Silla Arounan
(Educateur) :
«Nous allons poursuivre
nos calomniateurs devant
les tribunaux »
Le Patriote : Présentez-vous à nos lecteurs.
Silla Arounan : Je suis Silla Arounan, éducateur au lycée moderne d’Andokoi Yopougon depuis trois ans. Précédemment, j’étais au lycée moderne de Treichville où j’ai passé onze ans. Avant d’être éducateur, j’étais instituteur depuis 1983. Je suis originaire de Madinani précisément du village de N’Golobilasso dont je suis le président de la Mutuelle de développement.
LP : Comment se fait-il que vous êtes sur une liste pour être radié de la liste électorale. En d’autres termes, vous n’êtes pas Ivoirien ?
SA : Je suis outré par cette manigance. Je dirais même qu’une cabale contre ma personne et contre tous nos compatriotes qui subissent actuellement cette injustice planifiée. Paradoxalement ceux qui prétendent que nous ne sommes pas Ivoiriens, ne nous connaissent même pas. J’en ai eu la preuve, lorsque j’ai rencontré l’un d’entre eux répondant au nom de M. Tra Bi Zohouli, instituteur de son état. Je suis allé vers lui et lui ai demandé s’il me connaissait. Naturellement, il m’a répondu qu’il ne me connaissait pas et j’ai répliqué en lui disant qu’il m’a pourtant dénoncé comme étant un étranger. Alors il semblait surpris. Avant de nous séparer je lui ai dit que désormais, moi je le connais. Donc nous donnerons une suite à cette affaire.
LP : quel commentaire faites-vous donc de cette affaire ?
SA : Quand j’ai appris que j’étais sur une liste de non Ivoirien qu’on devra radier de la liste électorale, tout m’est passé dans la tête. Je me suis demandé : est-ce qu’on peut appartenir à une nation et du jour au lendemain ne pas l’être par simples paroles de quelqu’un, d’un quidam ?
LP : quelle suite entendez-vous donner à cette affaire ?
SA : Nous allons poursuivre nos dénonciateurs, nos dénonciateurs qui n’ont aucune preuve, devant la justice.
Traoré Vatogoma
(Professeur Sciences Physiques) :
« Ceux qui manoeuvrent auront l’effet contraire »
Je suis Traoré Vatogoma. Je suis né le 12 janvier 1962 à Blésségué dans la sous- préfecture de Kouto (Boundiali). J’ai commencé à travailler en qualité de professeur de Sciences physiques depuis le 3 octobre 1986 au CEG Harris devenu lycée moderne Harris d’Adjamé. Depuis 1985, j’ai toujours voté. Même étant à la cité universitaire d’Abobo. Jusqu’en 2000, j’ai toujours figuré sur la liste électorale de mon pays.
LP : Pourtant vous êtes sur une liste noire de non Ivoiriens…
TV : J’ai été surpris d’apprendre cela et je l’ai vérifié. Un collègue m’a appelé me disant que je suis sur cette fameuse liste d’étrangers dont il faudra rayer les noms de la liste électorale. Des gens qui ne me connaissent pas et que je ne connais pas non plus, se permettent d’inscrire mon nom sur une telle liste. Sur quels critères ces personnes basent-elles leurs argumentations ? Je ne sais pas si c’est parce que je m’appelle Traoré et que je suis originaire de Kouto qu’automatiquement, je suis un étranger. Quand je regarde cette liste, c’est seulement les gens du nord. Est-ce parce que nous sommes du Nord, que nous ne sommes pas ivoiriens ?
LP : Alors quel commentaire faites-vous de ces dénonciations dont vous êtes victime ?
TV : C’est une démarche à caractère tribal, ni plus, ni moins. Je suis d’autant plus surpris que je n’ai jamais milité dans un parti politique. Je suis chrétien. Je me consacre entièrement à Dieu. Je ne paie que des journaux de Sport ou de Culture. Mais hier (avant-hier), j’ai acheté le journal Le Patriote. Le vendeur du journal était très étonné. Et je lui ai dit qu’il y a un problème. Je lui ai dit que je suis peiné et je n’avais pas de mot pour dire ce qui m’arrivait. J’étais Ivoirien, jusqu’ à l’enrôlement et brusquement je ne le suis plus. Où va-t-on dans ce pays ? Je me suis dit alors s’il y a une voix des sans voix, il faut suivre cette voie. C’est outrageant de dénoncer sans aucune preuve, quelqu’un que vous ne connaissez pas et qui ne vous connaît pas.
LP : Pensez-vous que ceux qui sont derrière ces opérations, atteindront leurs objectifs ?
TA : Visiblement, ils veulent faire du mal à une communauté. Mais c’est l’effet contraire que cela produit à mon sens. Je prends mon cas. Je ne suis d’aucun parti politique. La politique ne me dit pas grand-chose. Mais je constate que ces dérives sont de nature à nous stigmatiser, à nous humilier dans notre propre pays. Je ne saurais cautionner une telle politique. Je suis certain que tous ceux qui sont dans mon cas, pensent la même chose.
Recueillis par IBK
(Educateur) :
«Nous allons poursuivre
nos calomniateurs devant
les tribunaux »
Le Patriote : Présentez-vous à nos lecteurs.
Silla Arounan : Je suis Silla Arounan, éducateur au lycée moderne d’Andokoi Yopougon depuis trois ans. Précédemment, j’étais au lycée moderne de Treichville où j’ai passé onze ans. Avant d’être éducateur, j’étais instituteur depuis 1983. Je suis originaire de Madinani précisément du village de N’Golobilasso dont je suis le président de la Mutuelle de développement.
LP : Comment se fait-il que vous êtes sur une liste pour être radié de la liste électorale. En d’autres termes, vous n’êtes pas Ivoirien ?
SA : Je suis outré par cette manigance. Je dirais même qu’une cabale contre ma personne et contre tous nos compatriotes qui subissent actuellement cette injustice planifiée. Paradoxalement ceux qui prétendent que nous ne sommes pas Ivoiriens, ne nous connaissent même pas. J’en ai eu la preuve, lorsque j’ai rencontré l’un d’entre eux répondant au nom de M. Tra Bi Zohouli, instituteur de son état. Je suis allé vers lui et lui ai demandé s’il me connaissait. Naturellement, il m’a répondu qu’il ne me connaissait pas et j’ai répliqué en lui disant qu’il m’a pourtant dénoncé comme étant un étranger. Alors il semblait surpris. Avant de nous séparer je lui ai dit que désormais, moi je le connais. Donc nous donnerons une suite à cette affaire.
LP : quel commentaire faites-vous donc de cette affaire ?
SA : Quand j’ai appris que j’étais sur une liste de non Ivoirien qu’on devra radier de la liste électorale, tout m’est passé dans la tête. Je me suis demandé : est-ce qu’on peut appartenir à une nation et du jour au lendemain ne pas l’être par simples paroles de quelqu’un, d’un quidam ?
LP : quelle suite entendez-vous donner à cette affaire ?
SA : Nous allons poursuivre nos dénonciateurs, nos dénonciateurs qui n’ont aucune preuve, devant la justice.
Traoré Vatogoma
(Professeur Sciences Physiques) :
« Ceux qui manoeuvrent auront l’effet contraire »
Je suis Traoré Vatogoma. Je suis né le 12 janvier 1962 à Blésségué dans la sous- préfecture de Kouto (Boundiali). J’ai commencé à travailler en qualité de professeur de Sciences physiques depuis le 3 octobre 1986 au CEG Harris devenu lycée moderne Harris d’Adjamé. Depuis 1985, j’ai toujours voté. Même étant à la cité universitaire d’Abobo. Jusqu’en 2000, j’ai toujours figuré sur la liste électorale de mon pays.
LP : Pourtant vous êtes sur une liste noire de non Ivoiriens…
TV : J’ai été surpris d’apprendre cela et je l’ai vérifié. Un collègue m’a appelé me disant que je suis sur cette fameuse liste d’étrangers dont il faudra rayer les noms de la liste électorale. Des gens qui ne me connaissent pas et que je ne connais pas non plus, se permettent d’inscrire mon nom sur une telle liste. Sur quels critères ces personnes basent-elles leurs argumentations ? Je ne sais pas si c’est parce que je m’appelle Traoré et que je suis originaire de Kouto qu’automatiquement, je suis un étranger. Quand je regarde cette liste, c’est seulement les gens du nord. Est-ce parce que nous sommes du Nord, que nous ne sommes pas ivoiriens ?
LP : Alors quel commentaire faites-vous de ces dénonciations dont vous êtes victime ?
TV : C’est une démarche à caractère tribal, ni plus, ni moins. Je suis d’autant plus surpris que je n’ai jamais milité dans un parti politique. Je suis chrétien. Je me consacre entièrement à Dieu. Je ne paie que des journaux de Sport ou de Culture. Mais hier (avant-hier), j’ai acheté le journal Le Patriote. Le vendeur du journal était très étonné. Et je lui ai dit qu’il y a un problème. Je lui ai dit que je suis peiné et je n’avais pas de mot pour dire ce qui m’arrivait. J’étais Ivoirien, jusqu’ à l’enrôlement et brusquement je ne le suis plus. Où va-t-on dans ce pays ? Je me suis dit alors s’il y a une voix des sans voix, il faut suivre cette voie. C’est outrageant de dénoncer sans aucune preuve, quelqu’un que vous ne connaissez pas et qui ne vous connaît pas.
LP : Pensez-vous que ceux qui sont derrière ces opérations, atteindront leurs objectifs ?
TA : Visiblement, ils veulent faire du mal à une communauté. Mais c’est l’effet contraire que cela produit à mon sens. Je prends mon cas. Je ne suis d’aucun parti politique. La politique ne me dit pas grand-chose. Mais je constate que ces dérives sont de nature à nous stigmatiser, à nous humilier dans notre propre pays. Je ne saurais cautionner une telle politique. Je suis certain que tous ceux qui sont dans mon cas, pensent la même chose.
Recueillis par IBK