Ils sont relevés de leurs fonctions. Bakayoko Soualio n’est plus substitut du procureur près la section de tribunal de Divo. Comme lui, Mme Kounta Safiatou ne siègera plus pour le compte du ministère public à la section de tribunal de Sinfra. Leur crime, réclamer que la procédure soit respectée dans les opérations de radiation massive d’une catégorie d’Ivoiriens entreprise par la famille politique de Laurent Gbagbo. Le candidat Gbagbo a un besoin vital de ces radiations et le chef de l’Etat est à son service. Que des obstacles se dressent, et le second vole au secours du premier. Ainsi vont les choses. A regarder de près, la gangrène identitaire s’est emparée de tout. Dans les corps constitués et les administrations, tout pue le tribalisme et l’ethnocentrisme. La pratique est présente au sommet de l’Etat. On trouvera de bonnes gens pour objecter que les personnes radiées des listes par les magistrats le sont au nom de la loi. Un responsable d’une structure étatique de régulation de la presse présente les dérives actuelles comme des actes légaux. Il s’offusque des comptes rendus qu’en font les journaux et menace de les fermer. En somme laisser faire et se taire. Le mal c’est de parler des chasses aux sorcières et non de ces actes immoraux et indécents qui consistent à stigmatiser et tenter de mettre hors de la citoyenneté des Ivoiriens tout simplement par ce qu’ils sont…ce qu’ils sont ! Le vrai drame de ce pays, ce ne sont, en définitive pas les dérives de ceux qui veulent se cramponner aux pouvoirs. Ils sont dans leur logique. C’est une question de survie pour eux et leurs obligés. Mais le silence, voire la complicité des structures et mouvements qui ont la possibilité de dire non. Et qui préfèrent se croiser les bras, tout en cherchant à museler les autres.
D. Al Seni
D. Al Seni