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Politique Publié le mercredi 3 mars 2010 | Notre Voie

A propos du rassemblement du 6 mars au stade Champroux de Marcory - Blé Goudé aux patriotes : “Allons prouver que la majorité, c’est nous”

Le directeur national de campagne adjoint chargé de la jeunesse, invite les patriotes et la majorité présidentielle (LMP) à un rassemblement, le samedi 6 mars au stade Champroux de Marcory. Dans cette interview, Blé Goudé donne les raisons de la tenue d’une telle manifestation. Il se prononce également sur la nouvelle CEI et les palabres qui secouent le RHDP pour la désignation de ses ministres. Notre Voie : Monsieur le directeur national de campagne adjoint chargé de la jeunesse, vous annonciez, jeudi dernier au cours d’une conférence de presse au Baron de Yopougon, une grande manifestation le 6 mars au Champroux. Pourquoi un tel rassemblement, général Blé Goudé ? Blé Goudé : Je voudrais d’abord féliciter les patriotes pour leur discipline au cours de cette crise que nous avons vécue. La manifestation de ce samedi a un seul objectif. C’est une réplique civilisée à la barbarie du RHDP pour démontrer que la majorité en Côte d’Ivoire se trouve dans le camp présidentiel autour du candidat et du champion Laurent Gbagbo. Parce que, à travers les ondes des chaînes étrangères l’on veut faire croire que les patriotes, le camp pro-Gbagbo et La Majorité présidentielle sont émoussés. Ainsi ils préparent les résultats de leur tricherie. Et si jamais leur tricherie marche, ils concluront qu’ils avaient déjà averti que nous sommes minoritaires. Créer donc cette atmosphère et cette psychologie défavorables au candidat Laurent Gbagbo, c’est bien pernicieux. Il faut leur démontrer que non, en Côte d’Ivoire la majorité a un seul camp et c’est cela que nous allons démontrer. N.V. : Mais vous avez plus d’une fois démontré votre capacité de mobilisation en Côte d’Ivoire, surtout pendant la grave crise. Aujourd’hui est-ce que vous avez encore besoin de démontrer que vous êtes la majorité ? B.G. : Nous ne sommes plus au début de la crise en 2002, ni en 2003. Nous sommes bel et bien en 2010, dans une année électorale où toute occasion est bonne pour remobiliser la base électorale. C’est vrai que nous parlions de la CEI, du gouvernement, mais quelle est la finalité de tout cela ? C’est la réélection de Laurent Gbagbo. Alors au soir des élections, nous n’allons pas vivre sur notre passé. Du genre nous avons fait ceci en 2002, nous avons mobilisé en 2003 mais non, après tout, c’est qu’est-ce que nous faisons maintenant? Vous comprenez qu’au soir des élections on ne dira pas qui a fait quoi en 2002. C’est combien êtes-vous maintenant ? Avez-vous réussi à conserver cette base ou avez-vous réussi à conserver cette ferveur jusqu’aux élections ? Nous devons donc rester mobilisés jusqu’au dépouillement du dernier bulletin et c’est ce que nous faisons maintenant. Donc cette manifestation est une mobilisation pour montrer à la face du monde que la mobilisation de la résistance pour les institutions est maintenant transformée en une machine électorale allons donc prouver que la majorité c’est nous. N.V. : Pourtant vous avez eu l’occasion de le faire lorsque le RHDP jetait ses hommes à Abidjan et à l’intérieur du pays pour casser, détruire et brûler les biens des personnes et les édifices publics. On ne vous a pratiquement pas entendu ; pourquoi ce silence, et pourquoi c’est maintenant que vous réagissez ? B.G. : Je pense que le RHDP a échoué dans son appel au soulèvement contre le régime Gbagbo. C’est d’abord la jeunesse du RHDP qui a appelé à une marche qui était fortement médiatisée, malheureusement pour eux, la montagne a accouché d’une souris. Ensuite, les dinosaures du RHDP eux-mêmes sont montés au créneau pour appeler à un soulèvement populaire pour, disent-ils, faire reculer la dictature de Laurent Gbagbo. Finalement, ils ont opté pour une guérilla urbaine. Ils brûlaient des pneus, ils cassaient, ils détruisaient tout. Le RHDP était à la recherche d’une guerre civile et les patriotes ont refusé de leur donner cette guerre civile. Parce qu’en incendiant le siège du FPI à Korhogo et dans certaines zones CNO, en incendiant le domicile du DNC, Dr. Issa Malick, celui de Gervais Coulibaly à Katiola, que recherchaient-ils ? Si ce n’est une réaction de représailles dans les zones où Laurent Gbagbo est majoritaire. Mais ce que Laurent Gbagbo nous a enseigné, c’est la mobilisation, c’est la démocratie, la loi du nombre, de la mobilisation des masses et non des casses. Alors je ne pouvais pas répondre à ce moment au RHDP. Répondre au RHDP, serait m’associer et associer les patriotes de Côte d’Ivoire à ceux qui brûlent la Côte d’Ivoire. Un mot d’ordre a donc été donné : on leur a dit restez chez vous, laissez-les faire ce qu’ils ont à faire et quand ces amateurs auront fini, leur comédie, les professionnels pourront décider de s’installer. Et nous le répétons, nous sommes les maîtres de la rue. N.V. : La dissolution de la CEI et du gouvernement sont les motifs pour lesquels le RHDP manifestait. N’avait-il pas des raisons suffisantes pour marcher ? B.G. : Ce n’est pas mon rôle de dire si une association, un groupe de pression, une ONG peut manifester ou pas. Il appartient à l’association ou au groupement d’individus de déterminer la cause pour laquelle il cherche à manifester. Est-ce que cette cause est juste, ou est-ce qu’elle est noble ? Mais à partir de quoi pouvons-nous voir si cette cause est juste ou pas, c’est l’adhésion qu’elle suscite de la part du peuple. Mais dès l’instant où des leaders en l’occurrence Djédjé Mady au sein d’un grand rassemblement comme le RHDP lance un mouvement de soulèvement et que les Ivoiriens restent chez eux, qu’il lance un appel à la désobéissance civile et que les Ivoiriens vont au travail, cela veut dire que ça n’a pas créé l’effet d’adhésion. Donc la cause n’était pas noble. Alors je me pose la question : est-ce que la solution que Alassane Ouattara est, c’est une solution d’incendie, de destruction. Je crois que le PDCI d’Houphouet-Boigny, ce n’est pas cela. N.V. : Mais le RHDP estime que les décisions de Laurent Gbagbo étaient anti-démocratiques, ils sont même allés plus loinparlant de coup d’Etat. Qu’en dites-vous ? B.G. : Alors je me suis interrogé si le grand professeur Djédjé Mady sait ce qu’on appelle coup d’Etat. Le coup d’Etat, c’est la rupture avec la légalité constitutionnelle. Est-ce que utiliser l’article 48 voudrait dire que le président Laurent Gbagbo sort de la Constitution ? Or l’article 48 fait partie de la Constitution. C’est ce même article qui a été utilisé et c’est grâce à cela que Konan Bédié et Alassane Ouattara sont candidats au nom du PDCI et du RDR. C’est aussi au nom de cet article que la CEI ad’hoc, la CEI qu’ils réclament tant a été mise en place. Alors je me demande si ces gens-là savent très bien ce qu’ils veulent. Après cela, je ne les suis plus dans ce qu’ils font. Je constate simplement que le RHDP est un conglomérat d’hommes haineux contre Laurent Gbagbo. La preuve, le Pr. Francis Wodié qui réclamait la tête de Mambé parce que selon, lui la confiance est rompue, à peine Laurent Gbagbo avait-il dissout la CEI qu’il demande au chef de l’Etat de démissionner. Est-ce que nous devons suivre ces gens-là ? C’est pourquoi on ne les a pas suivis. Et c’est pourquoi ce que nous pouvons leur apporter, c’est une réplique civilisée. Pour leur démontrer que la majorité des Ivoiriens se trouve avec Laurent Gbagbo. C’est pourquoi nous disons aux patriotes que nous sommes les plus nombreux. Venez samedi au stade Champroux, on va nous compter. N.V. : Cette manifestation s’adresse-t-elle aux seuls patriotes ? B.G. : Cette manifestation s’adresse à tous ceux qui ont un peu d’égard pour la démocratie et tous ceux qui estiment que la Côte d’Ivoire a besoin de sortir de la crise par la grande porte, par des élections transparentes. Parce que ceux qui manifestent, qui cassent et qui brûlent, veulent une commission électorale à leur solde. Le PDCI-RDA n’a jamais voulu d’une Commission électorale indépendante. En 1990, quand Laurent Gbagbo l’a réclamée, le PDCI a dit niet, et en 1995 Gbagbo a encore réclamé cette commission électorale, le PDCI a encore refusé. Et il n’a pas été aux élections en 1995 à cause de cela. C’est après le coup d’Etat que la Commission électorale indépendante a été mise en place. Aujourd’hui dans l’opposition, le parti au pouvoir d’hier veut encore, même dans l’opposition, contrôler la machine électorale. C’est-à-dire remplacer Emile Constant Bombet, Ipaud Lago par Beugré Mambé. Heureusement pour la Côte d’Ivoire, Mambé est parti mais ces gens-là, il faut leur démontrer que nous voulons une machine électorale crédible. Alors c’est ceux-là que j’appelle, ceux qui ont besoin d’un leader qui a une vision à la tête de son pays. Et qui savent que le leader pour qu’il puisse peser sur des négociations a besoin de toute sa masse derrière lui. Comme ils l’ont fait en 2002, en 2003, en 2004, je souhaite que les patriotes démontrent une fois de plus que la force de mobilisation en Côte d’Ivoire se trouve du côté de Laurent Gbagbo. Raison pour laquelle nous y avons associé tout le monde, la preuve, nous faisions cette interview au domicile de la première responsable des femmes au niveau de la campagne, Mme Bro Grébé que je suis venu consulter, de la part de mes camarades. Je continue de faire le tour de tous les mouvements de jeunes constitués c’est tout le monde que nous invitons. C’est vrai que les jeunes tirent le wagon, ils ont l’énergie, la capacité d’anticiper mais les vieux pères doivent les soutenir. Nous appelons donc tous ceux qui ont comme pour champion Laurent Gbagbo à sortir afin que le stade Champroux refuse littéralement du monde. N.V. : Quels seront les temps forts de ce rassemblement ? B.G. : D’abord, c’est la fête de la majorité, et les temps forts, c’est l’arrivée des délégations de l’intérieur du pays. Il y aura les discours des différentes associations invitées et de l’organisation principale. Des artistes comme Ismaël Issac, Yodé et Siro, et bien d’autres qui estiment qu’il faut sortir de la crise par des élections transparentes. Et la surprise que je réserve, c’est la présence de celui qui a toujours été à nos côtés, Alpha Blondy. N.V. : Après l’installation de la nouvelle CEI, certains observateurs de la vie politique estiment que rien n’a changé et que le PDCI contrôle toujours la commission électorale. Quel commentaire ? B.G. : Ils vont même plus loin en disant que le camp présidentiel a perdu. Il faut d’abord revenir à l’origine de l’élection de Beugré Mambé. Il a été élu dans un climat conflictuel où le FPI avait déjà claqué la porte. Le conflit avait déjà commencé là et il était en mission commandée par le RHDP. Le seul départ de Beugré Mambé même, est un changement et la manière dont il est parti est une leçon pour celui qui est arrivé. Rappelez aussi que le ministre Bakayoko Youssouf a été élu et était candidat unique. Il a été voté par le camp présidentiel, par le RHDP alors il est donc le candidat de qui ? Il n’est le candidat de personne et c’est ce que nous cherchions. Parce que je ne vois pas le camp présidentiel en train de donner ses voix à quelqu’un qui viendrait en mission pour un autre parti politique. Le seul fait qu’il ait été candidat, veut dire que le consensus est fait autour de lui, et que le vote n’a été qu’une formalité puisqu’il a eu19 sur 20 voix. Parce que le RHDP disait Beugré Mambé ou rien, il faut le maintenir mais Beugré Mambé est parti avec ses quatre vice-présidents. Aujourd’hui, il n’y a pas de premier vice-président ni de deuxième vice-président, il y a des vice-présidents qui sont tous au même niveau, c’est important. Alors je pense que celui qui est là, il faut lui faire confiance, il faut lui permettre de travailler. Notre problème, ce sont les CEI locales qui ont à leur tête des militants endurcis en mission pour leurs partis politiques. Il faut que le président de la CEI y songe. Je rappelle à Youssouf Bakayoko que dans les CEI locales, les militants qui dirigent ces structures sont en mission pour leurs partis politiques. Là encore on risque de replonger dans le même conflit. Il faut donc penser à voir comment on peut arranger cette histoire. N.V. : Quelles propositions faites-vous dans ce sens ? B.G. : Il y a une élection de la CEI centrale qui avait à sa tête Beugré Mambé et c’est de lui que ceux qui sont dans les régions et départements tirent leur pouvoir. Mais si la tête a changé parce qu’on a un problème, il faut aussi changer les têtes des CEI locales, cela est important. Il faut aussi chercher des personnalités dans les villes, les départements et les régions autour de qui l’unanimité peut aussi se faire et qui ne sont pas aussi en mission avant de lancer le contentieux électoral. N.V. : Pour l’entrée de leurs cadres au gouvernement, certains partis se déchirent. Qu’est-ce que cela vous inspire ? B.G. : Quels sont les partis qui se déchirent ? N.V. : Le RHDP ! B.G. : Est-ce que vous voyez le camp présidentiel se déchirer pour des postes de ministre ? Je vous retourne la question. Regardez bien et observez bien. La culture qu’un chef donne à l’équipe qui l’accompagne dans sa vision, dans ses objectifs, c’est cette culture qui est partagée dans l’équipe et qui influence le combat. Dès qu’on a demandé à Laurent Gbagbo de produire une équipe, il l’a fait et il n’y a pas eu de bruits. Monnet Léon a quitté le gouvernement, le FPI continue de fonctionner. Hubert Oulaye a même organisé la réception du nouveau ministre qui l’a remplacé chez lui à la maison. Voilà comment un chef éduque ses troupes. Mais quand toute votre vie politique est liée à des combats de postes et que vous devenez des “postophiles” politiques pour vous-mêmes et non pour les autres, voilà ce qui arrive au parti politique. Dire la nuit oui, on veut entrer et le jour non, fait penser que vous avez des convictions alors que vous n’en avez pas, les gens gèrent leur retraite politique. C’est pourquoi on leur demande de bien accepter d’aller à la retraite. Nous venons d’assister ces derniers temps aux derniers mouvements, aux derniers soubresauts d’un système en voie de disparition parce que la vérité, c’est que le PDCI est en voie de disparition, chaque fils était parti à gauche, à droite. Et comme la mort de ce système approche, ils se sont retrouvés pour mourir de leur belle mort ensemble. C’est de cela qu’il s’agit. Soyez attentif et vous verrez dans les mois qui arrivent.

Interview réalisée par Vincent Deh
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