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Politique Publié le jeudi 11 février 2010 | Le Mandat

3 ans après l’Apo - Que peut encore Blaise Compaoré ?

Le 4 mars prochain, les signataires de l’Accord politique de Ouagadougou célébreront le 3ème anniversaire de cet accord qui avait été annoncé en grande pompe comme le meilleur de tous les accords de la crise ivoirienne censé libérer les Ivoiriens en 10 mois.

Prévu pour régler la crise ivoirienne en 10 mois, l’Accord politique de Ouagadougou. (Apo) signé le 4 mars 2007 par les ex-belligérants ivoiriens (forces nouvelles et le Fpi), entrera le 10 mars prochain, dans sa 3ème année, sans qu’une solution idoin ne soit trouvée. Et pourtant, au lendemain de la signature dudit accord, tous étaient unanimes, à commencer par le chef de l’Etat Laurent Gbagbo. « C’est le meilleur accord qu’on a pu signer jusque-là. Car cela concerne exclusivement les Ivoiriens et il a été fait en Afrique » s’exclamait-il. En le disant, Laurent Gbagbo ironiquement, vilipendait les autres accords antérieurs surtout celui de Linas Marcoussis et les différentes ‘’résolutions de l’Onu sur la crise ivoirienne. Et M.Gbagbo qui était très sûr de son affaire a même indiqué à haute et intelligible voix que « si cet accord échouait, ce serait la catastrophe ». Où en est-on donc aujourd’hui avec l’Apo ? Dans tous les cas, les Ivoiriens ne sont pas loin de la catastrophe. Parce que non seulement les 10 mois prévus vont à une vitesse de lièvre, mais le plus grave, trois ans après la signature, l’Apo demeure dans une impasse qui ne dit pas son nom. L’on a l’habitude de dire qu’on ne sort pas d’une guerre comme l’on sort d’un dîner-gala. Et pourtant, Gbagbo le savait avant de fixer l’application dudit accord en 10 mois. Aujourd’hui, pour se donner bonne conscience, le camp présidentiel ne manque pas de souligner qu’il y a des avancées notables. Avec la suppression de la zone de confiance, la libre circulation des personnes, que valent toutes ces actions si les élections restent pratiquement impossibles ? La crise actuelle qui secoue la Cei, la structure chargée d’organiser les élections, démontre que les Ivoiriens sont loin du bonheur tant attendu. Cela, par la faute du camp présidentiel qui refuse de lâcher du leste en demandant la révocation pure et simple du président Robert Beugré Mambé, pour une affaire dont la solution a été déjà trouvée par le premier ministre Soro. Cette situation qui perdure depuis près d’un mois, a fortement entamé la nouvelle période arrêtée par le dernier cadre permanent de concertation (Cpc) pour la tenue des élections. L’inquiétude devient grandequand le facilitateur semble, depuis ce temps rester de marbre. Il serait plutôt préoccupé par la crise guinéenne et maintenant, celle du Togo. Aujourd’hui, les Ivoiriens se demandent : que peut Blaise Compaoré face à la crise ivoirienne ? La réponse ne peut être donnée que par le président burkinabé. Le radicalisme du camp présidentiel ivoirien face à l’affaire Mambé, ainsi que le non-respect de la période fixée par le dernier Cpc pour la tenue de l’élection présidentielle sont les principaux nœuds gordiens auxquels est confronté le facilitateur. Tous les regards sont aujourd’hui tournés vers Ouaga. Puisque c’est ce jeudi qu’il reçoit le Rhdp, le camp présidentiel, le président de la Cei et le ministre Tagro Désiré pour mieux s’imprégner du dossier des 429 000 personnes.

Laure Gozo
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