Après la rencontre, dimanche à Bouaké, avec les militaires, le Directoire politique des Forces nouvelles a échangé avec les délégués généraux pour faire le point de la situation dans leurs différentes zones à la suite des récents évènements survenus à Divo, Katiola et Man autour du contentieux de l’inscription sur la liste électorale. Dans leur rapport, les délégués ont exprimé les inquiétudes des populations à propos des opérations de radiations de certaines personnes sur les listes électorales provisoires dans certaines localités au niveau des tribunaux. « Ce n’est pas l’opération qui leur fait peur. Elles sont prêtes à aller au contentieux, mais elles ont des réserves. Car, elles se disent que le contentieux ne se fait pas aujourd’hui, conformément au mode opératoire arrêté et diffusé par la Cei et par les services administratifs », a justifié Konaté Sidiki. Tout en déplorant les actes de violences à Divo, Katiola et Man, le porte-parole des Forces nouvelles a indiqué que son mouvement qui a « œuvré pendant plusieurs années, dans des moments les plus durs, à maintenir la coexistence communautaire, constate que ces mêmes communautés se regardent en chien de faïence. Prêtes à s’attaquer. Ce sont là, des germes d’une guerre civile. Chacun préparant déjà sa munition. Qui pour une machette, qui pour un couteau, prêt à en découdre avec, celui qui est à la base. Ou celui qui refuse la décision. » Le ministre du Tourisme a attiré l’attention de l’opinion nationale et internationale sur le « drame que nous sommes en train de vivre. » A ses yeux, il y a véritablement péril en la demeure avec cette vague de « dénonciations abusives, l’instrumentalisation des chefs de villages » qui créent une atmosphère de « suspicion, de délation entre les communautés. » Pour Konaté Sidiki, si on avait suivi le mode opératoire normal, on aurait évité ces violences gratuites. « Si, a-t-il argumenté, je sais que c’est un chef qui a rayé ma famille alors qu’il n’a pas le droit, voilà une situation de conflit (…) Il faut qu’on travaille à sensibiliser et à demander à certains politiciens qui prospèrent dans ce genre de chose de prendre la mesure des risques qu’ils font courir aux communautés qui vivaient tranquillement dans la coexistence pacifique. Allons-nous répondre, demain, aux conséquences imprévisibles des dérapages? Les délégués ont les noms des politiciens qui s’activent à vouloir monter une communauté contre une autre. C’est une guerre dans les quartiers, dans les villages. C’est le Rwanda qui se prépare en Côte d’Ivoire. Oui, le Rwanda se prépare en Côte d’Ivoire. Je ne veux pas effrayer les Ivoiriens. Mais mieux vaut le dire maintenant pour éviter le pire », a averti le collaborateur de Guillaume Soro.
Marcel Konan
Correspondant régional
Marcel Konan
Correspondant régional