Amadou Koné, ministre de l`Intégration africaine, porte-parole du gouvernement, était l`invité de la rédaction du confrère "L`Expression" hier à son siège à Angré 8ème tranche de 11 h 20 mn à 13 h 05. La rencontre échange avait pour thème : "Quelle intégration régionale pour la Côte d`Ivoire post crise". A cette occasion, l`orateur du jour, qu`accompagnaient ses collaborateurs Kalilou Traoré et David Soro, a rejeté les propositions du camp Gbagbo, dans la résolution de la crise qui prévaut dans le processus électoral. "Certains proposent des solutions maladroites. Le gouvernement est un bouc émissaire dans cette crise" a-t-il soutenu avant de proposer une solution consensuelle. "Il faut laisser le chef de l`Etat, le premier ministre qui ont signé un accord, les leaders politiques qui sont au sein du Cadre permanent de concertation (Cpc) et le facilitateur s`accorder sur une décision pour régler cette question. Qu`ils se retrouvent pour prendre les décisions qu`il faut, pour débloquer, avancer et aller vite et bien à ces élections. Cette décision, il faut vite la prendre" a-t-il insisté. A propos de l`escalade de violence enregistrée en Côte d`Ivoire ces derniers jours, dans le cadre du contentieux électoral, et de la radiation de certains pétitionnaires de la liste électorale provisoire, le ministre Koné a exprimé son indignation et a exhorté les acteurs au respect strict du mode opératoire. "Je pense que nous ne devons plus être à ce stade. C`est malheureux qu`on se retrouve à ce stade ! Il y a des modes opératoires qui ont été arrêtés de façon consensuelle. Il ne faut pas faire autre chose ! Il faut rester dans le processus consensuel. Quelle que soit la décision qui sera prise pour régler les problèmes c`est-à-dire de Cpc et les principaux belligérants et la facilitation du président Compaoré, c`est de prendre ces décisions pour qu`on puisse avancer. Sinon nous devenons ridicules. C`est ce qui est le plus important" a-t-il souligné. Le porte-parole du gouvernement s`est également prononcé sur la date du premier tour de l`élection présidentielle. "Si les problèmes sont réglés, ces élections pourront se tenir dans un délai d`un mois. Il ne reste pas grand’chose à faire. Ce qui reste est de débloquer cette crise marquée par une crise de confiance" a-t-il observé. Revenant au thème du jour, le conférencier a donné les préalables à remplir par la Côte d`Ivoire pour aller à une intégration régionale réussie et expliquer les tenants et les aboutissants des Accords de partenariat économique (Ape). "Les Accords de partenariat économique sont une nécessité et non une panacée. Ce que nous recherchons c`est l`accroissement des échanges entre nos Etats. Il faut construire un marché régional, produire davantage, créer des infrastructures, organiser le marché, rendre les économies compétitives, instaurer la bonne gouvernance, se mettre dedans et appliquer les principes de l`Organisation pour l`harmonisation des affaires en Afrique (Ohada) et exporter dans la sous région". Entre autres sujets, le ministre Koné a abordé la question relative au projet de monnaie unique dans l`espace Cedeao. "Cette monnaie était prévue pour 2010. Mais il y a eu des crises financière, énergétique, alimentaire et la flambée des prix. Les Etats ont dû se départir de cela au profit de la protection de leurs économies. Nous sommes en retard mais il ne faut pas aussi qu`on soit pressés. Les Accords de partenariat économique sont une nécessité et non une panacée. Nous sommes en train de travailler à la reconnaissance mutuelle des visas. Nous avons des problèmes pour appliquer les textes" a-t-il reconnu en soutenant fermement que le développement des Etats africains doit passer par l`intégration aux plans économique et social, pour tendre vers l`intégration politique.
SERGE AMANY
SERGE AMANY
