Il faut des ministres qui ne soient pas aux ordres de partis politiques. Tel est le vœu de Laurent Gbagbo. Telle est le motif que le chef de l’état a avancé pour dissoudre l’équipe gouvernementale en place le vendredi dernier. Pour le nouveau gouvernement, il s’agira donc de trouver des personnes neutres qui ne répondent pas d’un parti. Une illusion ! La Côte d’ivoire et ses institutions sont formées des partis qui ont à charge l’animation de la vie publique. Celui qui se veut, faussement d’ailleurs, en dehors des partis luit il, lui-même, dans ce miroir ? Laurent Gbagbo dans la crise qu’il a évoquée pour justifier son coup de force contre la commission électorale indépendante a été celui qui a monté l’affaire de toute pièce. Par son porte-parole Grevais Gbagbo a attaqué la CEI et traité son président Robert Beugré Mambé de fraude. Après quoi, son monde le Front populaire ivoirien, et ses satellites a été actionné pour monter au créneau et jouer sa partition. Le parti auquel le chef de l’état commande a agi en soutien aux intérêts du candidat Gbagbo. Ce faisant le chef de l’état ne peut soutenir être au dessus d’intérêts partisans. Les choix et les actes posés par Gbagbo dans le processus de sortie de crise ne sont d’ailleurs guidés que par son obsession à se succéder à lui-même au fauteuil présidentiel. Qui a en effet instruits le ministre de l’intérieur à exiger de l’administration territorial une prise en main des contentieux ? Qui a actionné certains juges pour la radiation des requérants de la liste électorale au mépris des procédures en vigueur ? Au bénéfice de qui ces faits qui ont entrainé de violentes réactions de la population ont été menés ? D’autre part, si l’indépendance des partis politiques était une exigence de neutralité chez Gbagbo, il n’aurait surement pas nommé à la tête du conseil constitutionnel Yao N’Dré. Un homme qui la veille encore était son directeur local de campagne.
D. Al Seni
D. Al Seni