L’atmosphère politique est polluée depuis l’éclatement de l’affaire de la fraude à la CEI. Des 14 candidats en lice pour la présidentielle, la majorité présidentielle (LMP) qui présente le candidat Laurent Gbagbo exige la démission de Robert Beugré Mambé. Le candidat du Parti ivoirien des travailleurs (PIT), Vangah Wodié Francis Romain a joint sa voix pour demander le départ du président de la Commission électorale indépendante (CEI). Tôt, les opérateurs techniques, SAGEM Securité et l’INS ont produit une déclaration pour dire clairement qu’ils ne sont mêlés ni de près ni de loin à la magouille dans laquelle Mambé a engagé la CEI. Comme eux, à l’intérieur de l’institution (la CEI), le bureau central de la CEI avec à sa tête son président, Robert Beugré Mambé a reconnu avoir fait usage des CD litigieux sans informer les commissaires superviseurs . Il parle toutefois de dysfonctionnement là où tout le monde voit une faute grave. Et Beugré Mambé et son bureau de présenter des excuses à la nation. A ce seul niveau, on peut soutenir que qui s’excuse se reconnaît coupable. Dès cet instant, les Ivoiriens s’attendaient logiquement à ce que le président de la CEI rende son tablier pour être plus responsable. Curieusement le sieur Mambé demeure jusqu’à ce jour à son poste. Afin de voir clair dans cette honteuse affaire qui jette un discrédit sur le processus électoral, la justice ivoirienne a été saisie pour conduire une enquête et entendre le mis en cause pour l’éclatement de la vérité. Mais c’est sans compter avec la détermination de Mambé. Ce président d’institution, refuse de répondre à la convocation de la justice de son pays. Robert Beugré Mambé nargue les acteurs politiques qui demandent sa démission au motif qu’il n’inspire plus confiance pour organiser des élections crédibles, transparentes et acceptées de tous les candidats. Contre et envers certains acteurs qui ont des raisons de remettre en cause sa bonne foi, Robert Beugré Mambé s’accroche à son fauteuil. Il brave et nargue la justice ivoirienne. Il s’entête à clamer à qui veut l’entendre qu’il ne bougera point de la tête de la CEI. On pourrait à juste raison se demande pour qui il compte organiser les élections. Parce qu’il est difficile de comprendre l’attitude du président de la CEI qui ne tient pas compte d’une partie importante au processus électoral. Organise-t-il les élections pour lui-même ? Sinon pourquoi s’entête-t-il à engager un bras de fer qui n’a pas sa raison d’être contre la majorité présidentielle et le candidat du PIT ? Pourquoi malgré son isolement par certains de ses collaborateurs qui l’incriminent, Robert Beugré Mambé tient-il, coûte que coûte, à demeurer à la tête de la CEI. Le résultat de l’enquête rendu publique par le procureur est un réquisitoire sans appel qui accable Beugré Mambé sur les faits de fraude mis à sa charge. Malgré tout, il n’a pas le profil bas. Jusqu’où ira-t-il dans cette défiance ? Si la justice ivoirienne se contente de rester de marbre sans aller au bout de la procédure contre ce citoyen qui ne défère pas à sa convocation, alors Robert Beugré Mambé aura gagné la bataille contre tous. A part la justice, Mambé pense-t-il encore que les acteurs politiques qui réclament sa démission, vont jeter l’éponge et le laisser conduire à terme le processus électoral ? Si tel était le cas sur quelle base le président de la CEI va-t-il rétablir le nouveau contrat de confiance avec ces acteurs ? Ce sont autant de questions qui devaient interpeller le sieur Robert Beugré Mambé qui doit se dire qu’il n’est pas à son propre service, mais qu’il sert la République, des organisations politiques et toute la société ivoirienne. C’est donc une grande responsabilité qui exige de la sagesse et le sens de l’honneur.
Benjamin Koré
benjaminkore@yahoo.fr
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