Très préoccupées par le blocage survenu dans le processus de paix, les Forces nouvelles sont à nouveau entrées au laboratoire, hier, après leur conclave de dimanche. Une conférence de presse a sanctionné leurs travaux qui auront duré presque toute la journée de lundi. Le directoire politique des Fn présidé par le ministre Konaté Sidiki et Dosso Moussa, a pris soin d'écouter de 12 heures à 18 heures les 10 délégués des Forces nouvelles dans les zones de Bouaké, Korhogo, Man, Touba, Odienné, Séguéla, Bouna, Boundiali, Katiola et Mankono. Ces derniers sont revenus en long et en large sur le quotidien de leurs zones. L'importance et la gravité de leurs propos ont obligé les Forces nouvelles par la voix de leur porte-parole Konaté Sidiki à interpeller les Ivoiriens et la communauté internationale sur les dangers qui guettent notre pays. A savoir, le spectre d'une guerre civile en préparation.«Ceux qui manipulent, doivent pouvoir prendre la mesure de leurs agissements. C'est le Rwanda qui se prépare en Côte d'Ivoire. Oui, le Rwanda se prépare en Côte d'Ivoire. Je ne veux pas effrayer les Ivoiriens. Mais c'est ce que nous ont rapporté les délégués». Au dire du ministre, les délégués intervenant sur les questions sociales ont relaté les «inquiétudes, les confusions et troubles dans la population» des 10 zones ex-rebelles. Les craintes sont nées de ce que le ministre a qualifié de l' «affaire Cei » et des radiations des pétitionnaires de la liste électorale qui ont conduit à des marches et escarmouches à Man, Katiola et Divo. Il ressort que des groupes de personnes notamment des administrateurs interférent en violation de leurs prérogatives » régulièrement et de façon tendancieuse dans les arcanes de l'administration. Les FN ont «interpellé l'administration préfectorale à demeurer neutre en ne se substituant pas aux structures politiques. » Pour le ministre, les prémices de la ''rwandarisation'' du pays se mettent en place. « Vous avez aujourd'hui dans les localités un péril réel sur la coexistence pacifique des communautés. Les Forces nouvelles qui ont œuvré pendant plusieurs années à maintenir la coexistence communautaire sont aujourd'hui en train de constater que les communautés se regardent en chiens de faïence, prêtes à s'attaquer. Ça c'est les germes d'une guerre civile. Voilà le drame que nous sommes en train de vivre. Chacun préparant sa munition, qui payant une machette, qui payant un couteau. Nous voulons attirer l'attention de tout le monde, de tous les partenaires sociaux nationaux et internationaux sur ce danger. C'est le Rwanda qui se prépare en Côte d'Ivoire.»
Par ailleurs, les Fn ont dit leur détermination à rester arbitre dans le jeu politique : «Tout comme le secrétaire général des Forces nouvelles, nous voulons rester arbitre. Et nous appelons tous les acteurs politiques au calme.»
Allah Kouamé à Bouaké
Par ailleurs, les Fn ont dit leur détermination à rester arbitre dans le jeu politique : «Tout comme le secrétaire général des Forces nouvelles, nous voulons rester arbitre. Et nous appelons tous les acteurs politiques au calme.»
Allah Kouamé à Bouaké