Les pluies diluviennes ont repris de plus belle, depuis le début du mois de février et l'on se pose la question de savoir où est passé le plan Orsec. Les pluies ont commencé et dans les zones à risque, on s'attrape la tête dès les premières gouttes. Le vendredi 12 février dernier, elles ont fait leurs premières victimes et ce, pas à la suite d'un éboulement de terrain, mais suite à de violents torrents qui, dans leur course, ont emporté Leah Armelle, une fillette de 2 ans 6 mois, qui jouait sous la pluie avec ses camarades dans le village Ebrié de Locodjro. Ce triste événement a rappelé ceux du mois de juin 2009 dernier ayant fait plus d'une vingtaine de morts. Les eaux de pluie et les tornades qui caractérisent cette saison ont entraîné des glissements de terrains, des éboulements, des inondations et des vents violents sur une grande partie du territoire national et en particulier dans les communes d'Abidjan. Résultat, 21 morts, 6 disparus, 7 blessés, 48 familles de policiers et de gendarmes et 192 étudiants sans abri. Le ministre de l'Intérieur, responsable de l'organisation des secours en cas de catastrophe en temps de paix et qui, en application du décret n° 79-643 du 8 août 1979 portant organisation du plan Secours à l'échelon national en cas de catastrophe en a l'initiative, a déclenché, le 16 juin 2009, le plan ORSEC. Il a commis le préfet de la région des Lagunes, préfet du département d'Abidjan, Sam Etiassé, compétent en ce qui concerne le département d'Abidjan, de mettre immédiatement en œuvre les mesures contenues dans l'instruction interministérielle n° 1437 du 8 décembre 1993 relative à l'organisation des secours dans le cadre départemental. Nous sommes en 2010 et jusqu'alors, ce fameux plan n'a pas encore été déclenché par les autorités compétentes. Ce plan mis en œuvre devrait déguerpir les populations vivant dans les endroits jugés de zones à risque puis relocalisées. Malheureusement, dans la pratique, ce plan s'est contenté de distribuer ça et là quelques vivres et c'est tout. Les Abidjanais vivant dans les zones à risque n'ont pas été délocalisés et déjà les premières pluies font déjà trembler les maisons. Les zones de recasement n'ont jamais été connues jusqu'à ce jour. Peut-être qu'on attend de vivre les mêmes événements que l'an dernier. En tout cas, nous ne l'espérons pas, mais nous n'en sommes pas loin.
Jean Prisca
Jean Prisca