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Politique Publié le jeudi 4 mars 2010 | Le Nouveau Réveil

Bureau politique des partis membres du Rhdp, hier, à la Maison du Pdci à Cocody / Mabri Toikeusse (président de l`Udpci) : “Nous demanderons le départ de Gbagbo de la tête de l’Etat si...”

Monsieur le président Henri Konan Bédié, messieurs les présidents, chers frères et sœurs, l'heure est grave, telle l'atmosphère dans la salle. Lorsque nous faisions notre entrée, les timides applaudissements, indiquaient éloquemment notre état d'esprit. Et je pense que les interventions qui m'ont précédé ont donc confirmé ce que nous soupçonnions, que nous savions. C'est pour cela que je voudrais, à la suite de tous ceux qui m'ont précédé à ce micro, m'incliner sur la mémoire de nos disparus pour l'avènement de la démocratie en Côte d'Ivoire. Disparus pour le respect des libertés en Côte d'Ivoire. Disparus pour l'Etat de droit et pour la paix. Je salue leur mémoire, je salue le courage de leurs parents, de leurs proches, de leur parti d'origine et en particulier de ce père dont Anaky a parlé et qui nous envoie un message. Le message de la détermination qui doit nous caractériser, le message de ce que c'est par la lutte et le combat politique que nous allons triompher de ce régime. Mesdames et messieurs, face à ce régime qui a entrainé tant de tristesse et tant de désastre sur la Côte d'Ivoire. Ce régime qui a tué, ce régime qui a incendié et qui continue d'incendier les marchés, les bureaux de l'administration et maintenant l'école, ce qui est dangereux. C'est-à-dire après avoir désorganisé l'école, des compartiments de l'université commencent à aller en flammes. Peut-être que c'est le sacrifice pour leur maintien, nous devons faire attention. Ces signes sont des signes qui nous invitent aujourd'hui à redonner vie à la Côte d'Ivoire. Et c'est ce que tous nos militants ont fait. Mais c'est aussi ce que l'ensemble des Ivoiriens ont fait. Parce qu'il n'y avait pas seulement les militants du Rhdp qui étaient dans les rues. Il y avait des Ivoiriens qui en ont marre et qui veulent le départ de Laurent Gbagbo. Il y a des Ivoiriens qui sont fatigués, qui ont faim, qui ne voient aucune perspective et qui attendent qu'en tant qu'opposition crédible, que nous puissions indiquer la voie. Et ces Ivoiriens sont prêts à nous accompagner. A la suite des évènements, nous avons eu beaucoup de messages, y compris du milieu syndical. Qui se dit que ce n'est pas terminé, cette fois-ci, la raison était politique. Mais il y a bien d'autres raisons, y compris les raisons sociales qui doivent nous maintenir dans cette situation de mobilisation. Je voudrais donc vous saluer et vous féliciter. Féliciter cette mobilisation qui n'a même pas attendu le dernier bureau politique conjoint pour se mettre en marche. Féliciter cette mobilisation qui s'est faite sans moyen. Dans les villes. Combien de chefs-lieux n'ont pas organisé de marches ? Même les sous préfectures ont organisé des marches. Quelquefois avec leur propre moyen, quelquefois sans moyen. Ces jeunes marchaient des villages à 30 kilomètres pour retrouver les autres et se mobiliser. Je voudrais simplement dire merci à Laurent Gbagbo. Je voudrais lui dire merci parce qu'il nous a permis de nous réveiller. Parce qu'il a permis au Rhdp et à l'opposition ivoirienne de se tenir debout. Il ne pensait pas nous faire du bien. Mais comme je vous racontais la dernière fois, l'histoire de l'enfant gourmand et impatient, il a tellement mangé que finalement, il était pris de toutes parts, il s'est mis à boire n'importe quelle eau, y compris l'eau chaude et il est mort de sa belle mort, et c'est ce qui va leur arriver bientôt. Je voudrais donc les saluer et vous dire que finalement ce que nous avons fait, c'est un peu comme sur la piste de danse avec l'aveugle. Il croit que c'est lui seul qui fait les beaux pas et que toutes les acclamations lui sont destinées. On lui a montré que nous sommes nombreux sur la piste et qu'à un moment donné, nous pouvons danser plus que lui. Parce que ce jeu-là, tout le monde peut le jouer. Je voudrais donc vous féliciter et saluer le courage de la détermination et m'associer à toutes les observations qui ont été faites tout à l'heure. Je voudrais saluer nos jeunes. Parce que la plupart des victimes sont des jeunes. Nous avons même eu un enfant de quinze ans qui a été tué à Gagnoa. Je voudrais dire que ce vendredi, il y aura les obsèques de nos victimes de Gagnoa. Et donc, nous allons prendre des dispositions pour que nous soyons présents. Non seulement pour rendre hommage à toutes les victimes, mais aussi montrer que nous serons aux côtés des parents à toute épreuve. Je voudrais dire à nos jeunes qu'ils ont indiqué la voie. Leurs mamans les ont accompagnés, nous les avons soutenus. Cela a commencé avec la marche sur la Rti. Et ça s'est poursuivi avec la mobilisation générale sur le terrain. Nous devons continuer. Alors, maintenant on dit que vous vous êtes amusés et que maintenant, les professionnels vont arriver sur le terrain. Alors pour moi qui suis de l'ouest (ndlr : l'ouest de la Côte d'Ivoire) et qui ai été nourri à la culture traditionnelle. A l'ouest, si je suis chef du village, je décide d'organiser les compétitions dans mon village. Quand la période arrive, il y a le gros tam-tam qui invite les leaders à venir. Et à une ou deux semaines de la première compétition, chaque soir, on bat le tam-tam. Pour dire, le moment arrive, apprêtez-vous. Les petits lutteurs et les grands lutteurs, apprêtez-vous pour venir. Là, monsieur Gbagbo a mis en place le tam-tam, il s'est mis à taper et le jour de la lutte, on se présente, et tous les lutteurs restent chez eux et ils attendent la fin de la période de lutte pour dire maintenant nous sortons. Est-ce qu'il y a des garçons en face ? Y a rien en face et il n'y a pas des garçons en face. Je voudrais vous féliciter et vous dire qu'ils savent que désormais il y a des hommes en face et ces hommes resteront debout. Vous savez, ce n'est pas la première expérience. Nous avons l'expérience des audiences foraines. Quand ils ont perturbé les audiences foraines pendant quelques semaines, nous avons demandé à nos jeunes d'arrêter cela. Et partout, nos jeunes ont réussi à les faire reculer. Cela ne s'est-il pas passé en Côte d'Ivoire ? Nous avons déjà été sur le terrain de la lutte et chacun sait qui est qui. Je voudrais donc dire que la lutte est engagée et nous devons faire en sorte de rester debout. De rester debout dans ce combat difficile. Puisque le gardien de notre constitution nous donne la légitimité de notre combat. Souvenez-vous de sa dernière déclaration. Il était plus inspiré et Dieu l'a tellement guidé que pour une fois, il a dit la vérité en disant que le peuple a droit à l'insurrection lorsqu'il n'est pas content. Dixit Yao N'dré, l'un des meilleurs juristes de Côte d'Ivoire, gardien de notre constitution. Ce que vous avez fait, et d'ailleurs c'est parce qu'ils savent qu'ils ne sont pas venus eux-mêmes dire que notre combat n'était pas légitime qu'ils ont envoyé en mission des gens qui n'ont pas le droit de faire de discours. Vous avez entendu l'officier général qui, deux jours après, cette fois-ci, était entouré de deux autres et qui a menacé Mady. Voilà Djédjé Mady qui est assis ici, pour le moment, il n'a pas encore rendu compte. Certainement que l'officier général avait besoin de prouver qu'il était encore dans la famille. Et que son salaire se justifiait, mais il a fait des erreurs et des erreurs très graves qu'il aura à payer, y compris les commanditaires. C'est pour cela que je soutiens que nous portions plainte devant le tribunal pénal international pour les victimes de ces évènements mais aussi pour les tueries de mars 2004. Je voudrais également dire que nous avons enregistré les questions pertinentes qui ont été posées. Pourquoi avoir suspendu le mot d'ordre ? pourquoi rentrer au gouvernement dans les conditions fixées par Laurent Gbagbo ? Quelles garanties pour les élections et dans quel délai ? Combien de temps encore allons-nous subir le diktat de Laurent Gbagbo ? Vous savez, militants et militantes, dans un combat politique, il y a des moments difficiles. Il y a des moments où la décision à prendre doit tenir compte non seulement de l'aspiration de la base, mais aussi des engagements et des responsabilités de leaders vous poussent à adopter des positions qui peuvent être incomprises. Je tiens à féliciter le président Henri Konan Bédié et le président Alassane Dramane Ouattara. Qui sont partis à Ouagadougou et, le lendemain, ont réussi à faire venir le facilitateur. Malgré l'opposition des autres. Parce que l'accord politique de Ouagadougou dit, lorsqu'il y a des difficultés dans l'application, il faut qu'un Cpc se réunisse pour apprécier la situation. Mais c'est le même qui refusait le Cpc. Et le facilitateur, en venant à Abidjan, a voulu organiser un Cpc mais il a été obligé de rencontrer les membres individuellement, parce que Laurent Gbagbo continuait de rejeter le Cpc. L'accord de Ouagadougou, tout comme les autres accords, a été adopté par la Cedeao, par l'UA et par les Nations Unies à travers des résolutions. Laurent Gbagbo et ses sbires continuent de le bloquer. Comme le président Ouattara l'indiquait à l'occasion de notre dernière rencontre, nous devons saisir les Nations Unies pour que lui et tous les autres soient sanctionnés. Il ne s'agit pas de sanctionner d'autres hier, et de voir aujourd'hui ceux qui bloquent et ne pas les sanctionner. Je pense qu'il mérite d'être sanctionné. C'est pour cela que notre position doit être que Gbagbo Laurent soit écarté de la tête de l'Etat de Côte d'Ivoire si l'on veut aller aux élections. Tant qu'il sera chef d'Etat, tant qu'il conduira quelque force, il refusera d'aller aux élections. Et comprenez-le, il a déjà perdu les élections. C'est à nous de faire en sorte qu'il quitte le palais et qu'il descende dans l'arène pour préparer sa campagne. Et on verra s'il est capable de gagner les élections. Ils disent qu'ils sont nombreux et c'est maintenant qu'ils veulent se compter. Nous devons saisir les Nations Unies pour que des sanctions soient prises à l'encontre de Laurent Gbagbo et de tous ceux qu'il met en mission et de tous ceux qui se mettent en mission pour son compte. Mais également pour qu'il soit écarté et qu'un mécanisme soit mis en place pour conduire à des élections crédibles dont les résultats seront acceptés de tous. Il ne suffit pas de dire tout le monde doit accepter les résultats des élections. On n'acceptera pas les résultats des élections à n'importe quel prix. Vous voyez tout ce qui se prépare. On veut auditer la liste électorale. On veut enlever le mode opératoire du contentieux. On a même commencé à le faire avec les radiations abusives. On dit tant qu'il n'y a pas de désarmement, on ne va pas aux élections. Mais pourquoi à un moment donné il disait que le dialogue direct a tellement réussi qu'on doit faire sa promotion à travers le monde ? Maintenant, c'est lui-même qui foule aux pieds ces engagements. Et tout ce qui est prescrit par l'accord politique, c'est lui qui ne les respecte plus. Il s'est mis en dehors de l'accord pas seulement avec la double dissolution, mais avec tout ce qui se prépare aujourd'hui. Je pense qu'il n'y a pas d'autre alternative que de demander le départ de Laurent Gbagbo de la tête de la Côte d'Ivoire. Autrement dit, la liste des 5.300.000, le mode opératoire qui concerne le 1.033.000 sont nos exigences. Et nous devons aussi exiger que Laurent Gbagbo n'interfère plus. Je suis d'avis que nous ne devons pas lever le mot d'ordre. Nous devons le suspendre de sorte que la prochaine fois qu'il interférera dans la suite des évènements, nous descendions dans la rue pour exiger son départ si d'ici là, les Nations Unies ne lui disent pas de partir. Chers frères et sœurs, il nous faut nous mobiliser. Si pour des incompréhensions, nous nous démobilisons, nous lui aurons donné raison. Nous devons travailler à maintenir notre cohésion et à maintenir la communication. Nous devons travailler à montrer qu'au Rhdp, nous sommes les plus nombreux en Côte d'Ivoire et que nous aussi, nous pouvons en imposer à qui que ce soit. Je voudrais donc demander à toutes les bases, dans l'attente de nos visites sur le terrain, de rester en éveil, de rester soudées et de faire en sorte que les militants soient prêts à descendre dans la rue, puisque le mot d'ordre sera suspendu. Nous avons une question de communication et nous devons trouver à l'intérieur du Rhdp le mécanisme nécessaire pour assurer cette communication vis-à-vis des militants. Nous avons décidé d'intégrer de plus en plus nos activités et nos directions, je pense que le moment est venu pour que nous fassions un pas en avant. Pour que cela s'appuie sur notre détermination à marcher ensemble et à renforcer la communication en période de crise. Chers frères et sœurs, le sage nous a dit que le vrai bonheur, on ne l'apprécie que lorsqu'on l'a perdu. Nous nous sommes éloignés les uns les autres et nous avons perdu le vrai bonheur. Nous nous rapprochons les uns les autres, on peut espérer le vrai bonheur. Mais le président Houphouët nous a dit que le bonheur est de l'autre côté du désert. Et que le désert, ce sont toutes les difficultés que nous devons franchir pour y parvenir. Nous sommes face à ces difficultés, gardons la parole du sage dans notre oreille, restons des hommes de paix. Mais assumons pleinement et de la manière la plus déterminée pour travailler pour la Côte d'Ivoire et ses enfants qui nous regardent. Et qui demain vont certainement saluer à sa juste valeur notre combat pour libérer le pays et ramener la démocratie et donner l'espérance promise à l'humanité. Je vous remercie.
Propos recueillis par Jules Claver Aka



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