La délégation du Cnrd, conduite par le président du Fpi, Affi N'guessan, faisait plutôt grise mine au sortir de l'audience d'une heure et demie que lui a accordée ce jeudi à Ouaga le Facilitateur Blaise Compaoré dans le cadre des consultations initiées par ce dernier pour résorber la crise née de l'affaire dite des "429.000 pétitionnaires".
En effet, contrairement aux autres délégations invitées au Palais Koysan, celle du camp présidentiel n'a pas voulu faire de déclaration à la presse. Affi N'guessan et sa suite ont quitté Ouaga hier sans lâcher un seul mot sur le contenu de leurs échanges avec le Facilitateur. Une attitude qui en dit long sur leur insatisfaction, pour ne pas dire, leur mécontentement. C'est sûr, à Ouaga, le Cnrd n'a pas obtenu gain de cause, les partisans de Gbagbo n'ont pas eu ce qu'ils escomptaient. A savoir, la promesse du Facilitateur de démettre M. Beugré Mambé et son vice-président, Jean-Baptiste Gomis.
A contrario, l'on peut penser que le président de la Cei est sorti requinqué de ses charges avec ses échanges avec Blaise Compaoré. C'est un homme déterminé à avancer, à continuer la mission qui lui a été confiée qui s'est exprimé hier à Ouaga.
Boureima Badini, représentant du Facilitateur à Abidjan, a, pour sa part, indiqué que la série de consultations était achevée. Que va faire à présent Compaoré ? Une réunion du Cpc pour solder définitivement tous les contentieux et relancer le processus ou a-t-il déjà donné des instruction fermes aux uns et aux autres ?
En tout état de cause, le silence de Affi N'guessan et du Cnrd après la rencontre avec le facilitateur est déjà bruissant de paroles.
Les partisans de Gbagbo ont dû accuser le coup à Ouaga, mais il faut s'attendre à ce que, une fois à Abidjan, ils prennent de nouvelles initiatives pour torpiller davantage le processus.
La longue liste des victimes de Gbagbo
Blaise Compaoré a semblé comprendre que sacrifier Mambé pour apaiser le camp présidentiel n'est pas la solution à la crise ivoirienne. Une telle alternative risque au contraire de retarder considérablement le processus, remettre au goût du jour des questions déjà résolues (recomposition de la Cei, la désignation d'un nouveau président de la Cei, la reprise de l'identification, etc…) et au-delà exaspérer davantage la communauté internationale qui consacre des efforts matériels et financiers énormes à la résolution de la crise sans voir le bout du tunnel. Compaoré s'est aperçu, au demeurant, au vu des explications, que M. Beugré Mambé n'avait commis aucune faute qui puisse appeler sa démission de la tête de la Cei. Et que les griefs soulevés par le camp présidentiel relevaient beaucoup plus de l'émotion que de l'objectivité.
En outre, l'histoire récente du processus de sortie de crise a montré que des personnalités diverses ont été sacrifiées pour faire plaisir à Gbagbo mais cela n'a pas fait avancer la cause de la paix. Chaque fois que le chef de l'Etat est en difficulté, chaque fois que quelqu'un ne fait pas son affaire, il s'est toujours arrangé pour le faire partir.
Tevoedjré, Pierre Schori, Stoudman, Seydou Diarra, Charles Konan Banny, la liste est longue. On peut y ajouter tous les Facilitateurs, les Chefs d'Etat de pays amis qui se sont investis dans le règlement de cette crise et qui y ont laissé des plumes. Parce que dans cette crise, c'est Gbagbo qui fait la pluie et le beau temps. Les élections, il s'en moque. Il pousse ses partisans à poser des actes qui paralysent le processus. C'est en effet Gbagbo qui a donné le ton des accusations contre Mambé.
C'est aussi lui qui a instruit ses partisans à contester et à solliciter la radiation de milliers d'électeurs de la liste. Et quand des magistrats consciencieux s'y opposent, Gbagbo n'hésite pas à voler au secours de ses partisans en faisant sauter ces magistrats. Comme ce fut le cas à Divo et à Sinfra dans le cadre du contentieux judiciaire.
Blaise Compaoré a compris tout cela et il n'a pas voulu suivre le Cnrd dans sa spirale de griefs contre la Cei. Le processus électoral va donc avancer et celui qui se mettra au travers sera broyé. Purement et simplement.
Akwaba Saint Clair
En effet, contrairement aux autres délégations invitées au Palais Koysan, celle du camp présidentiel n'a pas voulu faire de déclaration à la presse. Affi N'guessan et sa suite ont quitté Ouaga hier sans lâcher un seul mot sur le contenu de leurs échanges avec le Facilitateur. Une attitude qui en dit long sur leur insatisfaction, pour ne pas dire, leur mécontentement. C'est sûr, à Ouaga, le Cnrd n'a pas obtenu gain de cause, les partisans de Gbagbo n'ont pas eu ce qu'ils escomptaient. A savoir, la promesse du Facilitateur de démettre M. Beugré Mambé et son vice-président, Jean-Baptiste Gomis.
A contrario, l'on peut penser que le président de la Cei est sorti requinqué de ses charges avec ses échanges avec Blaise Compaoré. C'est un homme déterminé à avancer, à continuer la mission qui lui a été confiée qui s'est exprimé hier à Ouaga.
Boureima Badini, représentant du Facilitateur à Abidjan, a, pour sa part, indiqué que la série de consultations était achevée. Que va faire à présent Compaoré ? Une réunion du Cpc pour solder définitivement tous les contentieux et relancer le processus ou a-t-il déjà donné des instruction fermes aux uns et aux autres ?
En tout état de cause, le silence de Affi N'guessan et du Cnrd après la rencontre avec le facilitateur est déjà bruissant de paroles.
Les partisans de Gbagbo ont dû accuser le coup à Ouaga, mais il faut s'attendre à ce que, une fois à Abidjan, ils prennent de nouvelles initiatives pour torpiller davantage le processus.
La longue liste des victimes de Gbagbo
Blaise Compaoré a semblé comprendre que sacrifier Mambé pour apaiser le camp présidentiel n'est pas la solution à la crise ivoirienne. Une telle alternative risque au contraire de retarder considérablement le processus, remettre au goût du jour des questions déjà résolues (recomposition de la Cei, la désignation d'un nouveau président de la Cei, la reprise de l'identification, etc…) et au-delà exaspérer davantage la communauté internationale qui consacre des efforts matériels et financiers énormes à la résolution de la crise sans voir le bout du tunnel. Compaoré s'est aperçu, au demeurant, au vu des explications, que M. Beugré Mambé n'avait commis aucune faute qui puisse appeler sa démission de la tête de la Cei. Et que les griefs soulevés par le camp présidentiel relevaient beaucoup plus de l'émotion que de l'objectivité.
En outre, l'histoire récente du processus de sortie de crise a montré que des personnalités diverses ont été sacrifiées pour faire plaisir à Gbagbo mais cela n'a pas fait avancer la cause de la paix. Chaque fois que le chef de l'Etat est en difficulté, chaque fois que quelqu'un ne fait pas son affaire, il s'est toujours arrangé pour le faire partir.
Tevoedjré, Pierre Schori, Stoudman, Seydou Diarra, Charles Konan Banny, la liste est longue. On peut y ajouter tous les Facilitateurs, les Chefs d'Etat de pays amis qui se sont investis dans le règlement de cette crise et qui y ont laissé des plumes. Parce que dans cette crise, c'est Gbagbo qui fait la pluie et le beau temps. Les élections, il s'en moque. Il pousse ses partisans à poser des actes qui paralysent le processus. C'est en effet Gbagbo qui a donné le ton des accusations contre Mambé.
C'est aussi lui qui a instruit ses partisans à contester et à solliciter la radiation de milliers d'électeurs de la liste. Et quand des magistrats consciencieux s'y opposent, Gbagbo n'hésite pas à voler au secours de ses partisans en faisant sauter ces magistrats. Comme ce fut le cas à Divo et à Sinfra dans le cadre du contentieux judiciaire.
Blaise Compaoré a compris tout cela et il n'a pas voulu suivre le Cnrd dans sa spirale de griefs contre la Cei. Le processus électoral va donc avancer et celui qui se mettra au travers sera broyé. Purement et simplement.
Akwaba Saint Clair