Conclusion du réquisitoire du procureur Raymond Tchimou: " Mambé est coupable… ". Le mot a été prononcé avec vigueur par le substitut du procureur de la république, Diakité Mamadou. Non, il ne s'agit pas du procès. Ils n'en sont qu'au résultat de l'enquête. Hier, nous nous sommes rendus au parquet pour suivre le point de presse du procureur Raymond Tchimou. Mais personne n'a aperçu le procureur Tchimou. Dans la salle de délibération attenante à la grande salle d'audience du tribunal de première instante où devait se tenir le point de presse, seules les réponses au téléphone du chargé de communication du procureur nous rassuraient que ce dernier allait arriver. " Il y'a déjà dix journalistes… ", répondit-il, avant de s'en aller. Finalement, quarante minutes plus tard, c'est un journaliste de " Notre Voie " présent dans la salle, qui nous informera, après avoir reçu un coup de fil, que le point de presse allait se dérouler dans le bureau du procureur Tchimou et que ce dernier nous y attendait. Mais en arrivant dans le bureau du procureur, nous avons constaté qu'il n'y était pas. Là, on attendra environ trente minutes avant de voir arriver, non pas le procureur Tchimou, mais son substitut, le magistrat Diakité Mamadou. C'est lui qui, après s'être présenté comme le porte-parole du parquet d'Abidjan (inédit), lira avec difficulté, en enquêteur principal, le long réquisitoire contre le président de la Cei et ses collaborateurs. Que retenir de ce violent réquisitoire ? Rien de nouveau qu'on ne sache pas déjà. Tout ce qui se trouve dans le " rapport " a été déjà dit dans la presse et notamment par la presse proche du président de la république. C'est même ce qui avait amené le ministre de l'Intérieur, d'après lui-même, à saisir la Justice. Donc, la presse proche du président avait tout dit d'avance. Ah, le président de la république ! Il fallait bien que quelque chose soit dite sur lui dans ce " rapport ". Mambé ayant dit qu'il l'avait tenu informé du croisement en question. Ce qui laissait suggérer qu'il savait tout dès le début. Eh bien le fait nouveau, c'est que selon le rapport, le président de la Cei a rencontré le président Gbagbo le 25 décembre 2009, c'est-à-dire le jour même de la fête de Noël (Mambé aime trop ce pays). Pour lui faire part de son intention de faire ce croisement. Et le président de la République aurait dit non. Chiche ! Ils ont donc interrogé le président. Malheureusement, il n'y a aucun détail dans le rapport, ni sur le jour, ni sur le lieu où le président a été interrogé. A moins que ce ne soit son porte-parole qui leur ait donné l'information. A moins que ce ne soit aussi le ministre Tagro Désiré. Simples suppositions. Mais le but a été atteint. Il fallait trouver quelque chose pour démontrer que le président Gbagbo n'a rien à voir dans cette affaire. Bien joué. Sauf qu'il y a un petit hic. Mambé a dit aussi qu'il avait informé le premier ministre Soro Guillaume et le Cpc. Pour une enquête qui se veut impartiale et non téléguidée, il fallait également interroger le premier ministre. Et pourquoi pas tous les membres du Cpc, y compris le président Blaise Compaoré ? Et dire aux Ivoiriens, ce que ces acteurs du processus de sortie de crise ont répondu au président Mambé. Mais ne demandons pas l'impossible à notre parquet. Et avec ça, il y a des gens dans ce pays qui continuent de penser qu'il faut une enquête internationale pour nous dire la vérité. Avec une justice aussi transparente. Une justice qui fait parler des ordinateurs dont les discs durs sont encore à l'étude. Vite, la suite, monsieur le ministre de l'Intérieur ! Côte d'Ivoire YAKO !
ASSALE TIEMOKO
ASSALE TIEMOKO