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Politique Publié le jeudi 18 février 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Souvenir - Les Révélations de la Savac sur le 18 février

Le 23 Septembre 2009, deux tireurs d’élite de la célèbre unité de la Police Judiciaire des années 90 faisaient de grandes révélations sur les contours de la marche du FPI, durement matée par l’armée ivoirienne. Gnahoré Anoi Léopold et son ‘’frère’’ Bahou Pierre avaient ce jour raconté à l’Intelligent d’Abidjan comment ils ont veillé sur l’opposant Gbagbo et jusqu’à ou ils étaient prêts à aller pour lui. Retour sur des révélations encore d’actualité

Pourquoi vous a-t-on chassé de la Police ?
Anohi Léopold : Dans mon analyse, c’est à cause de Gbagbo Laurent que nous sommes partis de la police.

Pourquoi vous dites que c’est à cause de Gbagbo ?
Anohi Léopold : J’ai dit que dans mon analyse et une analyse n’est pas une affirmation. Une fois que tu es dans l’opposition, tu es combattu. A cette époque, c’était un combat qui était mené contre ce monsieur. J’ai eu le test d’entrée à l’école nationale de police en 1989 avec mon ami. On a été retardé d’une année et à la 2ème année en 1991, on est rentré. On est sorti en 1993. Il y a eu la marche de 1990. Nul n’a empêché en Côte d’Ivoire quelqu’un d’épouser les idéaux de quelqu’un. Ça n’engage que moi, c’est ma conviction et c’est ce que j’ai fait. On a aimé les idéaux de cet homme. En Février 1992, on a été déployé pour canaliser la marche. Nous étions pour l’égalité. Gbagbo a été arrêté. Il y a des idées qui nous sont passées par la tête. On a décidé de suivre de près le leader de l’opposition et assurer la sécurité de Gbagbo, s’il advenait que sa vie est en danger. Il y a eu un cordon de sécurité qui a été dressé autour du Palais de justice. On a pu infiltrer tout ce cordon de sécurité pour nous retrouver, Bahou Pierre et moi, dans l’enceinte de la justice. Je suis très content de le dire et je suis fier d’avoir fait cela. Je crois que c’est de là que nos malheurs sont partis puisque des gens ont dû nous remarquer.

Des policiers déployés qui ont une autre idée derrière la tête?
Lors de la marche de 1992, nous le suivions de près dans nos tenues d’élèves. On nous a déployés pour surveiller la marche. A cette époque, chacun avait son idée. Gbagbo a été gardé ensuite au camp de la gendarmerie d’Agban. Et après, il est venu avec son groupe à la justice pour l’instruction de son dossier. Il y avait Odette Sauyet, le Député Mollé Mollé, Laurent Akoun et bien d’autres. On s’est retrouvé dans le couloir où le juge d’instruction se trouvait. Les gendarmes et les militaires étaient hors du Palais de la justice. Seuls les policiers étaient dans l’enceinte. Quand Bahou Pierre a vu Gbagbo qui était habillé d’un tee-shirt blanc et d’un jogging bleu, il s’est mis à pleurer. Je lui ait dit que s’il continue et qu’on nous identifie, nous sommes morts. On lui a dit que s’il doit être exécuté ou enlevé, nous sommes prêts à nous sacrifier pour lui. Nous étions prêts à sacrifier notre vie pour lui, alors que personne ne nous a envoyés. Je ne le dis pas pour appeler le président Gbagbo à venir nous sauver. Mais, nous l’avons fait par conviction.

Est-ce qu’il a su que vous étiez des policiers ?
Anohi Léopold : Oui, il l’a su parce que nous étions en tenue. On était les deux à avoir des armes sur nous. Il était interdit formellement de l’approcher. Mais comment va-t-il savoir que nous étions là pour lui ? Je vais vous le dire. Gbagbo a demandé l’heure à Mollé Mollé. C’est là que je me suis rapproché et j’ai attrapé la grille. J’ai demandé où est votre Gbagbo ? Parce que je ne le voyais pas. Et les autres ont dit Laurent, il y a un sergent qui vous appelle. Et c’est là qu’il venu. Et je lui ai dit qu’on est là pour sa sécurité. Si d’aventure il devrait être enlevé, mon ami et moi ferons tout pour le sauver. Je lui ai dit que l’armée est divisée. Et que mon ami et moi sommes là pour assurer sa sécurité et, séance tenante, j’ai enlevé ma montre Seiko que j’avais au poignet et je la lui ai remise. Voilà où il m’a convaincu qu’il n’aime pas les armes. Il m’a dit : “sergent le combat que nous menons n’est pas un combat d’armes. Allez-y dire aux frères et aux sœurs que c’est un combat d’idées. Parce que le combat qu’on gagne avec les armes n’a pas de liberté. Je me suis étonné. Il m’a dit ne vous battez pas. Dites aux uns et aux autres que le combat que nous menons, c’est pour vous. Nous allons arriver au bout”. Il y a un sergent qui m’a interpellé. Il a demandé mon nom et mon matricule. Je lui ai dit mon nom mais pas mon matricule puisque je n’en avais pas , étant encore à l’école. Voilà où on a été repéré. Ils étaient trois qui assuraient la garde du juge d’instruction. Deux sergents-chefs et un sergent, les archives peuvent nous le dire et c’est l’un d’entre eux qui m’a apostrophé. Moi, Anohi Léopold , on a pris mon nom et ma section. Pour nous, on est fiché. Ça été confirmé. J’ai fait une confidence à Gbagbo. Je lui ai dit qu’on le conduit en prison. Mais, qu’il va sortir. Aujourd’hui, quand tu parles de Gbagbo on dit que tu veux manger. Gbagbo est un historien. Il se rappelle des faits. Si nous sommes des menteurs, il peut nous contredire. Mais s’il se souvient de ce que nous disons, il pourra même ajouter certains détails.
Valéry Foungbé

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