L'affaire des 429.000 personnes croisées par la Commission électorale indépendante est devenue la crise politique majeure de ce début d'année. Elle a entraîné une crispation certaine autour de la liste électorale provisoire alors que le contentieux administratif se déroulait jusque-là dans un calme relatif. Le camp présidentiel continue à réclamer la tête du président de la Cei au motif qu'il a fait procéder à un croisement clandestin qui devait aboutir à valider 429.000 personnes, précédemment croisées négativement avec le fichier fusion des Ivoiriens. Le Rassemblement des houphouétistes (Rhdp) lui soutient sans réserve Robert Beugré Mambé, issu du Parti démocratique de Côte d'Ivoire. Invitée dans le débat par le ministre de l'Intérieur, la justice semble convaincue de la culpabilité du président de la Cei. Pendant ce temps, une nouvelle vague d'ivoirité a déferlé sur le pays. Saisis par des membres du camp présidentiel, en dehors de toute la procédure prescrite en la matière, des juges n'hésitent pas à radier de la liste provisoire des Ivoiriens, supposés proches de l'opposition. En réaction, certaines populations descendent dans la rue dans plusieurs villes et mettent à sac les tribunaux. Le blocage du processus de paix est une réalité.
Pour relancer la machine, le Premier ministre est allé à Ouagadougou le vendredi dernier pour solliciter les bons offices du facilitateur du dialogue direct ivoirien. Au terme de quelques jours de travail autour de la plate-forme proposée par le Premier ministre, un schéma de sortie de crise se dessine. Il devrait passer par une réunion de crise dans la capitale burkinabé. Les invitations n'ont pas encore été lancées même si la date du 11 février est avancée. Le camp présidentiel, l'opposition et le président de la Cei devraient se retrouver ainsi autour du facilitateur. Une rencontre capitale qui doit passer en revue les revendications de l'opposition et celles du camp présidentiel. L'objectif étant d'arriver après les négociations à un accord minimum qui prenne en compte les principaux points de friction.
Bien entendu, l'épineuse question des 429.000 enrôlés croisés par la Cei sera au menu de ces discussions. Il y a fort à parier que le président de la Cei y jouera sa tête. Le fonctionnement de la commission centrale de la Cei devrait aussi être abordé. Autre dossier brûlant, les dérives ivoiritaires du contentieux judiciaire portant sur le stock de 5.300.000 personnes qui constitue la base de la liste. Une telle rencontre de recadrage ne saurait passer sous silence les dysfonctionnements constatés notamment les incursions du ministre de l'Intérieur. Il faut rappeler que le ministre Désiré Tagro avait tenté de faire intervenir les préfets et sous-préfets
dans le contentieux avant de se raviser. C'est ensuite lui qui a saisi le procureur aux fins d'une enquête, dès que l'affaire des 429.000 croisés a éclatée. Par ailleurs, la dernière bourde des responsables de la Rti qui ont empêché le ministre de la Justice de venir sur le plateau du 20 heures pour livrer un communiqué relatif au contentieux devrait réserver une levée de bois verts aux médias d'Etat. L'objectif du Premier ministre, c'est d'obtenir un consensus autour du travail qui a déjà été abattu depuis 2007. Bien entendu, ce rendez-vous de Ouaga doit à terme donner un coup d'accélérateur au processus afin d'aboutir rapidement à la liste électorale définitive et donner plus de visibilité à tout le monde. Cela passera par le retour de la confiance entre tous les acteurs.
Kesy B. Jacob
Pour relancer la machine, le Premier ministre est allé à Ouagadougou le vendredi dernier pour solliciter les bons offices du facilitateur du dialogue direct ivoirien. Au terme de quelques jours de travail autour de la plate-forme proposée par le Premier ministre, un schéma de sortie de crise se dessine. Il devrait passer par une réunion de crise dans la capitale burkinabé. Les invitations n'ont pas encore été lancées même si la date du 11 février est avancée. Le camp présidentiel, l'opposition et le président de la Cei devraient se retrouver ainsi autour du facilitateur. Une rencontre capitale qui doit passer en revue les revendications de l'opposition et celles du camp présidentiel. L'objectif étant d'arriver après les négociations à un accord minimum qui prenne en compte les principaux points de friction.
Bien entendu, l'épineuse question des 429.000 enrôlés croisés par la Cei sera au menu de ces discussions. Il y a fort à parier que le président de la Cei y jouera sa tête. Le fonctionnement de la commission centrale de la Cei devrait aussi être abordé. Autre dossier brûlant, les dérives ivoiritaires du contentieux judiciaire portant sur le stock de 5.300.000 personnes qui constitue la base de la liste. Une telle rencontre de recadrage ne saurait passer sous silence les dysfonctionnements constatés notamment les incursions du ministre de l'Intérieur. Il faut rappeler que le ministre Désiré Tagro avait tenté de faire intervenir les préfets et sous-préfets
dans le contentieux avant de se raviser. C'est ensuite lui qui a saisi le procureur aux fins d'une enquête, dès que l'affaire des 429.000 croisés a éclatée. Par ailleurs, la dernière bourde des responsables de la Rti qui ont empêché le ministre de la Justice de venir sur le plateau du 20 heures pour livrer un communiqué relatif au contentieux devrait réserver une levée de bois verts aux médias d'Etat. L'objectif du Premier ministre, c'est d'obtenir un consensus autour du travail qui a déjà été abattu depuis 2007. Bien entendu, ce rendez-vous de Ouaga doit à terme donner un coup d'accélérateur au processus afin d'aboutir rapidement à la liste électorale définitive et donner plus de visibilité à tout le monde. Cela passera par le retour de la confiance entre tous les acteurs.
Kesy B. Jacob