Marché financier : Les circuits parallèles faussent les resultants

Le marché financier sous-régional n’est pas au mieux de sa forme. Même si la situation n’est pas alarmante, force est de reconnaître que les résultats réalisés en 2009 par la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm) et le Dépositaire centre/Banque de règlement (Dc /Br) sont en régression. Comparativement à 2008. Avec les flux dégagés par le marché, on note d’une part 191 milliards de Fcfa d’introduction et des remboursements de 176 milliards de Fcfa et d’autre part, des introductions pour obligation non cotées de 4 milliards et des remboursements sur obligations non cotées de -25 milliards de Fcfa. Toute chose qui donne un solde négatif de -8 milliards de Fcfa. «Nous ne sommes pas véritablement dans une année de progression. Il y a des circuits parallèles. Il y a même une émission de l’Etat de Côte d’Ivoire de 30 milliards qui passe par la Bceao et non par la Brvm. C’est malheureusement ce type d’opération qui altère nos chiffres », a critiqué le Directeur général de la Brvm et Dc/Br, Jean Paul Gillet, hier au cours de la présentation de son bilan à Abidjan. En effet, la situation morose du marché s’explique surtout, par la répercussion des conséquences néfastes de la crise financière et économique mondiale (2008). Elle a fortement influencé la tenue des valeurs phares de la Brvm (les valeurs agricoles de la Côte d’Ivoire, …). Pour le marché secondaire, les indices affichent des niveaux moins élevés en 2009 qu’en 2008 avec 132,05 points pour le Brvm composite et 143,6 pour le Brvm 10, soit des régressions respectives de 25,88% et 25,23%. Le montant des transactions suit cette tendance baissière. Il est passé de 245 milliards de Fcfa en 2008 à 111 milliards Fcfa en 2009, soit un recul de 134 milliards de Fcfa (-54%). La capitalisation boursière affiche une inflexion. La valeur capitalistique a chuté de 3800 à 3388 milliards de Fcfa contre 5000 milliards Fcfa en 2008. «Beaucoup d’investisseurs attendent encore à cause de la situation en Côte d’Ivoire qui doit nécessairement retrouver sa stabilité politique», a indiqué Jean Paul Gillet.

Cissé Cheick Ely