x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le mercredi 3 mars 2010 | Le Nouveau Navire

Thierry Davaille (DG de TERRA) : "TERRA est un véritable outil commercial pour le PAA"

Suite à l'incident qui s'est produit sur les quais 17 à 18 le 19 février dernier, Thierry Davaille, DG du consortium TERRA, s'est ouvert à nous. Au-delà de cette malheureuse parenthèse, qu'il qualifie de " petit dysfonctionnement ", il revient sur les motivations de la création de la structure qu'il dirige. Non sans insister sur la sécurité des biens et des personnes au terminal roulier du Port autonome d'Abidjan (PAA).


Monsieur, pouvez vous nous faire la genèse de la création de TERRA?

Le Port autonome d'Abidjan s'est donné pour objectif de spécialiser les quais. Ce que nous partageons naturellement. Car en spécialisant les quais, on augmente les cadences. On est capable d'y apporter des outils spécifiques. Il y a aussi beaucoup plus de sécurité des biens et des personnes. Au final, c'est le port qui est beaucoup plus attrayant pour les clients. On est à même d'augmenter les volumes et les recettes fiscales… C'est ce très bon objectif nourri par les responsables du port d'Abidjan, qui est à la base de TERRA. Le port a spécialisé ces terminaux. SETV (Société d'Exploitation du Terminal de Vridi), en est la vitrine la plus marquante. A côté de cela, vous aviez les terminaux fruitiers, minéraliers, etc. Ce qu'il faut savoir, c'est que pour le terminal minéralier, l'on a besoin d'outils spécifiques. Chez nous, c'est aussi pareil. On a besoin d'espace au terminal roulier. Aujourd'hui, les marchandises qui viennent en roulier se retrouvent dans les endroits du PAA. Et tout cela est anarchique. Et engendre le problème de la sécurité. L'on met tout sur un même quai. Le navire arrive à quai, on descend, et après 200 mètres, vous verrez des véhicules et d'autres outils stockés au même endroit. Il va avoir nécessairement une hausse des cadences. Tout cela a milité en faveur de TERRA. Je suis arrivé il y a deux ans. Et j'ai pris le dossier en main. Sivom était à la tête du consortium des entreprises qui ont formé TERRA. Il y a trois à 4 ans, le port s'est adressé aux différents manutentionnaires. Dans le cadre de la spécialisation des quais, afin de créer un terminal roulier. Et, ceux qui sont venus, sont les acteurs les plus importants. Quand il y a Bolloré, DELMAS, GETMA autour d'une table, vous empochez 85% du business du roulier. Mais il faut dire que sur d'autres fronts nous sommes des concurrents. Et quand de gros concurrents se mettent ensemble et réussissent à faire avancer un projet, ce n'est pas du tout facile. Mais l'engorgement du PAA que nous avons connu entre mai et juillet de l'année dernière n'a pas facilité le démarrage de TERRA. Comme vous le saviez, TERRA est l'abréviation du terminal roulier d'Abidjan. Et nous avons ajouté un " R " pour nous rappeler de la bonne terre africaine. Et aussi les couleurs de TERRA sont celle du drapeau ivoirien. Orange, blanc-vert.


Pourquoi aviez-vous bloqué le navire nommé le Slovenija la semaine de 19 février dernier ?

ce qui s'est passé arrive au démarrage de tout projet. Je n'étais pas là quand en fin 2003, SETV a démarré. Là aussi, il a fallu trouvé la routine. Il y a eu quelques disfonctionnements au départ. Pour le Slovenija, c'était un petit dysfonctionnement, puisque nous avons commencé le premier janvier. C'est un incident qui a duré à peine 6h. Le navire a accosté la nuit. A 11h, j'étais dans la salle de réunion de la société, avec toutes les composantes de. Je leur ai expliqué ce qui se passait. Et immédiatement les conteneurs qui avaient été mis ont été levés. Et ce que je vous dis est vérifiable auprès de la capitainerie du port d'Abidjan. Moi-même j'ai vu le commandant du port le 19 février. Nous avons échangé. Et je l'ai informé que les agents de TERRA ont levé les conteneurs et que les activités pouvaient reprendre.


Mais qu'est ce qui s'est passé au juste ?

Dans la concession, les quais 17 à 20 du PAA ont été concédés à TERRA. Disons pour être clair que c'est une convention d'aménagement et d'exploitation. Tout à été donné à TERRA de façon exclusive. Il y a eu une petite incompréhension quand un navire de sacherie (le Slovenija) et un vraquier sont arrivés. Donc nos employés sur le terrain étaient surpris de les voir, parce qu'ils font du ro-ro. Rien d'autre. Leur réaction était tout à fait normale. Mais dans la convention, c'est une situation exceptionnelle. Je vais vous dire pourquoi. Il se trouve que tous les quais étant pleins, on s'est trouvé face à cette situation. Peut-être qu'on va devoir y faire face, si le trafic des navires lourd à fort tirant d'eau évolue. Il va falloir gérer cette situation pendant quelque temps avec le port d'Abidjan. Nous nous sommes déjà mis d'accord. Quand les navires de ce genre vont arriver, et que tous les quais sont pleins, il n'y aura pas d'autres solutions que de les accoster ici (quai roulier). Quand les autres quais seront libres, ils retourneront. Ce, malgré la convention. Mais nous sommes d'accord. Ce sont des petits points qui n'étaient pas clairs. Nous sommes partenaires avec le PAA et la solution a été trouvée entre partenaires. Mais il y a l'information que le PAA doit faire, parce que nous avons des impératifs de sécurité. Reste au port d'Abidjan de communiquer pour des besoins de sécurité. Parce que quand on opère avec des navires rouliers, avec des challengers de 45 tonnes, de gros engins, et qu'on doit passer au milieu des dockers et des fourchettes, ce n'est pas bon. La sécurité n'est pas respectée. C'est pour cela qu'il faut bien trouver le mode opératoire. Avec le PAA, nous avons demandé à être informé afin qu'en tant qu'exploitant, nous puissions prendre des dispositions nécessaires. Juste un simple appel téléphonique peut résoudre le problème.



Comment allez-vous opérer au vu de tout cela?

Avec les représentants du PAA nous avons défini notre schéma d'opération. Nous allons mettre des barrières de conteneurs entre les magasins. De sorte à ce que les opérateurs puissent faire venir les camions, les décharger…C'est ce qui se produit d'ailleurs. A cet effet, je dois revenir sur les intérêts de TERRA. Parce qu'on parle déjà de nous dans la sous région. Il se dit qu'à Abidjan la situation s'est sérieusement améliorée. Et les clients commencent à réfléchir sur le lieu de transit de leurs véhicules. Parce qu'à TERRA il y a la sécurité. Ce n'était pas le cas auparavant, surtout dans les autres ports concurrents. Aujourd'hui, même si ce n'est pas parfait, parce qu'il reste encore des travaux à faire, nous avons une aire qui va jusqu'à SETV bien contrôlée et sécurisée. Les seuls passages sont réservés aux voitures qui sortent des conteneurs et passent au Bivac scan, ensuite à la douane. Au besoin, on garde le véhicule. Et qui ressort au quai 17, parce qu'il n'y a pas d'autres issues. A part cela, aucun autre camion ne circule sur le terminal. Tous les véhicules parqués ici sont sécurisés. Nous à Sivom, nous sommes opérateur de GRIMALI (12 mille véhicules par an). J'en ai vu des vertes et des pas murs sur la sécurité des véhicules. Croyez-moi ! Même avec toutes les mesures que vous essayez de prendre pour la sécurité, il y a plusieurs autres facettes. Des voleurs de véhicules par exemple. Mais il faut parfaire cette sécurité. Nous aurons plus cette vitrine à conteneurs comme SETV, si on n'a pas de solutions pour les navires lourds, qui ne sont pas ro-ro. Car TERRA est un outil commercial très fort pour le PAA. Et cela va intéresser davantage les opérateurs.


Revenons sur la qualité du service proposé par TERRA. Qu'en est-il exactement ?

On a deux types de clients. On a des armateurs. Et leur attente est que leurs navires soient traités le plus rapidement possible. Ce, dans les conditions de qualités et de sécurité requises. Sortir les véhicules sans accident. Aujourd'hui TERRA donne cette possibilité. Et cela n'existait pas auparavant. Un exemple. Quand vous avez un navire qui va au 9. Il faut organiser le circuit. Les véhicules passent dans le port avec toute la circulation qu'il y a. Aussi, y a-t-il des tentations. Car vous devez emmener les véhicules sur vos parques. Il y a des risques d'accidents et de vols qui peuvent se produire sur le trajet. Et, il y a la rapidité. Cela joue énormément sur la cadence. Et ce n'est pas bon. Nous avons débarqué 300 véhicules, voire un peu plus en moins de 4h. Et cela ne fait pas durer les escales. A ce niveau, tous les armateurs sont satisfaits. Il nous l'on dit. Deuxième client, les réceptionnaires des véhicules neufs ou d'occasion. Auparavant avec le manque de condition de stockage idéale de véhicules, vous aviez des fois des véhicules neufs stockés sur terre-plein, et les navires à côté. Avec le vent, un incident peut se produire. Une petite pluie fine, la peinture est foutue. Où vous avez sans cesse, le croisement des engins de manutention. Les véhicules d'occasions sont sur les terre-pleins. Mais l'avantage que le réceptionnaire trouve, c'est qu'ils sont sécurisés. On ne peut pas les voler.


Un dernier mot ?

TERRA est un véritable outil commercial du Port d'Abidjan. J'en suis convaincu. Nous allons nous atteler à le valoriser tant que possible. Je vous remercie.

Interview réalisée par YENON R. ASSI
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ