La matinée d`hier, vendredi 5 février 2010 a été sombre pour les populations de Man, capitale de la région des 18 Montagnes. Aux environs de 9 heures, des jeunes gens pour la plupart, ont pris d`assaut les artères principales de la ville. Ils y ont dressé des barrages et ont mis le feu à des pneus. Les commerces ont aussitôt fermé. Visiblement très en colère les occupants de la rue ont mis le cap sur le Tribunal de première instance de Man où devrait se tenir en principe l`audience publique des cas de radiation de plus de 300 personnes de noms à consonance malinké sur la liste électorale provisoire. Le Tribunal de première instance de Man a été à cet effet occupé par l`ensemble des Malinkés pour d`une part savoir qui des leurs avait été radié de la liste mais d`autre part pour savoir qui a déposé la plainte de radiation des leurs. Pour finir, le tribunal a été saccagé. Tout le mobilier a été emporté à l`exception de quelques ordinateurs et photocopieurs lourds à transporter. A en croire quelques éléments des Forces nouvelles, l`importance des dégâts montre que les dommages ont commencé depuis la nuit du 4 au 5 février, donc la veille. Une chose est claire, c`est que tout est à réhabiliter de nouveau dans cette justice qui, il y a quelques mois, donnait l`assurance d`un retour de l`Etat de droit dans la région. Au cours de cette manifestation, M Yaké Evariste, président du Congrès des jeunes patriotes (Cojep) dans la région de Man, a vu sa voiture incendiée sur le motif qu`il prenait des images de la manifestation. Des tee-shirts aux insignes du Fpi avaient été retrouvés dans le coffre de son véhicule. Mais il a eu la vie sauve grâce à la protection des éléments de la société civile et des éléments du Centre de commandement intégré (Cci). Dans la mi-journée, la situation s`est normalisée et la vie a repris son cours normal à Man. Les commerces ont rouvert, les taxis ont repris du service après que les différents barrages dressés par les manifestants eurent été levés par les éléments des Forces Nouvelles. Signalons que l`audience était prévue lundi dernier. Mais ceux qui ont déposé la plainte ont brillé par leur absence. Les plaignants qui devaient apporter la preuve de leur accusation n`étaient donc pas présents. Aussi les magistrats ont-ils renvoyé l`audience à ce vendredi (Ndlr : hier) ou les plaignants n`étaient pas présents au Tribunal. Ce qui était cette fois prévisible car deux jours avant, le Tribunal soupçonneuse de la réaction des personnes taxées de fraudeurs avait pris encore la décision de renvoyer l`audience. Cette fois à une date ultérieure.
Jean Marc Sahi à Man
Jean Marc Sahi à Man
