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Politique Publié le samedi 6 février 2010 | Le Nouveau Réveil

Prof. Koné Abou Bakary analyse la situation socio-politique : “Le Fpi construit une poudrière identitaire pour avoir encore des charniers”

Laurent Gbagbo a dit : "Notre pays est plongé dans une crise profonde depuis le 19 septembre 2002. Cette crise, dont les raisons demeurent inconnues" Il faut dire dès maintenant au président candidat qu'il est en train de reconduire ce qui a brûlé notre pays. Si la politique n'a pas brûlé son esprit scientifique, il doit savoir que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Il doit savoir que nos sommes passés des grèves, aux marches, des marches au boycott, du boycott au coup d'Etat qu'il a salué et du coup d'Etat et à la guerre. La prochaine étape peut être la sécession. Il faut arrêter dès maintenant, la Côte d'Ivoire ne mérite pas cela. Nous autres enseignants ne devons pas faire cela.

LA NAISSANCE D'UNE
POUDRIERE IDENTITAIRE
Depuis l'affaire Mambé, la Côte d'Ivoire est le siège d'un affrontement qui prend l'allure d'une dangereuse crise identitaire. Le quotidien Le Patriote vient de prendre une sanction qui montre la cécité et l'impénitence des dirigeants de ce pays qui ne font que récidiver dans le rejet des leçons du passé et perpétuer les mêmes fautes. En effet, avant la crise du 18 septembre 2000, devant la dérive identitaire, le même Patriote avait mis en garde contre le danger de sécession. On l'a simplement accusé d'être responsable de la guerre. Il y a aujourd'hui un retour de l'ivoirité. Et le même journal indexe des tenants de ce discours irresponsable, incendiaire qui met à mal notre cohésion et notre vivre ensemble. Dans le même temps, le cri des Imams se fait entendre comme avant septembre 2002. Le Forces Nouvelles haussent le ton pour confirmer et condamner la résurgence de l'ivoirité. "Les Forces Nouvelles dénoncent, avec fermeté, la résurgence de l'ivoirité à l'occasion de la crise à la Commission électorale indépendante. Les Forces Nouvelles condamnent les arrestations arbitraires, les dénonciations calomnieuses et les tentatives de tous ordres, qui visent à radier de la liste électorale définitive, à leur insu, de nombreux Ivoiriens accusés, sans la moindre preuve, de fraude à la nationalité ivoirienne. (….) Les Forces Nouvelles, rappelant que la question identitaire est l'une des causes de la crise survenue le 19 septembre 2002, déplorent l'absence de réactions appropriées des responsables des organisations ivoiriennes des droits de l'homme, de la société civile et surtout de l'organisation des Nations unies en Côte d'Ivoire. Les Forces Nouvelles mettent en garde contre les réactions et les conséquences imprévisibles que ces tentatives de spoliation de nationalité pourraient provoquer."
Des internautes vont dans le même sens : "La Côte d'Ivoire n'est pas encore sortie de l'ornière. Les voyants continuent de virer au rouge. Les échos qui nous parviennent des différentes régions du pays ne sont pas reluisants en cette période préélectorale marquée par la confection de la liste électorale. Le FPI a lancé une opération d'épuration de la liste pour, dit-il, radier de cette liste toutes les personnes de nationalité étrangère qui se seraient fait enrôler. Comme il fallait s'y attendre, cette opération s'est muée en véritable chasse aux sorcières dans nos villages. Pis elle sème les germes du tribalisme au sein de la population. Dans plusieurs localités, des personnes au nom à consonance malinké ou Akan, sont traquées et même conduites devant les tribunaux pour un prétendu délit de fraude sur la liste électorale. Chaque jour, la presse nationale en fait l'écho. Man, Guiglo, Divo, Daloa, Bassam pour ne citer que ces villes-là, sont en ébullition à cause de cette mauvaise manœuvre du FPI. Les différentes communautés seraient au bord de l'affrontement. Et cela n'émeut personne, même pas ceux qui disent gouverner le pays. D'ailleurs les Ivoiriens n'attendent rien d'eux puisqu'ils sont ceux qui attisent ce feu de la haine et de la division à cause de leurs intérêts politiciens. La fracture sociale, couronnée par la guerre, n'a pas servi de leçon au FPI. Sinon, il ne jouerait pas à ce jeu dangereux. Si on n'y prend garde, ces frontistes, pour le pouvoir, vont brûler le pays. Comment comprendre qu'on ressuscite de vieux démons après une crise qui d'ailleurs, n'a pas totalement dit adieu à notre pays ? Loin d'être des adeptes du scepticisme, les observateurs sont unanimes pour dire que l'avenir s'annonce sombre pour le pays si le camp présidentiel ne met pas un terme à cette opération " maudite " qui risque de mettre le pays dans une impasse. Les populations visées par cette chasse aux sorcières n'entendent pas se faire conter cette fois-ci. D'aucuns annonceraient des ripostes à ces manœuvres du FPI pour mélanger le pays et se maintenir au pouvoir." Après cette radiographie, si on exclut le fait qu'une structure de l'Etat soit devenue le chien de garde de Blé Goudé, où se trouve la faute de Le Patriote ? Pourquoi donc les Ivoiriens assassinent-ils ceux qui tirent la sonnette d'alarme ? Pourquoi en Côte d'Ivoire, celui qui crie au voleur est condamné à la place du voleur ? Il faut que la presse cesse d'être le bouc émissaire. Ceux qui, dans ce pays, envoient l'huile et le feu sont connus. On les laisse pour s'attaquer à ceux qui sont en train d'apporter l'huile et le feu. Sortons de la logique des animaux malades de la peste.

LA MOTIVATION
DES REFONDATEURS
Le FPI a commandité des sondages bidons pour tromper la communauté internationale. Mais pour sa propre gouverne, le parti a suivi de très près l'opération d'identification pour connaître son véritable poids électoral. L'homme qui a suivi cette opération est le député Martin Sokouri Bohui, secrétaire national chargé des Elections au FPI et directeur national adjoint de campagne chargé des opérations électorales et des DDC. Monsieur Sokouri possède les vrais chiffres et partant les résultats des consultations électorales. Deux déclarations qui situent largement l'observateur sont des transpirations du secret du FPI. La première déclaration est faite par monsieur Sokouri Bohui lui-même bien avant l'affichage des listes provisoires et même avant la CEI. Le Front Populaire Ivoirien (FPI) était en séminaire, à la Fondation Memel Fotê. Cette réunion portait sur "la fraude qui a lieu au cours de l'opération d'enrôlement". Sokouri Martin dit : "Camarades, depuis le début de l'opération d'enrôlement, plusieurs cas de fraude sont observés ici et là. En effet, pour justifier leur pseudo majorité, certains partis politiques s'emploient à faire enrôler de nombreux étrangers originaires de la CEDEAO pour en faire un bétail électoral. Si l'on n'y prend garde, ces enrôlements frauduleux vont tronquer les résultats électoraux à venir et même transformer la cartographie démographique de notre pays avec l'apparition subite de citoyens nouveaux qui pourraient nous contester la prise en main véritable du destin de notre nation. Le Député va jusqu'à donner des chiffres: "(…) le FPI doit veiller à ce que les fraudeurs, même s'ils se COMPTENT PAR MILLIONS, soient extraits de la liste électorale." Ailleurs, il précise le chiffre de deux millions de fraudeurs inscrits par le RDR. Il s'agit de précisions qui font de Martin un sachant. Comment avec de simples noms, on peut connaître les membres du RDR si on exclut le délit de patronyme ? La deuxième déclaration vient du journal le Temps de la première Dame exéco ou la deuxième dame exéco. C'est selon. Ce journal donne le poids électoral du RDR en Abidjan : "A Abidjan, Mambé donne 70% à Ouattara" Le temps N° 2030 du 30/1/2010. Evidement si en Abidjan, Ouattara l'emporte avec 70% alors on comprend que si on doit ajouter le berceau naturel du RDR monsieur Ouattara est élu au premier tour en pulvérisant le FPI. Voilà donc la vérité du terrain détenue par le FPI et qui l'empêche d'aller aux élections. C'est cette vérité que le FPI va combattre afin de renverser la tendance. Ainsi le vrai problème de la Côte d'Ivoire, c'est la découverte par le FPI de sa minorité. Si vous ajoutez à cela la théorie de la candidature unique, vous pouvez être sûr que certains refondateurs vont se préparer, certains pour l'exil et d'autres au suicide. Laurent Gbagbo fait une déclaration importante au lancement du cinquantenaire. Il situe notre présent et l'action future. Ecoutons-le : "Cette question amène une autre : pourquoi il y a eu tant de coups d'Etat en Afrique ? Car, les coups d'Etat étaient les seuls régulateurs, les seuls moyens d'alternance. Et quand je réfléchissais, je me disais ceci : Houphouët- Boigny est tellement populaire, pourquoi a - t-il fait le parti unique ? Parce qu'élu en 1960, il aurait été réélu en 65, en 70, en 75 ….Peut-être qu'il faut chercher en dehors de l'Afrique, d'autres raisons." Nous avons deux choses, Gbagbo est minoritaire, il ne fera pas d'élection. La conséquence, c'est qu'il impose aux Ivoiriens "des coups d'Etat (….) Car, les coups d'Etat restent les seuls régulateurs, les seuls moyens d'alternance." Le malheur de la Côte d'Ivoire découle du caractère minoritaire du FPI. Quelle est la solution des Refondateurs ?

LA SOLUTION
DES REFONDATEURS
La première des choses, c'est de se donner du temps. C'est ainsi que les refondateurs vont paralyser l'élaboration de la liste électorale pour se donner du temps. Le FPI va briser le chronogramme électoral. C'est à cela que nous assistons. Pour mettre fin à sa minorité, il y a deux voies : Exclure Alassane des élections ou empêcher les Houphouetistes d'avoir un candidat unique. La seconde voie, c'est réduire l'électorat de l'adversaire et gonfler sa propre population de militants. Il faut exclure en ne prenant aucun risque. Voici la boussole du FPI. Pour être sûr d'atteindre le RDR, il faut exclure tous les ressortissants des pays de la CEDEAO, tous les naturalisés, tous ceux qui ont des noms du répertoire islamique. On pense que tous ceux-là sont des militants du RDR. Avec une telle instruction on va purifier la liste des fraudeurs. Le terme "Fraudeurs" devient le nouveau nom des Ivoiriens de seconde zone, des Rebelles. Dans le même temps, il faut inclure donc inscrire des gens, des non ivoiriens acquis à la cause du FPI sur la liste. Il faut une double opération "épuration- inondation". Sokouri Bohui donne ces instructions de façon claire comme le rapporte le quotidien de la refondation Notre Voie : "Camarades militantes, camarades militants, (…) Nous devons donc nous lever et nous battre pour endiguer cette fraude. Certes le mode opératoire prévoit des croisements de la liste issue de l'enrôlement avec des fichiers historiques en vue de retirer les fraudeurs, mais nous pensons qu'intervenir en amont pour empêcher les inscriptions de ceux qui n'y ont pas droit, constitue la meilleure solution. Et c'est l'un des objectifs de ce séminaire. En tout état de cause, le FPI doit veiller à ce que les fraudeurs, même s'ils se comptent par millions, soient extraits de la liste électorale." Ailleurs, il dit : "il y a certes des fraudeurs qui doivent être naturellement rejetés, mais il y a également beaucoup de nos militants et sympathisants qu`on peut évaluer entre 500 et 600 000 personnes. C`est-à-dire un peu plus de la moitié. L`objectif, c`est de mettre sur la liste électorale, la totalité de nos militants et sympathisants que les DDC connaissent aujourd`hui après l`affichage." C'est ce double mouvement d'exclusion et d'inscription qui s'est vu à San Pedro. Il est évident que pour réussir cette double opération, il faut renvoyer la CEI et agir avec les Préfets patriotes. Gbagbo va se charger de liquider la CEI. Il vient de donner le second coup.

GBAGBO VA-T-Il ROULER SORO DANS LA FARINE ?
Le chef de cette opération de sabotage de la CEI est Laurent Gbagbo. C'est lui qui porte l'accusation de fraude. Voici comment il vient de rouler Soro dans la farine. Le 2 février 2010, selon l'affirmation de Meïté Sindou, Gbagbo permet à Soro et à Mambé d'annoncer la prorogation du contentieux : "Le Premier ministre et le président de la Commission électorale indépendante informent les populations ivoiriennes que la fin de l'opération du croisement populaire et de contentieux sur la liste électorale provisoire, préalablement fixée au 9 Janvier 2010 fera l'objet d'une nouvelle prorogation pour une période supplémentaire de 10 jours, à compter du jeudi 04 février 2010 et ce, jusqu'au 14 février 2010 inclus. CETTE DECISION PRISE APRES CONSULTATION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, des acteurs nationaux et des partenaires extérieurs, répond à un souci exprimé par la classe politique et la société civile, demandant un délai supplémentaire de la période du contentieux d'inscription sur la liste électorale". Le lendemain, c'est-à-dire le 3 février 2010, la Refondation envoie quelqu'un à la télévision nationale pour s'opposer à une décision de son patron Mambé, du Premier ministre et du Président. Cet homme lance un appel au boycottage. Il prend soin d'exclure le président de la paternité de la décision et charge Le Premier ministre et Mambé : "Le 2 février 2010, les commissaires centraux de la CEI ont été surpris par un communiqué conjoint du Premier Ministre et du Président de la CEI lu sur les antennes de la télévision nationale par le porte-parole du Premier Ministre. Ce communiqué indique que la période des réclamations pour l'inscription sur la liste électorale reprend pour une durée de dix jours allant de 4 au 14 février 2010.(….) Les commissaires signataires de la présente déclaration (…)informent la communauté nationale et internationale de ce qui suit: en attendant la décision de la Commission Centrale sur la question de la reprise des réclamations, ils s'abstiendront de prendre part aux opérations liées au contenu du communiqué conjoint diffusé le 2 février 2010 et à toute activité de terrain; ils invitent tous les commissaires de la CEI, sur l'ensemble du territoire national et à l'étranger à s'abstenir de mettre en œuvre la mesure de prorogation des réclamations résultant du communiqué conjoint du Premier Ministre et du Président de la CEI en date du 2 février 2010." Le Président qui s'était attaqué violement aux greffiers qui bloquaient le chronogramme dresse le tapis rouge à quelqu'un qui fait une telle annonce. Nous comprenons bien que le FPI connaît les résultats et refuse de les accepter. Il préfère ensanglanter la Côte d'Ivoire que de perdre les élections. Nous sommes clairement situés sur le fait que les élections ne sont pas une porte de sortie de crise en Côte d'Ivoire. Nous avons le vrai problème de la Côte d'Ivoire. C'est le refus du FPI d'assumer sa minorité en retournant dans l'opposition pour certains et pour les autres devant le TPI.
Les Refondateurs doivent écouter Mamadou Koulibaly qui a été très explicite sur le danger découlant de la manipulation du tribalisme, de la xénophobie à des fins politiques. Les évènements de Divo indiquent que les Ivoiriens n'accepteront jamais l'exclusion même s'ils doivent affronter des détachements de mercenaires angolais, sud Africains et Israéliens. C'est une lutte qui va entrainer la chute du gouvernement et d'énormes pertes de vie et ouvrir largement les portes du TPI. Il faut arrêter. Les responsables sont connus dans les localités et vous les livrerez à la vindicte populaire.
Depuis sa venue au pouvoir, le FPI ne fait que contraindre, par des actes de nuisance et de chantage sur la paix et sur le chronogramme électoral, l'opposition politique et la communauté internationale à défaire les accords, à faire démissionner des hommes. Aujourd'hui, on veut brûler la Côte d'Ivoire pour se maintenir au pouvoir. L'élément nouveau est que les Ivoiriens ne renonceront jamais à leur identité. Ils se passeront de l'opposition politique comme armée pour affronter ces négateurs d'identité, cette usine de production d'apatrides. Aujourd'hui, la refondation pousse la Côte d'Ivoire à abandonner la voie de la renaissance consensuelle reposant sur l'acceptation et l'application des règles du jeu démocratique pour faire le choix de la voie de la renaissance par la violence. Dans ce cas, il faut un Jerry Rawlings ivoirien. Si notre pays doit renaître, la voie de Rawlings devient de plus en plus incontournable. C'est la notion de la guerre juste ou de la violence positive qui doit être un thème de réflexion du cinquantenaire
Shalom!
Professeur Koné Abou Bakary Sidick
Porte-Parole de la Kehila
des Limmoudim de Rabbi Ieshoua ha Mashiah
07/80/48/76
konesidick@yahoo.fr




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