On ne cessera jamais d’épiloguer sur les délestages car il y a matière. Ne pas prendre sa plume pour informer le lecteur, c’est accepter que pareille situation s’aggrave. En effet, depuis 1999, le secteur de l’électricité n’a connu aucun investissement probant alors que c’est l’Etat qui devait s’en charger. Outre le manque de planification et d’anticipation de l’autorité de tutelle, à savoir le ministère des Mines et de l’Energie, dirigé par l’ancien ministre, Léon-Emmanuel Monnet, il ne faudrait pas occulter l’absence des investissements dans ce secteur. A ce sujet, les supputations vont bon train. Comment a-t-on pu diriger ce département ministériel sans faire les investissements qui s’imposaient ? Pourquoi les infrastructures n’ont pas été construites ? Selon certains experts proches du ministère des Mines et de l’Energie, de 2000 à 2009, le secteur électrique a enregistré au moins 2000 milliards de Fcfa de chiffres d’affaires, à raison au moins de 200 milliards de Fcfa par an. Ces recettes, fruit des règlements des factures du contribuable ivoirien, sont reparties comme le stipule le contrat de concession entre la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) et l’Etat de Côte d’Ivoire. A savoir 1/3 pour la CIE (plus de 666 millions de Fcfa). Cette compagnie dans le cadre de ses charges utilise cet argent pour son fonctionnement, le paiement de ses fournisseurs, le règlement des salaires, etc. En ce qui concerne les 2/3 des recettes qui sont estimées à plus de 1300 milliards, ils reviennent à l’Etat qui doit s’en servir pour les investissements, l’électrification rurale, le paiement des producteurs indépendants, etc. L’Etat se taillant la part du lion. Mais au chapitre des investissements, le seul investissement qui a été fait depuis 1999, c’est la mise en route de Ciprel II en décembre 2000 alors qu’il existait également des projets de construction d’autres centrales thermiques avec Lushann (Américain) et Eei (Énergie électrique ivoirienne) qui avait des partenaires chinois et libyens. Ainsi, sur trois centrales prévues, une seule a été réalisée. Encore que ce n’est pas l’Etat qui investit véritablement et immédiatement à ce niveau mais plutôt les producteurs indépendants (Ciprel, Azito), quitte à eux de se faire rembourser plus tard par l’Etat. Ce n’est donc pas un investissement direct de l’Etat. C’est surtout au niveau des barrages électriques que l’Etat devait jouer rapidement sa partition. Mais rien n’a été fait alors que la construction du barrage hydroélectrique de Soubré s’imposait et que les financements étaient bouclés depuis 1998. Il est vrai que le coup d’Etat est survenu en 1999 mais qu’ont fait nos autorités pour poursuivre l’œuvre entreprise par leurs prédécesseurs ? Rien. Le coût de ce barrage était à cette période de 300 milliards de Fcfa et aujourd’hui, compte tenu de l’augmentation des intrants, il oscille entre 450 et 600 milliards de Fcfa. Alors qu’une partie de l’argent engrangé par l’Etat en 2000 aurait pu permettre de lever certains financements et d’entamer la construction de ce barrage !
Politique, tribalisme, …
L’on doit payer désormais au plus fort par la faute de ces gestionnaires et attendre plusieurs années encore avant d’avoir un barrage car celui-ci se construit sur plusieurs années. Soit ! Et pour les centrales alors ? Rien n’a été fait aussi. Des appels d’offres qui n’ont rien donné à cause des choix moins judicieux. Si cela avait été le cas, l’on aurait résorbé en partie le déficit structurel puisque les centrales thermiques peuvent être mises sur pied sur une période de 6 mois à une année maximum. Cependant, outre le fait que la Côte d’Ivoire a reporté à maintes reprises, et cela depuis 2005, les élections, ce pays a perdu de sa crédibilité. A cela, il faudrait ajouter les priorités qui étaient ailleurs. En effet, on ne peut pas ne pas avoir dans ses caisses plus de 1000 milliards de Fcfa et ne consentir aucun investissement pour la construction d’infrastructures ! Il est vrai, les caisses de l’Etat sont vraiment profondes. Mais, il faut avoir le courage de le souligner, l’Etat a décidé de mettre l’accent sur d’autres priorités. Ce sont plutôt des engins de guerre (drones, Mi-24, chars-chenilles, etc.) qui étaient la priorité de l’Etat de Côte d’Ivoire. Sinon comment comprendre qu’aucune construction n’ait été faite ! Aucune décision sérieuse n’a été prise pour garantir l’approvisionnement en électricité. Et pourtant ce ne sont pas les moyens qui manquaient. Les priorités étaient ailleurs alors que l’on aurait pu faire des planifications sur 3 ou 4 ans sachant depuis 1999 que l’offre était faible par rapport à la demande et que le nombre de clients allait crescendo. Certains spécialistes n’hésitent pas à imputer la responsabilité de ces absences d’infrastructures aux palabres politiciennes. En effet, au lieu de se focaliser sur le plan technique, l’on s’est livré à une guéguerre de reconduction ou pas de contrat de concession à la CIE. Avec en première ligne des apparatchiks du pouvoir en place qui voyaient la France partout. On ne voyait plus l’intérêt de la population mais plutôt des intérêts perfides. Des syndicats avaient même été actionnés pour faire barrage à cette reconduction de contrat. L’on a donc passé le plus clair de son temps à traiter les grosses têtes de la CIE de ‘‘colons’’ de la France. Finalement, cette reconduction de contrat s’est faite par césarienne en 2005. Et c’est plutôt par souci de realpolitik que le président Gbagbo a accepté cette reconduction qui s’est faite dans la douleur. Ce qui n’a pas rendu facile certaines choses. L’on se souvient même que des responsables de la CIE avaient même du mal à se faire entendre par leur autorité de tutelle. Des rapports étaient même faits au président Gbagbo. Dans l’entourage de celui-ci, des personnes n’arrivaient pas à comprendre comment une personne de leur ethnie pouvait se retrouver dans un autre parti politique et de surcroît ‘‘combattre’’ leur ‘‘frère’’ au profit de la France. L’on voulait donc avoir la tête de certains responsables de la CIE taxés d’avoir joué les ‘‘traîtres’’ en ‘‘vendant’’ l’entreprise à la France. Ainsi, au lieu de penser à construire des infrastructures pour la population c’était le ‘‘TSZ’’, le ‘‘Tout sauf Zadi’’. Toutes les décisions étaient guidées par le politique. Ne dit-on pas qu’en politique on ne fait pas de passe à l’adversaire ? Pour les hommes du pouvoir (Fpi), le Pca de la CIE, Zadi Kessy (Pdci) était un adversaire qu’il fallait combattre par tous les moyens occultant de fait la préoccupation majeure qui devait être la desserte en électricité. Et le président de la CIE de révéler récemment : « Le problème que nous vivons est difficile à expliquer parce qu’il est difficile, tribal, politique et financier. Ce n’est pas tout qu’on dit sur la place publique ». Une phrase qui vaut son pesant d’or car le président Zadi a tout haut ce que certaines personnes disent tout bas. On a donc sacrifié la population sur l’autel des intérêts politiques. Le constat est effarant aujourd’hui : les quartiers même les plus huppés sont délestés d’électricité. Que dire alors des ceux qui sont défavorisé ou encore estampillés pauvres ! Aveuglé par les basses manœuvres, le régime n’a pu prévoir alors que gouverner, c’est prévoir. Il a préféré s’enliser dans de futiles querelles de personnes. A la guerre comme à la guerre diront des caciques du pouvoir. Mais la grande victime, c’est aujourd’hui la population alors qu’ ‘‘on aurait pu éviter cela’’ comme l’a dit le Pca de la CIE aux maires. Le grand sacrifié, c’est la population qui paie les factures. Il est vrai, les opérateurs économiques en pâtissent car ils n’arrivent plus à faire tourner les entreprises, mais le sacrifié, c’est toujours le peuple, avec en prime le licenciement pour plusieurs travailleurs, surtout les journaliers. Après analyse donc, l’on se rend compte que c’est encore le pouvoir et lui seul qui est à la base des malheurs de la population.
Jean Eric ADINGRA
Politique, tribalisme, …
L’on doit payer désormais au plus fort par la faute de ces gestionnaires et attendre plusieurs années encore avant d’avoir un barrage car celui-ci se construit sur plusieurs années. Soit ! Et pour les centrales alors ? Rien n’a été fait aussi. Des appels d’offres qui n’ont rien donné à cause des choix moins judicieux. Si cela avait été le cas, l’on aurait résorbé en partie le déficit structurel puisque les centrales thermiques peuvent être mises sur pied sur une période de 6 mois à une année maximum. Cependant, outre le fait que la Côte d’Ivoire a reporté à maintes reprises, et cela depuis 2005, les élections, ce pays a perdu de sa crédibilité. A cela, il faudrait ajouter les priorités qui étaient ailleurs. En effet, on ne peut pas ne pas avoir dans ses caisses plus de 1000 milliards de Fcfa et ne consentir aucun investissement pour la construction d’infrastructures ! Il est vrai, les caisses de l’Etat sont vraiment profondes. Mais, il faut avoir le courage de le souligner, l’Etat a décidé de mettre l’accent sur d’autres priorités. Ce sont plutôt des engins de guerre (drones, Mi-24, chars-chenilles, etc.) qui étaient la priorité de l’Etat de Côte d’Ivoire. Sinon comment comprendre qu’aucune construction n’ait été faite ! Aucune décision sérieuse n’a été prise pour garantir l’approvisionnement en électricité. Et pourtant ce ne sont pas les moyens qui manquaient. Les priorités étaient ailleurs alors que l’on aurait pu faire des planifications sur 3 ou 4 ans sachant depuis 1999 que l’offre était faible par rapport à la demande et que le nombre de clients allait crescendo. Certains spécialistes n’hésitent pas à imputer la responsabilité de ces absences d’infrastructures aux palabres politiciennes. En effet, au lieu de se focaliser sur le plan technique, l’on s’est livré à une guéguerre de reconduction ou pas de contrat de concession à la CIE. Avec en première ligne des apparatchiks du pouvoir en place qui voyaient la France partout. On ne voyait plus l’intérêt de la population mais plutôt des intérêts perfides. Des syndicats avaient même été actionnés pour faire barrage à cette reconduction de contrat. L’on a donc passé le plus clair de son temps à traiter les grosses têtes de la CIE de ‘‘colons’’ de la France. Finalement, cette reconduction de contrat s’est faite par césarienne en 2005. Et c’est plutôt par souci de realpolitik que le président Gbagbo a accepté cette reconduction qui s’est faite dans la douleur. Ce qui n’a pas rendu facile certaines choses. L’on se souvient même que des responsables de la CIE avaient même du mal à se faire entendre par leur autorité de tutelle. Des rapports étaient même faits au président Gbagbo. Dans l’entourage de celui-ci, des personnes n’arrivaient pas à comprendre comment une personne de leur ethnie pouvait se retrouver dans un autre parti politique et de surcroît ‘‘combattre’’ leur ‘‘frère’’ au profit de la France. L’on voulait donc avoir la tête de certains responsables de la CIE taxés d’avoir joué les ‘‘traîtres’’ en ‘‘vendant’’ l’entreprise à la France. Ainsi, au lieu de penser à construire des infrastructures pour la population c’était le ‘‘TSZ’’, le ‘‘Tout sauf Zadi’’. Toutes les décisions étaient guidées par le politique. Ne dit-on pas qu’en politique on ne fait pas de passe à l’adversaire ? Pour les hommes du pouvoir (Fpi), le Pca de la CIE, Zadi Kessy (Pdci) était un adversaire qu’il fallait combattre par tous les moyens occultant de fait la préoccupation majeure qui devait être la desserte en électricité. Et le président de la CIE de révéler récemment : « Le problème que nous vivons est difficile à expliquer parce qu’il est difficile, tribal, politique et financier. Ce n’est pas tout qu’on dit sur la place publique ». Une phrase qui vaut son pesant d’or car le président Zadi a tout haut ce que certaines personnes disent tout bas. On a donc sacrifié la population sur l’autel des intérêts politiques. Le constat est effarant aujourd’hui : les quartiers même les plus huppés sont délestés d’électricité. Que dire alors des ceux qui sont défavorisé ou encore estampillés pauvres ! Aveuglé par les basses manœuvres, le régime n’a pu prévoir alors que gouverner, c’est prévoir. Il a préféré s’enliser dans de futiles querelles de personnes. A la guerre comme à la guerre diront des caciques du pouvoir. Mais la grande victime, c’est aujourd’hui la population alors qu’ ‘‘on aurait pu éviter cela’’ comme l’a dit le Pca de la CIE aux maires. Le grand sacrifié, c’est la population qui paie les factures. Il est vrai, les opérateurs économiques en pâtissent car ils n’arrivent plus à faire tourner les entreprises, mais le sacrifié, c’est toujours le peuple, avec en prime le licenciement pour plusieurs travailleurs, surtout les journaliers. Après analyse donc, l’on se rend compte que c’est encore le pouvoir et lui seul qui est à la base des malheurs de la population.
Jean Eric ADINGRA