Par décision du Conseil National de la Presse (CNP), le Patriote a été absent du marché de la presse pendant trois jours (du jeudi au samedi). Frustrés de ce droit à l’information, les lecteurs s’indignent de cette mesure du CNP, mais, se réjouissent du retour ce matin, de leur quotidien préféré, dans les kiosques à journaux.
Mlle Maguy Oulo (Esthéticienne) : « Ce n’est pas normal »
« Moi je lis très souvent les magazines qui ne parlent pas de politique. Mais, souvent, je ne me contente que de passer en revue les titres des quotidiens politiques dont le Patriote. S’agissant de la suspension du Patriote, pour moi, ce n’est pas du tout normal. Il y a une frange importante de lecteurs qui lit ce journal qui a sa ligne éditoriale. Par son canal, ses lecteurs s’informent, mais, s’il n’est pas dans les kiosques à journaux, voyez que c’est un vide que ces derniers ressentent. Trois jours durant ! C’est trop et c’est aussi un manque à gagner surtout que ce sont des Ivoiriens qui gagnent leur pain dans l’entreprise qui édite le Patriote. Je pense que la mesure est un peu sévère quand même.»
Traoré Mahamoud (Commerçant) : «Blé Goudé n’est pas une autorité de ce pays ! »
« Je ne suis pas un fervent lecteur de journaux politiques. Mais, je pense qu’on en fait trop. Si parce que les écrits d’un journal n’ont pas plu à un monsieur comme Blé Goudé qu’il faut le suspendre pour trois jours, je pense que c’est trop. Blé Goudé est un citoyen comme tout autre. Même le chef de l’Etat, on peut le critiquer. Blé Goudé n’est pas une autorité de ce pays. Il faut souligner également que les autorités de régulation foulent là aux pieds, le droit du peuple à l’information. La liberté de la presse est aussi très mal interprétée par ces organes de régulation. Je pense qu’on n’a pas besoin de suspendre un journal parce qu’il a écrit des choses sur le compte d’un citoyen qui n’a d’ailleurs pas introduit un droit de réponse ».
Losséni Kaba (Agent commercial) : «Cela doit renforcer l’ardeur des journalistes»
« Lorsque vous êtes dans le vrai et qu’on vous flagelle, l’épreuve vous conforte dans votre conviction. Le Patriote est un journal qui donne un son de cloche autre que ce que les journaux proches du pouvoir donnent. C’est cela la diversité d’opinions. Dans un pays qui aspire à la démocratie, cela est normal. Mais, lorsqu’on suspend le Patriote, c’est comme si on ne voulait entendre qu’un seul son de cloche. Cette épreuve doit renforcer votre ardeur au travail et savoir que tout le monde ne vous porte pas dans son cœur. Mai, le seul juge, c’est nous les lecteurs, nous savons combien vous donnez des informations justes qui arrangent même souvent le pouvoir. Les organes de régulation doivent aussi faire attention pour ne pas donner l’impression qu’ils jouent le jeu du pouvoir parce que la roue de la vie tourne pour tout le monde. »
Tano Aimée-Prisca (Aide soignante) : « C’est dommage ! »
« Si le journal est interdit de parution, pour quelque raison que ce soit, c’est le droit du citoyen à l’information qui est tout de même bafoué. Pour les lecteurs du Patriote, c’est dommage qu’ils soient privés de leur parution pendant trois jours. Ça paraît peu mais pour les fervents lecteurs de ce journal, c’est une éternité. Même pour l’image du pays ce n’est pas bien. »
Mlle Son Melaine (Caissière) : « Nous sommes dans une période sensible»
« Interdire un journal de paraître même déjà, ce n’est pas normal. Si c’est parce que le Patriote a écrit des choses qui n’ont pas plu aux autorités qu’on le suspend, ça peut paraître normal mais je pense que la Côte d’Ivoire est aujourd’hui un pays où il faut respecter le droit de tout citoyen. Moi, je ne lis pas toujours le Patriote, mais, je pense que si les journalistes ces temps- ci ont écrit sur Blé Goudé, c’est parce que c’est un citoyen comme tout autre. De ce fait, il faut respecter aussi son droit tout comme les autorités doivent respecter le droit des journalistes du Patriote à donner l’information. Mais, il faut que les journalistes fassent attention aussi parce que nous sommes dans une période sensible»
Konaté Souleymane (Directeur régional de Campagne Associé chargé de la jeunesse- Abidjan Sud) : « C’est bâillonner l’opposition de façonindirecte »
« C’est avec tristesse que nous avons appris la nouvelle. Trois jours durant, nous avons vécu le martyre. En interdisant le Patriote de paraître, le CNP prouve qu’il est aux ordres du régime au pouvoir pour bâillonner, de manière indirecte, l’opposition. On nous prive de notre journal pendant trois jours francs ! C’est trop ! Mais, nous sommes convaincus d’une chose, s’ils sont parvenus à interdire le Patriote de parution, c’est parce qu’ils se sont rendu compte de la pertinence et de la véracité des faits. Nous connaissons le professionnalisme des journalistes du Patriote, ils disent toujours les choses avec preuves à l’appui. Tous les textes incriminés sont de véritables documents à conserver par tout Ivoirien. Ce qui nous soulage, c’est que Le Patriote revient dans les kiosques demain (Ndlr aujourd’hui) et rassurez- vous, nous allons arracher le journal pour avoir les vraies informations qui nous ont manquées pendant ces trois jours. En tout cas, nous soutenons les animateurs et leur demandons de ne pas tomber dans le jeu du régime qui veut fermer la bouche à l’opposition en intimidant ses journaux qui portent sa voix. »
Koné Yacouba (SG du Bureau départemental RJR Koumassi) : « Ils veulent nous priver
de la vérité »
« C’est une sanction à sens unique. Le matin, quand on regarde le Une des journaux proches du parti au pouvoir, ce sont des injures crues, des contrevérités sur le compte d’honnêtes citoyens que l’on lit. Mais, il suffit que les journaux de l’opposition comme le Patriote écrivent, une infime partie de cela pour que les organes de régulations se réveillent. Ces organes agissent comme des officines du FPI, si elles ne le sont pas encore, parce que le peuple ne sent pas l’équité dans leur manière de traiter les journaux. Il y en a qui sont bons pour être sanctionnés, pendant que d’autres, ceux du camp présidentiel, sont faits pour être encouragés à insulter des personnalités qui ont construit ce pays dans lequel les refondateurs se pavanent aujourd’hui. Mais, vous savez, à un moment de la vie, le peuple risque de se sentir frustré et pourrait réagir contre les agissements et poser des actes qui risquent de mettre à mal la cohésion nationale. Vraiment, que le pouvoir, par le truchement de ces organisations comme le CNP ne fasse pas ressurgir les actes qui ont plongé la Côte d’Ivoire dans la guerre. »
Yvonne Coulibaly (Restauratrice) : « Pourquoi le Patriote seul ? »
« A y regarder de près, la décision est loin d’être impartiale. Il y a des journaux qui écrivent des choses plus graves que le Patriote. Mais, ces journaux ne sont pas inquiétés. Pourquoi c’est le Patriote seul qu’on incrimine ? Et puis, le Patriote n’écrit rien au hasard. Quand les journalistes de ce quotidien donnent une information, c’est que quelque part la vérité y est. Parce que ce sont souvent des journalistes qui fouillent. Et puis, eux ils n’injurient pas les gens comme le font les journaux du régime au pouvoir. Je pense qu’il faut laisser toutes les sensibilités s’exprimer, c’est cela qui fait la grandeur d’un pays.»
Traoré Méfoua (Professeur d’Histoire- Géo) : « Qu’on nous fixe la date des élections ! »
« Vous savez, tout l’habillage qu’on fait avec les histoires de suspension de parution du Patriote, l’affaire Mambé.Tout cela n’est rien d’autre que de la fuite en avant du régime au pouvoir. Tout le peuple se rend compte que le candidat Laurent Gbagbo ne veut pas aller aux élections. Des journaux, dont je ne citerai pas le nom, sont toujours dans la poubelle avec les histoires de nationalité, de fraude et autres questions qui ne sont que de la diversion. Mais, curieusement, ces organes de régulation, sûrement actionnés par des mains occultes, sanctionnent le Patriote qui refuse, pourtant, de descendre dans la poubelle. Alors, ce que le peuple ivoirien attend, c’est qu’on nous fixe la date des élections. Nous sommes si proches du but, les élections sont à deux pas, les Ivoiriens vont avoir leurs cartes d’identité. C’est cela les préoccupations essentielles des Ivoiriens aujourd’hui. Allons aux élections et le pays va retrouver son train de développement ! Mais, avec ces pratiques rétrogrades de musellement de la presse, la Côte d’Ivoire risque d’être classée au rang des républiques bananières.»
Diakité Kaba (Technico- commercial) : «Nous attendons notre journal dans les kiosques »
« Le Patriote donne des informations tellement vérifiées que tous les régimes qui se sont succédé se sont appuyés sur ses écrits pour régler tel ou tel problème. Ses journalistes n’injurient pas les citoyens comme le font les journaux dits "bleus". Je pense que ce qu’on reproche au Patriote devrait être reproché dix fois à ces quotidiens proches du parti au pouvoir, mais, pourquoi ce deux poids deux mesures ? C’est injuste et nous, les lecteurs du Patriote, nous allons nous ruer sur les kiosques pour arracher nos numéros. »
Réalisé par Jean- Antoine Doudou
Mlle Maguy Oulo (Esthéticienne) : « Ce n’est pas normal »
« Moi je lis très souvent les magazines qui ne parlent pas de politique. Mais, souvent, je ne me contente que de passer en revue les titres des quotidiens politiques dont le Patriote. S’agissant de la suspension du Patriote, pour moi, ce n’est pas du tout normal. Il y a une frange importante de lecteurs qui lit ce journal qui a sa ligne éditoriale. Par son canal, ses lecteurs s’informent, mais, s’il n’est pas dans les kiosques à journaux, voyez que c’est un vide que ces derniers ressentent. Trois jours durant ! C’est trop et c’est aussi un manque à gagner surtout que ce sont des Ivoiriens qui gagnent leur pain dans l’entreprise qui édite le Patriote. Je pense que la mesure est un peu sévère quand même.»
Traoré Mahamoud (Commerçant) : «Blé Goudé n’est pas une autorité de ce pays ! »
« Je ne suis pas un fervent lecteur de journaux politiques. Mais, je pense qu’on en fait trop. Si parce que les écrits d’un journal n’ont pas plu à un monsieur comme Blé Goudé qu’il faut le suspendre pour trois jours, je pense que c’est trop. Blé Goudé est un citoyen comme tout autre. Même le chef de l’Etat, on peut le critiquer. Blé Goudé n’est pas une autorité de ce pays. Il faut souligner également que les autorités de régulation foulent là aux pieds, le droit du peuple à l’information. La liberté de la presse est aussi très mal interprétée par ces organes de régulation. Je pense qu’on n’a pas besoin de suspendre un journal parce qu’il a écrit des choses sur le compte d’un citoyen qui n’a d’ailleurs pas introduit un droit de réponse ».
Losséni Kaba (Agent commercial) : «Cela doit renforcer l’ardeur des journalistes»
« Lorsque vous êtes dans le vrai et qu’on vous flagelle, l’épreuve vous conforte dans votre conviction. Le Patriote est un journal qui donne un son de cloche autre que ce que les journaux proches du pouvoir donnent. C’est cela la diversité d’opinions. Dans un pays qui aspire à la démocratie, cela est normal. Mais, lorsqu’on suspend le Patriote, c’est comme si on ne voulait entendre qu’un seul son de cloche. Cette épreuve doit renforcer votre ardeur au travail et savoir que tout le monde ne vous porte pas dans son cœur. Mai, le seul juge, c’est nous les lecteurs, nous savons combien vous donnez des informations justes qui arrangent même souvent le pouvoir. Les organes de régulation doivent aussi faire attention pour ne pas donner l’impression qu’ils jouent le jeu du pouvoir parce que la roue de la vie tourne pour tout le monde. »
Tano Aimée-Prisca (Aide soignante) : « C’est dommage ! »
« Si le journal est interdit de parution, pour quelque raison que ce soit, c’est le droit du citoyen à l’information qui est tout de même bafoué. Pour les lecteurs du Patriote, c’est dommage qu’ils soient privés de leur parution pendant trois jours. Ça paraît peu mais pour les fervents lecteurs de ce journal, c’est une éternité. Même pour l’image du pays ce n’est pas bien. »
Mlle Son Melaine (Caissière) : « Nous sommes dans une période sensible»
« Interdire un journal de paraître même déjà, ce n’est pas normal. Si c’est parce que le Patriote a écrit des choses qui n’ont pas plu aux autorités qu’on le suspend, ça peut paraître normal mais je pense que la Côte d’Ivoire est aujourd’hui un pays où il faut respecter le droit de tout citoyen. Moi, je ne lis pas toujours le Patriote, mais, je pense que si les journalistes ces temps- ci ont écrit sur Blé Goudé, c’est parce que c’est un citoyen comme tout autre. De ce fait, il faut respecter aussi son droit tout comme les autorités doivent respecter le droit des journalistes du Patriote à donner l’information. Mais, il faut que les journalistes fassent attention aussi parce que nous sommes dans une période sensible»
Konaté Souleymane (Directeur régional de Campagne Associé chargé de la jeunesse- Abidjan Sud) : « C’est bâillonner l’opposition de façonindirecte »
« C’est avec tristesse que nous avons appris la nouvelle. Trois jours durant, nous avons vécu le martyre. En interdisant le Patriote de paraître, le CNP prouve qu’il est aux ordres du régime au pouvoir pour bâillonner, de manière indirecte, l’opposition. On nous prive de notre journal pendant trois jours francs ! C’est trop ! Mais, nous sommes convaincus d’une chose, s’ils sont parvenus à interdire le Patriote de parution, c’est parce qu’ils se sont rendu compte de la pertinence et de la véracité des faits. Nous connaissons le professionnalisme des journalistes du Patriote, ils disent toujours les choses avec preuves à l’appui. Tous les textes incriminés sont de véritables documents à conserver par tout Ivoirien. Ce qui nous soulage, c’est que Le Patriote revient dans les kiosques demain (Ndlr aujourd’hui) et rassurez- vous, nous allons arracher le journal pour avoir les vraies informations qui nous ont manquées pendant ces trois jours. En tout cas, nous soutenons les animateurs et leur demandons de ne pas tomber dans le jeu du régime qui veut fermer la bouche à l’opposition en intimidant ses journaux qui portent sa voix. »
Koné Yacouba (SG du Bureau départemental RJR Koumassi) : « Ils veulent nous priver
de la vérité »
« C’est une sanction à sens unique. Le matin, quand on regarde le Une des journaux proches du parti au pouvoir, ce sont des injures crues, des contrevérités sur le compte d’honnêtes citoyens que l’on lit. Mais, il suffit que les journaux de l’opposition comme le Patriote écrivent, une infime partie de cela pour que les organes de régulations se réveillent. Ces organes agissent comme des officines du FPI, si elles ne le sont pas encore, parce que le peuple ne sent pas l’équité dans leur manière de traiter les journaux. Il y en a qui sont bons pour être sanctionnés, pendant que d’autres, ceux du camp présidentiel, sont faits pour être encouragés à insulter des personnalités qui ont construit ce pays dans lequel les refondateurs se pavanent aujourd’hui. Mais, vous savez, à un moment de la vie, le peuple risque de se sentir frustré et pourrait réagir contre les agissements et poser des actes qui risquent de mettre à mal la cohésion nationale. Vraiment, que le pouvoir, par le truchement de ces organisations comme le CNP ne fasse pas ressurgir les actes qui ont plongé la Côte d’Ivoire dans la guerre. »
Yvonne Coulibaly (Restauratrice) : « Pourquoi le Patriote seul ? »
« A y regarder de près, la décision est loin d’être impartiale. Il y a des journaux qui écrivent des choses plus graves que le Patriote. Mais, ces journaux ne sont pas inquiétés. Pourquoi c’est le Patriote seul qu’on incrimine ? Et puis, le Patriote n’écrit rien au hasard. Quand les journalistes de ce quotidien donnent une information, c’est que quelque part la vérité y est. Parce que ce sont souvent des journalistes qui fouillent. Et puis, eux ils n’injurient pas les gens comme le font les journaux du régime au pouvoir. Je pense qu’il faut laisser toutes les sensibilités s’exprimer, c’est cela qui fait la grandeur d’un pays.»
Traoré Méfoua (Professeur d’Histoire- Géo) : « Qu’on nous fixe la date des élections ! »
« Vous savez, tout l’habillage qu’on fait avec les histoires de suspension de parution du Patriote, l’affaire Mambé.Tout cela n’est rien d’autre que de la fuite en avant du régime au pouvoir. Tout le peuple se rend compte que le candidat Laurent Gbagbo ne veut pas aller aux élections. Des journaux, dont je ne citerai pas le nom, sont toujours dans la poubelle avec les histoires de nationalité, de fraude et autres questions qui ne sont que de la diversion. Mais, curieusement, ces organes de régulation, sûrement actionnés par des mains occultes, sanctionnent le Patriote qui refuse, pourtant, de descendre dans la poubelle. Alors, ce que le peuple ivoirien attend, c’est qu’on nous fixe la date des élections. Nous sommes si proches du but, les élections sont à deux pas, les Ivoiriens vont avoir leurs cartes d’identité. C’est cela les préoccupations essentielles des Ivoiriens aujourd’hui. Allons aux élections et le pays va retrouver son train de développement ! Mais, avec ces pratiques rétrogrades de musellement de la presse, la Côte d’Ivoire risque d’être classée au rang des républiques bananières.»
Diakité Kaba (Technico- commercial) : «Nous attendons notre journal dans les kiosques »
« Le Patriote donne des informations tellement vérifiées que tous les régimes qui se sont succédé se sont appuyés sur ses écrits pour régler tel ou tel problème. Ses journalistes n’injurient pas les citoyens comme le font les journaux dits "bleus". Je pense que ce qu’on reproche au Patriote devrait être reproché dix fois à ces quotidiens proches du parti au pouvoir, mais, pourquoi ce deux poids deux mesures ? C’est injuste et nous, les lecteurs du Patriote, nous allons nous ruer sur les kiosques pour arracher nos numéros. »
Réalisé par Jean- Antoine Doudou