croisés clandestinement. Etant le principal ordonnateur des dépenses, il ne pouvait plus dire qu’il n’a pas autorisé l’expédition, alors qu’une telle somme ne peut être décaissée sans sa signature. Les choses sont si claires dorénavant que c’est de la bouche des quatre experts informaticiens entendus par les enquêteurs que l’on a su qu’en réalité, la fraude porte sur 429.030 pétitionnaires. Pour le reste, ceux qui suivent l’actualité de cette scabreuse affaire savent plus ou moins que le président de la CEI, malgré les mises en garde successives de ses collaborateurs, malgré celle du chef de l’Etat, a tenu à faire son croisement et à introduire les noms croisés dans le noir dans le fichier électoral. Selon les résultats de l’enquête, tout a commencé juste après la publication de la liste électorale provisoire avec son corolaire de cas litigieux. Robert Mambé informe le Bureau de son initiative et demande son avis. Niet, répond le Bureau qui trouve l’initiative de son président inopérante et malheureuse parce que venant sur le tard. Le président de la CEI, qui tient à son initiative, passe outre le Bureau et saisit les sous-commissions chargées des opérations électorales qui font un rapport à la Commission centrale de la CEI. A son tour, la Commission centrale dit niet et avance les mêmes arguments que le Bureau. A savoir que le croisement en question a été fait à leur insu et, surtout, à l’insu de SAGEM-sécurité et de l’INS. Nous sommes le 14 décembre 2009. Toujours selon les résultats de l’enquête, 12 jours après le refus de la Commission centrale de la CEI, c’est au tour du chef de l’Etat qui, recevant Mambé et trois de ses vice-présidents, a demandé au président de la CEI de surseoir à son projet dès lors que la liste électorale provisoire est affichée. Laurent Gbagbo est allé plus loin pour demander aux opérateurs techniques d’arrêter toutes les recherches informatiques dont les résultats ont abouti à l’affichage de la liste électorale provisoire. Nous sommes bien le 25 décembre 2009. Mais, pour Mambé, c’était trop tard, puisque le mal était déjà fait. Le président de la CEI tendait en fait un piège au chef de l’Etat. C’est que, depuis le 17 décembre 2009, soit trois jours après que Mambé a essuyé le refus de tous ses collaborateurs, les CD contenant le fichier des 429.030 croisés au noir étaient à l’intérieur du pays, entre les mains des commissaires centraux. Et comme toute l’opération devait se faire dans la clandestinité, aucun commissaire-superviseur n’a été informé. Pourtant la mission des commissaires centraux s’est déroulée entre le 17 et le 25 décembre. Mambé ne pouvait donc plus reculer. Il lui fallait foncer comme un bélier, la tête baissée. Ce qui veut dire passer outre les recommandations du président de la République. Trois jours après sa rencontre avec le chef de l’Etat, il fait convoquer, par son directeur de cabinet, une réunion des experts informaticiens de la CEI. Ils avaient pour mission d’élaborer une feuille de route de 70 informaticiens qui iraient en mission dès le 31 décembre 2009 pour le District d’Abidjan et le 2 janvier 2010 pour l’intérieur du pays afin d’installer le fichier contenant les 429.030 pétitionnaires croisés au noir. Quelle audace ! Mais ne dit-on pas que ce type d’audace a un prix ? Ainsi est née l’affaire des 429.000 pétitionnaires croisés en clando et introduits frauduleusement sur la liste électorale en confection. Elle a été mise sur la place publique au lendemain d’une réunion tenue à la Primature et qui a réuni, outre le Premier ministre, le Représentant spécial de Ban Ki-moon, celui de Blaise Compaoré, Facilitateur, et les opérateurs techniques chargés des élections. Si l’on en croit les informaticiens envoyés sur le terrain par Mambé, le fichier en question a fini par être retiré des machines ou détruit au lendemain de cette réunion. C’est-à-dire le 7 janvier 2010.

Abdoulaye Villard Sanogo
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