La ville d'Abidjan risque d'être paralysée aujourd'hui. Non contents de la hausse prixdu carburant, les opérateurs du transport entament dès ce matin une grève de 72 heures. L'annonce a été faite, samedi, à Adjamé par le président de la Coordination nationale des gares routières de Côte d'Ivoire (Cngr-CI) Touré Adama, au cours d'une rencontre avec toutes les organisations affiliées à sa structure. «Dès ce lundi (ndlr : aujourd'hui), nous allons observer un arrêt de travail de trois jours pour manifester notre colère contre la hausse du prix du gasoil. Nous demandons au président de la République de fixer le prix du litre à 500 Fcfa parce qu'il a la solution», a-t-il pesté. Selon lui, depuis le début du mois, la coordination a menacé d'entrer en grève après la flambée des prix des produits pétroliers en déposant un préavis le 4 février, mais «les autorités sont restées indolentes» face à leurs préoccupations. C'est pourquoi, cette fois-ci les transporteurs n'entendent pas reculer sans obtenir de résultats satisfaisants. En effet, depuis le lundi 1er février, le carburant affiche une nouvelle tarification en hausse. Le super sans plomb préalablement à 708 Fcfa le litre, a été établi à 739 Fcfa soit une augmentation de 11 FCfa. Le Gasoil connaît la plus importante hausse, même si le prix du litre reste encore inférieur à celui du super. Avec une augmentation de 22 Fcfa, il est livré à 615 Fcfa contre 593 Fcfa. Pour Touré Adama, le nouveau prix du gasoil est suicidaire pour les transporteurs. «Cette dernière hausse a détruit notre activité car, on ne fait de plus de recettes. Puisque si nos tarifs suivent cette tendance, on n'aura plus de voyageurs. On n'arrive plus à respecter nos engagements (les traites)», a-t-il fustigé. A l'en croire, au moment où le litre du gasoil se vend à 500 Fcfa à Bouaké et 475 Fcfa à Ouangolo, à Abidjan, c'est tout à fait le contraire. «Nous voulons une uniformisation des prix du gasoil sur le territoire national, si la réunification du pays est une réalité», a argumenté le premier responsable de la coordination. Par ailleurs, Touré Adama tient à faire certaines précisions. «Certaines personnes veulent faire des amalgames. Mais, nous avons annoncé notre grève bien avant que le gouvernement ne soit dissous. Les transporteurs s'en fichent éperdument des politiciens. Nous voulons mener notre activité dans de meilleures conditions», a insisté le transporteur. Avant de préciser qu'une délégation de sa structure a même été reçue par le porte-parole du président de la République, Coulibaly Gervais samedi, sans rien n'obtenir de concret. «Des responsables du transport de Yopougon ont reçu cependant la visite d'un envoyé de la Présidence pour faire échec à notre grève. L'inféodation de notre mouvement n'est pas la solution», a prévenu Touré Adama.
Cissé Cheick Ely
Cissé Cheick Ely