Le tribunal des flagrants délits du Plateau a condamné, mercredi, Dié Kouassi Yves Martin à 20 ans fermes. La peine est assortie d’une amende de 200.000 Fcfa. Il s’est rendu coupable d’une série d’attaques à main armée. Les faits. Dans la nuit du vendredi 19 février alors qu’il est censé assurer la surveillance du guichet automatique de la banque Uba, située en face de la direction des Impôts d’Abobo, Dié Kouassi Yves Martin, agent de sécurité, quitte son poste pour se rendre à Abobo Baoulé, un quartier de la commune du maire Adama Toungara. Usant de son arme de dotation, un Gomkoye, le vigile s’attaque à Assa Kouadio Innocent, lui arrache son téléphone portable, un appareil i phone. Celui-ci est gérant d’un maquis. « J’avais fini de travailler. Donc je partais à la maison en compagnie de ma camarade Sophie quand Dié est sorti de la pénombre. Sous la menace de son arme à feu, il m’a dépossédé de mes biens », indique Assa qui n’est d’ailleurs pas la seule victime du braqueur solitaire. Après son premier forfait, Ouattara Adama a le malheur de croiser sur son chemin le malfrat. Selon la seconde victime, elle se rendait aussi à la maison lorsqu’elle se retrouve nez-à-nez avec le truand qui lui pointe son arme. J’ai constaté, souligne l’aide-maçon de 24 ans, que Dié me pistait. « Il marchait rapidement pour me rattraper. Voyant qu’il avait du mal à me rattraper alors il a pris un raccourci en passant dans un champ de manioc. Il s’est retrouvé donc devant moi. Ayant su ses intentions, à savoir m’arracher mes biens, j’ai crié au secours. Du coup, Dié s’est ravisé mais j’ai tenté de le maîtriser. C’est à ce moment-là qu’il a tiré un coup de feu qui m’a brûlé à la hanche ainsi que mon tee-shirt», soutient-il. Mais, Adama ne lâche pas prise car il fait appel à des passants pour lui prêter main forte. C’est donc sous la clameur publique que le braqueur est neutralisé avec le butin de sa première attaque. Ironie du sort ! « Nous conduisions Dié au commissariat de police lorsque Assa Kouadio Innocent, la première victime, affirme reconnaître cet individu, qui l’a dépouillé de ses biens », ajoute Adama en précisant qu’il a pu faire échec à la seconde agression grâce à l’aide de personnes accourues pour le tirer des griffes du bandit solitaire. A la police criminelle où il est auditionné, Dié dit ne pas reconnaître les faits de vol de nuit à main armée. Il se défend : « J’ai été désigné pour assurer la sécurité du guichet automatique de la banque Uba. J’ai quitté mon poste pour me rendre à Abobo Baoulé où je devais voir une camarade. Avant de quitter mon poste j’ai enlevé ma tenue, éteint mon portatif pour le cacher dans les bananerais non loin du camp commando d’Abobo. Après avoir pris un pot avec une tenancière de maquis, j’ai décidé de me rendre à la maison. La rue que j’ai empruntée est réputée nid de bandits. Donc j’ai traversé cet endroit en courant. C’est en ce moment que le nommé Ouattara me suivait en criant au voleur. Il m’a intimé l’ordre de m’arrêter. Je me suis exécuté. Il m’a demandé de lui remettre mon arme à feu. Ayant refusé, il a bondi sur moi. Au cours de la bagarre, le coup de feu est parti. Nous luttions encore lorsque les habitants d’une cour commune attirés par nos bruits, sont sortis pour intervenir ». Entendu lors de l’enquête préliminaire, Kouassi N’cho Narcisse, directeur de la société Derr.ci Sécurité où travaille l’indélicat, déclare que l’arme GC27, le portatif de marque Motorolla GP380 ainsi qu’un téléphone portable de marque M.T.N ont été remis au vigile dans le cadre du travail. Mais l’employeur s’est empressé de conclure sur les réelles intentions de son employé en quittant son poste. « Il est indéniable qu’en cachant son portatif, en ôtant sa tenue de service pour ne garder que l’arme, cela montre bien que l’intention de Dié Kouassi Yves Martin était de se soustraire à l’identification de ses victimes après tous ses forfaits », soutient-il. Comme à la police, au parquet et à la barre, le prévenu nie en bloc l’accusation. Il tente de dénaturer les faits sans y parvenir. Car, le ministère public le coince sur le fait qu’il a abandonné son poste sans raison apparente. Pis, le vigile n’a pas informé son responsable avant de quitter les lieux. «Ce qui enfonce le mis en cause c’est qu’il a été formellement identifié par une victime. Celle-ci se rendait au commissariat de police pour porter plainte. En plus, il y a le témoignage de plusieurs personnes qui ont affirmé que le prévenu a bel et bien utilisé son arme pour dépouiller les plaignants. En ce qui nous concerne, il n’y a aucun doute sur l’implication de l’accusé dans ces attaques. Nous requérons qu’il soit condamné à 20 ans fermes pour les faits de vol de nuit à main armée », communique le parquet général. Le tribunal n’écoute pas les balivernes que déverse l’inculpé. Il entérine le réquisitoire du substitut du procureur de la République. Dié est sous les verrous pour 20 ans. Il y a de quoi !
Ouattara Moussa
Ouattara Moussa