Messieurs les présidents du Pdci-Rda, du Rdr, de l'Udpci et du Mfa. Messieurs les secrétaires généraux des partis du Rhdp, messieurs les responsables des différentes instances des partis membres du Rhdp, nous nous devons de nous dire bonjour et ça me fait plaisir que l'ambiance commence maintenant à remonter car au début, elle était morose. Par contre, si tel était le cas, je pense que nous nous trompons et nous allons voir tout à l'heure ensemble pourquoi. Tout d'abord, je voudrais m'associer à tout ce qui a été dit ici comme sympathie et compassion à tous ceux de nos militants qui ont eu à perdre la vie dans les derniers évènements, ou qui sont grièvement blessés et en même temps saluer la détermination de nos militants qui ont su réagir aux mots d'ordre donnés et qui ont agi d'une manière formidable qu'on n'a pas encore vue en Côte d'Ivoire depuis des années. Nos militants nous ont montré que la Côte d'Ivoire, la vraie, vit et elle va continuer à se lever, elle va continuer à lutter. Je voudrais aussi féliciter particulièrement les jeunes qui ont été formidables. Dans toutes les villes du pays, ils ont fait ce qu'il y avait à faire. Ils ont tenu leur rôle. Et même s'ils ne sont pas nombreux aujourd'hui ici dans la salle, je leur dis, Bravo les jeunes, continuez ! et continuez !
Nous avons aussi les femmes qui ont été vraiment irréprochables et nous ne pouvons seulement que déplorer le fait qu'elles n'aient pas pu terminer ce qu'elles avaient commencé, qu'elles n'aient pas pu démontrer tout ce qu'elles voulaient démontrer. Félicitations les jeunes femmes, les mamans, ce n'est que partie remise.
Je dois dire qu'aujourd'hui, au Rhdp, nous pouvons d'abord nous dire qu'il y a quelque chose de formidable qui a été gagné et renforcé, c'est notre solidarité. Nous sommes restés solidaires et ce n'est pas une petite chose. Nous sommes restés solidaires dans la crise, plus unis que jamais et nous allons de plus en plus monter en puissance en matière de solidarité et de conjugaison de nos efforts.
La dernière fois que je m'adressais à vous, j'avais invité tout le monde, par rapport à cette crise à faire attention à ce qui me paraissait être un phénomène nouveau et très important. C'est que, en plus des efforts et du dynamisme de nos dirigeants et de nos militants, nous assistons pour la première fois et depuis longtemps à un éveil du peuple ivoirien. Ce n'est pas un petit phénomène. C'est un phénomène très important. Le peuple ivoirien n'en peut plus et il ne veut plus du pouvoir de Laurent Gbagbo. La chose est importante parce que par rapport à ce que nous avons vu cette dernière semaine, demain, tout peut arriver, tout est possible. Je me suis retrouvé à l'intérieur du pays où j'ai rendu visite à des familles de blessés, à des familles de défunts et aussi à des coordinations de dirigeants Rhdp. Je peux vous dire que l'énergie et le dynamisme mais surtout la détermination que j'ai trouvée là-bas, j'aurais aimé pouvoir vous les traduire ici. Nous avons le devoir désormais de nous mettre à la dimension et à la hauteur de ce peuple. Le peuple n'en peut plus. Le peuple de Côte d'Ivoire, Dieu merci, continue de compter sur nous et continue de nous faire confiance. Il ne cherche pas d'autres références, il ne cherche pas d'autres piliers, il reste seulement que nous, nous arrivions à intégrer cette nouvelle donnée et à nous préparer pour anticiper par rapport à ce qu'il va faire ou qu'il peut faire. Voici aujourd'hui la grande problématique pour le Rhdp. Nous sommes un collectif de partis démocratiques qui voyons dans la lutte politique un certain nombre de règles et malheureusement nous avons en face de nous un adversaire qui n'évolue pas de cette manière et qui depuis le début de sa lutte jusqu'à ce jour, s'est battu d'une autre manière, a pris d'autres méthodes. Qu'est-ce qu'il faut faire par rapport à quelqu'un qui ne joue pas le même jeu que vous ? Vous parlez de football et lui parle de rugby.
Et encore, peut-être même qu'il s'est renforcé les épaules et les genoux comme les rugby-men américains. Il faut donc, au niveau du Rhdp, nous adapter à cette nouvelle donne. Certes nous nous battons pour avoir les élections le plus tôt possible et pour les remporter. Mais je sais que si on faisait un sondage, les trois quarts parmi vous savent très bien que ces élections, d'une manière ou d'une autre, Laurent Gbagbo saurait comment faire soit pour les retarder, soit pour les éviter. Donc si on veut libérer la Côte d'Ivoire, si on veut que le peuple de Côte d'Ivoire recommence à vivre, nous devons penser à l'autre voie de sortie autre que les élections. Camarades du Rhdp, voici le problème qui se pose à nous aujourd'hui, mais je suis convaincu que nous avons assez d'expérience et assez de savoir-faire pour trouver des solutions, pour nous adapter à cette situation. Prenons un exemple simple. Nous avons un directoire qui fait un travail politique excellent. Mais par rapport à cette situation que nous vivons, est-ce qu'il ne faut pas commencer à penser à un directoire bis, certainement moins exposé, mais qui sera chargé des opérations quand il y aura des problèmes comme ceux que nous venons de voir et de vivre ? Il suffira pour ce faire, pour chacun de nos partis et chacun de nos leaders à trouver dans ses rangs un petit nombre de femmes très décidées, un petit nombre de jeunes très décidés, un petit nombre d'enseignants très décidés, et surtout parmi nos délégués et représentants dans les villes et communes, ceux qui ont fait leurs preuves et qui sont les plus dynamiques. Réunir un tel collectif en veillant à ce que ceux qui en font partie soient relativement des gens jeunes et dynamiques. Je pense qu'il y a certaines choses que nous pouvons faire le moment venu. C'est un appel que nous lançons parce que je vous le répète, nous ne pouvons pas prévoir les réactions du peuple. Et si jamais demain le peuple se soulevait et que nous n'étions pas prêts et à l'encadrer et à le protéger au cas où il y avait une boucherie, nous en porterions la responsabilité morale parce que ce peuple ne voit personne d'autre. Pour le moment, nous allons faire ce qu'il y a de plus urgent. Nous avons déjà commencé. C'est l'assistance aux victimes. Ça a commencé, il y a eu des visites, il y a des soins à donner. Mais je tiens encore à dire que j'arrive de l'intérieur et les victimes et leurs familles veulent voir les leaders présents pour leur apporter cette assistance. Il faudra donc que le directoire s'organise pour que les leaders soient présents dans les différents endroits. Il faut que le Rhdp prenne en considération ce que nos militants ont vécu.
Le second point, c'est que nous avons immédiatement besoin d'une forte communication. Il y a eu un problème entre les bases et nous. Et je félicite Akossi Bendjo d'avoir soulevé ce problème. Effectivement, en ce moment, il y a un malaise entre nos bases et nous. Nous ne devons pas fermer les yeux sur ce problème. Nous devons en tirer les conséquences. Nous devons penser à envoyer peut-être quatre missions à l'intérieur du pays et à Abidjan pour parler aux militants, pour échanger avec eux, recueillir toutes leurs récriminations, toutes leurs frustrations, et savoir tout ce qu'ils nous reprochent et qu'avec humilité, on leur dise qu'effectivement quelque part, soit que nous avons été pris de court, soit que nous n'étions pas totalement préparés à gérer la situation que nous avons vécue. Il faut aussi que la pression soit permanente pour que nous obtenions le plus tôt possible la publication de la liste électorale définitive. Nous n'acceptons aucunement qu'on revienne sur la liste des 5 millions 300 000 personnes et aussi qu'on exige la date précise l'élection présidentielle. Ça sera la dernière récompense de militant pour les sacrifices qui ont été faits par tous. Je suis convaincu que nous nous sommes compris et qu'au niveau du collectif que constituent nos partis, nous devons penser maintenant à revoir totalement, et notre mode de pensée, et notre vision et notre manière de procéder par rapport à ce qu'attendent désormais les populations et surtout par rapport à celui qui est en face de nous. Je peux vous affirmer avant de vous quitter que nous pouvons garder le sourire. Le peuple ivoirien est plus déterminé que jamais et il est prêt à la lutte. Pour vous faire la confidence qui donne la preuve de cette détermination, je me suis retrouvé à Gagnoa en face d'un de nos militants qui venait de perdre son fils de 16 ans qui a reçu une balle dans la tête. Il m'a remercié pour les condoléances et m'a surtout dit que si on veut lui faire plaisir, il fallait simplement donner le mot d'ordre des actions à venir pour qu'il puisse, lui-même, marcher, être en tête de la marche, recevoir une balle comme celle que son fils a reçue et le rejoindre là où il est. Voici, chers camarades, la mesure de la détermination du peuple de Côte d'Ivoire aujourd'hui. A nous d'être à la hauteur. Il faut que les leaders du Rhdp se montrent à la hauteur de cet enjeu, de ce défi. Je vous fais confiance et je vous remercie.
Propos recueillis par Liah Ignace
Nous avons aussi les femmes qui ont été vraiment irréprochables et nous ne pouvons seulement que déplorer le fait qu'elles n'aient pas pu terminer ce qu'elles avaient commencé, qu'elles n'aient pas pu démontrer tout ce qu'elles voulaient démontrer. Félicitations les jeunes femmes, les mamans, ce n'est que partie remise.
Je dois dire qu'aujourd'hui, au Rhdp, nous pouvons d'abord nous dire qu'il y a quelque chose de formidable qui a été gagné et renforcé, c'est notre solidarité. Nous sommes restés solidaires et ce n'est pas une petite chose. Nous sommes restés solidaires dans la crise, plus unis que jamais et nous allons de plus en plus monter en puissance en matière de solidarité et de conjugaison de nos efforts.
La dernière fois que je m'adressais à vous, j'avais invité tout le monde, par rapport à cette crise à faire attention à ce qui me paraissait être un phénomène nouveau et très important. C'est que, en plus des efforts et du dynamisme de nos dirigeants et de nos militants, nous assistons pour la première fois et depuis longtemps à un éveil du peuple ivoirien. Ce n'est pas un petit phénomène. C'est un phénomène très important. Le peuple ivoirien n'en peut plus et il ne veut plus du pouvoir de Laurent Gbagbo. La chose est importante parce que par rapport à ce que nous avons vu cette dernière semaine, demain, tout peut arriver, tout est possible. Je me suis retrouvé à l'intérieur du pays où j'ai rendu visite à des familles de blessés, à des familles de défunts et aussi à des coordinations de dirigeants Rhdp. Je peux vous dire que l'énergie et le dynamisme mais surtout la détermination que j'ai trouvée là-bas, j'aurais aimé pouvoir vous les traduire ici. Nous avons le devoir désormais de nous mettre à la dimension et à la hauteur de ce peuple. Le peuple n'en peut plus. Le peuple de Côte d'Ivoire, Dieu merci, continue de compter sur nous et continue de nous faire confiance. Il ne cherche pas d'autres références, il ne cherche pas d'autres piliers, il reste seulement que nous, nous arrivions à intégrer cette nouvelle donnée et à nous préparer pour anticiper par rapport à ce qu'il va faire ou qu'il peut faire. Voici aujourd'hui la grande problématique pour le Rhdp. Nous sommes un collectif de partis démocratiques qui voyons dans la lutte politique un certain nombre de règles et malheureusement nous avons en face de nous un adversaire qui n'évolue pas de cette manière et qui depuis le début de sa lutte jusqu'à ce jour, s'est battu d'une autre manière, a pris d'autres méthodes. Qu'est-ce qu'il faut faire par rapport à quelqu'un qui ne joue pas le même jeu que vous ? Vous parlez de football et lui parle de rugby.
Et encore, peut-être même qu'il s'est renforcé les épaules et les genoux comme les rugby-men américains. Il faut donc, au niveau du Rhdp, nous adapter à cette nouvelle donne. Certes nous nous battons pour avoir les élections le plus tôt possible et pour les remporter. Mais je sais que si on faisait un sondage, les trois quarts parmi vous savent très bien que ces élections, d'une manière ou d'une autre, Laurent Gbagbo saurait comment faire soit pour les retarder, soit pour les éviter. Donc si on veut libérer la Côte d'Ivoire, si on veut que le peuple de Côte d'Ivoire recommence à vivre, nous devons penser à l'autre voie de sortie autre que les élections. Camarades du Rhdp, voici le problème qui se pose à nous aujourd'hui, mais je suis convaincu que nous avons assez d'expérience et assez de savoir-faire pour trouver des solutions, pour nous adapter à cette situation. Prenons un exemple simple. Nous avons un directoire qui fait un travail politique excellent. Mais par rapport à cette situation que nous vivons, est-ce qu'il ne faut pas commencer à penser à un directoire bis, certainement moins exposé, mais qui sera chargé des opérations quand il y aura des problèmes comme ceux que nous venons de voir et de vivre ? Il suffira pour ce faire, pour chacun de nos partis et chacun de nos leaders à trouver dans ses rangs un petit nombre de femmes très décidées, un petit nombre de jeunes très décidés, un petit nombre d'enseignants très décidés, et surtout parmi nos délégués et représentants dans les villes et communes, ceux qui ont fait leurs preuves et qui sont les plus dynamiques. Réunir un tel collectif en veillant à ce que ceux qui en font partie soient relativement des gens jeunes et dynamiques. Je pense qu'il y a certaines choses que nous pouvons faire le moment venu. C'est un appel que nous lançons parce que je vous le répète, nous ne pouvons pas prévoir les réactions du peuple. Et si jamais demain le peuple se soulevait et que nous n'étions pas prêts et à l'encadrer et à le protéger au cas où il y avait une boucherie, nous en porterions la responsabilité morale parce que ce peuple ne voit personne d'autre. Pour le moment, nous allons faire ce qu'il y a de plus urgent. Nous avons déjà commencé. C'est l'assistance aux victimes. Ça a commencé, il y a eu des visites, il y a des soins à donner. Mais je tiens encore à dire que j'arrive de l'intérieur et les victimes et leurs familles veulent voir les leaders présents pour leur apporter cette assistance. Il faudra donc que le directoire s'organise pour que les leaders soient présents dans les différents endroits. Il faut que le Rhdp prenne en considération ce que nos militants ont vécu.
Le second point, c'est que nous avons immédiatement besoin d'une forte communication. Il y a eu un problème entre les bases et nous. Et je félicite Akossi Bendjo d'avoir soulevé ce problème. Effectivement, en ce moment, il y a un malaise entre nos bases et nous. Nous ne devons pas fermer les yeux sur ce problème. Nous devons en tirer les conséquences. Nous devons penser à envoyer peut-être quatre missions à l'intérieur du pays et à Abidjan pour parler aux militants, pour échanger avec eux, recueillir toutes leurs récriminations, toutes leurs frustrations, et savoir tout ce qu'ils nous reprochent et qu'avec humilité, on leur dise qu'effectivement quelque part, soit que nous avons été pris de court, soit que nous n'étions pas totalement préparés à gérer la situation que nous avons vécue. Il faut aussi que la pression soit permanente pour que nous obtenions le plus tôt possible la publication de la liste électorale définitive. Nous n'acceptons aucunement qu'on revienne sur la liste des 5 millions 300 000 personnes et aussi qu'on exige la date précise l'élection présidentielle. Ça sera la dernière récompense de militant pour les sacrifices qui ont été faits par tous. Je suis convaincu que nous nous sommes compris et qu'au niveau du collectif que constituent nos partis, nous devons penser maintenant à revoir totalement, et notre mode de pensée, et notre vision et notre manière de procéder par rapport à ce qu'attendent désormais les populations et surtout par rapport à celui qui est en face de nous. Je peux vous affirmer avant de vous quitter que nous pouvons garder le sourire. Le peuple ivoirien est plus déterminé que jamais et il est prêt à la lutte. Pour vous faire la confidence qui donne la preuve de cette détermination, je me suis retrouvé à Gagnoa en face d'un de nos militants qui venait de perdre son fils de 16 ans qui a reçu une balle dans la tête. Il m'a remercié pour les condoléances et m'a surtout dit que si on veut lui faire plaisir, il fallait simplement donner le mot d'ordre des actions à venir pour qu'il puisse, lui-même, marcher, être en tête de la marche, recevoir une balle comme celle que son fils a reçue et le rejoindre là où il est. Voici, chers camarades, la mesure de la détermination du peuple de Côte d'Ivoire aujourd'hui. A nous d'être à la hauteur. Il faut que les leaders du Rhdp se montrent à la hauteur de cet enjeu, de ce défi. Je vous fais confiance et je vous remercie.
Propos recueillis par Liah Ignace
