Tous savent que la situation financière des familles en Côte d'Ivoire est quasiment dégradée. De là à ce que des femmes volent au marché pour nourrir leurs familles, cela montre que le budget pour la pitance quotidienne des ménages n'existe plus. Des témoignages font état de vols désormais de nourritures et autres ingrédients dans les marchés. Mariétou, jeune ménagère qui a trainé un tant soit peu au marché, explique son retard à sa belle mère pour qui elle fait quotidiennement la cuisine. "J'ai été victime de vol ce matin. Après avoir acheté du riz chez un vendeur, j'ai déposé mon sachet sur son étable pour rapidement acheter des cubes chez sa voisine. Mais quelle ne fût ma surprise quand je voulais récupérer mon sachet. Il était léger comme une plume. En fait, une autre femme a profité des quelques secondes d'inattention que j'ai eues pour déposer son sachet auprès du mien pour ensuite faire l'échange. Heureusement, elle n'était pas bien loin et j'ai pu la rattraper pour récupérer mon sachet. Elle était très confuse. Elle a essayé d'expliquer qu'elle s'était trompée de sachet. Ce qui est faux. Mon sachet était beaucoup plus lourd que le sien. Elle ne pouvait pas se tromper" explique-t-elle au grand désarroi de sa belle mère qui ne sait plus grand-chose des pratiques du marché qu'elle ne fréquente plus depuis bien longtemps. Une commerçante au marché ne dément pas les nombreux cas de vol. "Maintenant que la vie est dure, il faut être vigilante. C'est pourquoi, nous nous faisons accompagner d'une nièce ou de notre petite fille pour surveiller nos étalages. Les vols sont récurrents. En vous demandant les articles, ou en vous remettant l'argent, des clients font passer leurs mains sur vos marchandises. Des cubes d'assaisonnement, des oignons etc peuvent disparaître et échoir dans le sachet de celui ou de celle qui achète" dit-elle. En période de fête, c'est le même constat de vol. "Il faut faire attention à tout, aux morceaux d'igname, aux petits sacs de riz de 5 kg et surtout aux poulets. Notamment là où on les plume. Car, si vous n'êtes pas vigilant, quelqu'un s'approprie le poulet qui est le plus gros et qui se trouve être le vôtre. Il faut donc suivre celui qui fait votre travail jusqu'à ce qu'il finisse. Il n'est pas question de vous absenter un instant", confie Sylla Mamadou, un démarcheur dans le domaine avicole. Mais que fait-on des voleurs ? " Généralement, ils sont relâchés. On finit par les comprendre et on les relâche après des "oooh, voleur ! voleur !", et autres quolibets. Parfois, des personnes interviennent pour demander pardon. Ou généreuses qu'elles sont, elles décident de payer au commerçant, ce qui a été volé", relate Ousmane, un commerçant. Les cas de vols ne sont pas exhaustifs. Tous les marchés vivent au rythme des vols car les populations ont beaucoup de mal à se nourrir sous le régime de la Refondation qui, malgré tout, veut se maintenir au pouvoir par tous les moyens.
Diarrassouba Sory
Diarrassouba Sory