Nous comptons par milliers le nombre de jeunes qui aujourd'hui sont des laissés-pour-compte dans une société gagnée par la montée vertigineuse de la pauvreté. Issus pour la plupart de familles pauvres, ces jeunes ont décidé de transporter les marchandises des commerçantes dans des brouettes, métier pas trop honorant pour se frayer un chemin. Depuis 10h, nous sommes au carrefour du marché de Yopougon Niangon à gauche. Nous observons les jeunes pousseurs de brouettes s'arracher les clientes pour pouvoir atteindre le quota du jour. Il ne faut vraiment pas perdre le temps, car c'est le lundi et le samedi que la moisson est abondante. Il nous faut donc attendre 12h, heure à laquelle l'activité est au ralenti pour pouvoir discuter avec eux.
Les conditions difficiles
de la famille
La situation familiale est pénible. Telle est la raison évoquée par tous, quand on leur demande les raisons qui les ont entraînés sur ce terrain. Yao Junior, 18 ans, nous explique : "Ma famille n'a rien et faute de moyens, j'ai dû arrêter les cours en classe de Cm2 et pour ne pas avoir à toujours demander de l'argent aux parents, j'ai préféré me débrouiller ici". Zobo Yves Junior, 19 ans, nous relate son cas: "Mon père m'a chassé de la cour familiale sise à la Sideci à la suite d'une dispute. Maintenant, je suis tout seul, ma mère n'étant pas là, j'ai décidé de me prendre en charge. Je loge chez des amis au quartier Lokoua de Yopougon." Le cas de Guei Stéphane, 19 ans, interpelle à plus d'un titre. "J'ai perdu la trace de mes parents après le massacre de Guitrozon et là, je me retrouve ici avec mes deux autres frères en train de pousser les brouettes au lieu de voler. Ce n'est pas un plaisir pour nous de le faire mais nous n'avons pas le choix et dès la tombée de la nuit nous nous cherchons un endroit où dormir", nous a-t-il confié. Sur la question de la rentabilité de cette activité, les jeunes pousseurs de brouette ne s'en plaignent vraiment pas et nous comprendrons pourquoi.
Activité rentable malgré tout
"Les lundi et samedi, je peux m'en sortir avec 2500f ou 3000f quand ça marche bien. Les autres jours c'est 1500f ou moins que ça, c'est-à-dire 500F ou 600f. Avec ce gain, j'arrive quand même à épargner pour me permettre de passer mon permis de conduire et quitter ce milieu et rouler un taxi", déclare Toni. Objectif partagé par le jeune Yao junior. Comme lui, tous les autres gagnent pareil et y sont pour un bout de temps, le temps pour eux d'économiser un peu d'argent pour s'orienter ailleurs. Zon Fabrice, lui, a l'intention de suivre des cours du soir. Il s'en explique. "Je ne suis pas allé à l'école et étant avec ma mère j'ai décidé de me mettre dans ce travail afin d'épargner un peu. Car je souhaite l'année prochaine suivre des cours du soir". Un autre qui a voulu garder l'anonymat souhaite pour sa part épargner pour acquérir un magasin où il pourrait vendre de la friperie.
Pas facile comme métier
C'est un service qui demande beaucoup d'efforts avec tous les sacs pleins de marchandises qu'ils ont à transporter parfois sur de très longues distances. "Souvent les mamans à qui nous rendons ce service refusent de nous payer le coût du transport. Il arrive qu'elles nous tendent une pièce de 100f au lieu de 200f. Alors en ce moment, nous refusons de prendre cet argent pour réclamer notre dû. Et cela dégénère souvent en des histoires ; elles nous insultent et parfois même nous maudissent parce que sous l'effet de la colère, nous aussi nous haussons le ton." Voici racontées les mésaventures de ceux qui rendent bien de services à ces commerçantes qui pourtant, ne peuvent se passer d'eux. Et séance tenante, une commerçante arrive à bord d'un taxi dont le coffre est bourré de vivres. Elle appelle son "bon petit" qui l'ignore. Pourquoi affiche-t-il une telle attitude ? Il nous répond en disant : "C'est ma maman, mais je ne suis plus prêt à travailler avec elle. La dernière fois, elle a eu à me dire de méchantes paroles parce que nous ne sommes pas tombés d'accord sur le tarif. J'ai donc décidé de ne plus travailler avec elle".Voilà qui est clair.
Mahi Mikeumeuné (Stagiaire)
Les conditions difficiles
de la famille
La situation familiale est pénible. Telle est la raison évoquée par tous, quand on leur demande les raisons qui les ont entraînés sur ce terrain. Yao Junior, 18 ans, nous explique : "Ma famille n'a rien et faute de moyens, j'ai dû arrêter les cours en classe de Cm2 et pour ne pas avoir à toujours demander de l'argent aux parents, j'ai préféré me débrouiller ici". Zobo Yves Junior, 19 ans, nous relate son cas: "Mon père m'a chassé de la cour familiale sise à la Sideci à la suite d'une dispute. Maintenant, je suis tout seul, ma mère n'étant pas là, j'ai décidé de me prendre en charge. Je loge chez des amis au quartier Lokoua de Yopougon." Le cas de Guei Stéphane, 19 ans, interpelle à plus d'un titre. "J'ai perdu la trace de mes parents après le massacre de Guitrozon et là, je me retrouve ici avec mes deux autres frères en train de pousser les brouettes au lieu de voler. Ce n'est pas un plaisir pour nous de le faire mais nous n'avons pas le choix et dès la tombée de la nuit nous nous cherchons un endroit où dormir", nous a-t-il confié. Sur la question de la rentabilité de cette activité, les jeunes pousseurs de brouette ne s'en plaignent vraiment pas et nous comprendrons pourquoi.
Activité rentable malgré tout
"Les lundi et samedi, je peux m'en sortir avec 2500f ou 3000f quand ça marche bien. Les autres jours c'est 1500f ou moins que ça, c'est-à-dire 500F ou 600f. Avec ce gain, j'arrive quand même à épargner pour me permettre de passer mon permis de conduire et quitter ce milieu et rouler un taxi", déclare Toni. Objectif partagé par le jeune Yao junior. Comme lui, tous les autres gagnent pareil et y sont pour un bout de temps, le temps pour eux d'économiser un peu d'argent pour s'orienter ailleurs. Zon Fabrice, lui, a l'intention de suivre des cours du soir. Il s'en explique. "Je ne suis pas allé à l'école et étant avec ma mère j'ai décidé de me mettre dans ce travail afin d'épargner un peu. Car je souhaite l'année prochaine suivre des cours du soir". Un autre qui a voulu garder l'anonymat souhaite pour sa part épargner pour acquérir un magasin où il pourrait vendre de la friperie.
Pas facile comme métier
C'est un service qui demande beaucoup d'efforts avec tous les sacs pleins de marchandises qu'ils ont à transporter parfois sur de très longues distances. "Souvent les mamans à qui nous rendons ce service refusent de nous payer le coût du transport. Il arrive qu'elles nous tendent une pièce de 100f au lieu de 200f. Alors en ce moment, nous refusons de prendre cet argent pour réclamer notre dû. Et cela dégénère souvent en des histoires ; elles nous insultent et parfois même nous maudissent parce que sous l'effet de la colère, nous aussi nous haussons le ton." Voici racontées les mésaventures de ceux qui rendent bien de services à ces commerçantes qui pourtant, ne peuvent se passer d'eux. Et séance tenante, une commerçante arrive à bord d'un taxi dont le coffre est bourré de vivres. Elle appelle son "bon petit" qui l'ignore. Pourquoi affiche-t-il une telle attitude ? Il nous répond en disant : "C'est ma maman, mais je ne suis plus prêt à travailler avec elle. La dernière fois, elle a eu à me dire de méchantes paroles parce que nous ne sommes pas tombés d'accord sur le tarif. J'ai donc décidé de ne plus travailler avec elle".Voilà qui est clair.
Mahi Mikeumeuné (Stagiaire)