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Politique Publié le mercredi 10 février 2010 | Le Nouveau Réveil

Radiation massive des électeurs du fichier : Le Fpi installe le désordre et le chaos

Tribunaux attaqués ou pillés, sous-préfectures incendiées, le pays tout entier est déchiré par des émeutes. Partout, des populations se soulèvent pour s'opposer à leur radiation du fichier électoral et à la remise en cause de leur citoyenneté ivoirienne par des magistrats aux ordres. Le soif de pouvoir du Fpi et de ses responsables va perdre ce pays. Le volcan ethnique est déjà en éruption.
Ce qui se passe sous nos yeux est tout simplement ahurissant, révoltant. Des individus, tous issus du camp présidentiel, ont décidé, en violation de la procédure prescrite par le mode opératoire, de contester la citoyenneté et par delà la qualité d'électeurs à des milliers d'Ivoiriens. Le mécanisme est simple, un, deux ou trois militants du Fpi élaborent une liste de personnes qui figurent déjà sur la liste électorale et demandent la radiation de celles-ci au motif qu'elles ne seraient pas ivoiriennes. Saisies de ces demandes en radiation collective, les commissions électorales locales avaient opposé une fin de non recevoir aux requérants en alléguant que la seule déclaration de contestation n'était pas suffisante et qu'il fallait, en appui, fournir d'autres éléments de preuve. Car en droit, c'est celui qui conteste qui doit rapporter la preuve que sa contestation est juridiquement fondée. Passant outre les recommandations et le refus de la Cei, le Fpi décide porter ses réclamations à un niveau supérieur, la justice.
Des magistrats et des avocats sont conditionnés. Saisis des mêmes requêtes en radiation collective, nos honorables magistrats décident de renverser les procédures.
Plutôt que d'inviter les cadres du Fpi à fournir les preuves de leurs prétentions, ces magistrats affichent les noms des électeurs dont la radiation est demandée. Puis invitent ces derniers à venir faire la preuve de leur citoyenneté. Ainsi celui qui conteste est dédouané de son obligation de fournir la preuve, c'est celui qui est accusé qui doit se défendre. Pour des juristes, c'est une posture vraiment renversante. C'est cette manière de faire qui a provoqué des émeutes partout, à Divo, à Man, à M'Bahiakro, à Vavoua, à San-Pedro, à Grand-Béréby, etc…

Le volcan ethnique
en éruption
A Divo, le juge Tié Bié Foua Gaston a déjà radié 252 électeurs de la liste non sans préciser que ce dossier concerne au moins 3500 personnes. Il agit ainsi sur requête du maire Fpi Assé Badja Camille. Mais il ne faut point se méprendre, c'est Gbagbo qui manœuvre. Car le week-end dernier, le chef de l'Etat n'a pas hésité à relever de leurs fonctions les substituts du procureur de Divo et de Sinfra qui refusaient de tremper dans la combine. C'est après avoir dégagé ces magistrats que l'audience de Divo a pu se tenir et que l'on a pu radier 252 électeurs d'un seul coup.
Comment peut-on radier aussi facilement des gens qui se sont, non seulement fait enrôler régulièrement en fournissant tous les papiers et documents exigés, mais dont les croisements avec les fichiers historiques retenus par l'Ins ont attesté de leur citoyenneté ?
Pour se retrouver sur la liste dite blanche, chaque ivoirien a dû se rendre dans les centres de collectes avec les documents exigés. Les agents de toutes les structures techniques impliquées dans l'opération ont donc pu vérifier et certifier que le pétitionnaire a fourni tous les documents exigés. Mais pour avoir une liste électorale vraiment fiable, l'on a croisé les résultats de l'enrôlement avec des fichiers historiques retenus, dont la liste 2000. C'est après ce travail de fourmi qu'on a décidé d'afficher ce qu'on a appelé liste électorale provisoire. De fait, il y avait deux listes, la liste blanche pour 5,3 million de pétitionnaires croisés positivement et la liste grise pour 1,03 million de personnes croisées négativement.. La période de contentieux qui s'est ouverte et qui s'est refermée le 9 janvier écoulé devrait permettre d'effectuer les réclamations suivant un mode opératoire bien précis. Mais comme d'habitude, le Fpi a choisi de faire les choses à sa manière. Un ou deux individus, sur la base de leur simple déclaration, demandent l'expulsion de milliers de personnes de la liste et sans mesurer les conséquences d'un tel acte, des magistrats se prêtent au jeu.
Car au-delà des élections auxquelles ces personnes radiées ne pourront pas prendre part, il y a surtout le fait que celles-ci ne pourront pas avoir de carte nationale d'identité. Or, sans existence civile ou légale, que peut-on faire ou entreprendre dans un pays ? C'est donc en toute légitimité que les populations se soulèvent contre ce qui a cours actuellement dans certains tribunaux. Les Forces nouvelles ont déjà prévenu : "On prépare un Rwanda bis en Côte d'Ivoire". Mais faut-il croire que Gbagbo ne sait pas les dangers de ce qu'il fait ? Bien au contraire, le chef de l'Etat qui a déjà bien montré qu'il est derrière tout ça, sait où il va. Il ne veut pas aller aux élections avec la liste actuelle, il ne veut pas aller aux élections en laissant le soin à Mambé et à Soro de les organiser. Pour cela, il remue tout dans tous les sens, il provoque volontairement le désordre pour aboutir peut-être au clash. L'essentiel pour lui, c'est de dégommer Mambé et Soro, et reprendre totalement la main dans ce processus. Tagro n'a-t-il pas déjà échoué dans une première tentative ?
Akwaba Saint-Clair



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