Le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a tenu le mardi 10 mars 2010 à son cabinet, une conférence de presse afin de définir sa vision des choses « pendant le peu de temps qui me reste à ce ministère », a indiqué M. Cissé Bacongo. Il a profité de cette rencontre pour faire un bilan du travail abattu par lui et son équipe depuis 2006 et annoncer les challenges qui les attendent.
« Dès ma prise de fonction, j’ai défini ma vision de façon claire et précise à savoir que le secret du développement durable réside dans un dispositif (ou système) d’enseignement supérieur et de la recherche scientifique », a-t-il souligné avant tous propos. Selon lui, la déclinaison de cette vision l’a amené à indiquer trois axes stratégiques majeurs de travail. Premièrement, améliorer la qualité des offres de formation pour répondre aux exigences de qualité et de compétition au niveau régional et international dans ce contexte de mondialisation socio-économique , technique et technologique. Cela vise à mettre à la disposition de l’économie nationale et sur le marché de l’emploi des ressources humaines qualifiées et compétentes. Il s’agissait ensuite de donner à la recherche scientifique et à l’innovation technologique, leur rôle moteur dans le développement socio-culturel, politique et économique. Et enfin, il fallait pacifier l’environnement universitaire et scolaire à travers un cadre permanent de dialogue social avec les différents acteurs du secteur et lutter contre la violence. Abordant le chapitre des acquis, des difficultés rencontrées et des défis à relever au plan académique, de la recherche scientifique et au plan social, le ministre Bacongo a fait le distinguo entre le secteur public et, celui du privé
Ce qui a été fait en quatre (04) ans
Pour un Enseignement Supérieur Public satisfaisant aux exigences de qualité et compétitivité des normes internationales, le ministre dit avoir organisé en 2007, les 26 et 27 juillet un séminaire sur le thème : Licence-Master-Doctorat (LMD). Il s’agissait de mettre le pays aux normes des directives de l’UEMOA afin, d’améliorer la qualité, la performance de nos systèmes d’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (ESRS). Le ministre a cité pêle-mêle l’actualisation de certaines dispositions du cadre institutionnel d’entrée dans les grandes écoles publics (ENS, ENSEA, INP-HB…), la création d’un cadre partenarial Enseignement Supérieur/ Secteur privé, la poursuite de la politique de décentralisation des universités initiée en 1992.
Les difficultés sur le terrain
M. Bacongo a précisé que le système ivoirien d’enseignement supérieur ne pourra s’améliorer qu’avec des réponses courageuses, pérennes, idoines au déficit en enseignants dans les institutions universitaires dont une des manifestations les plus évidentes est la problématique des heures supplémentaires. Il a expliqué que la Côte d’Ivoire, en matière d’Enseignement Supérieur, a le plus grand taux de couverture de la sous région avec 773 étudiants pour 100.000 habitants. Cette situation est caractérisée par : des effectifs pléthoriques d’étudiants dans les structures ; un nombre insuffisant d’enseignants avec des taux d’encadrement bas (1 enseignant pour 500 étudiants alors que la norme UNESCO est de 1 enseignant pour 25 étudiants). Ces deux caractéristiques ont induit le recours aux heures supplémentaires. « On avait pensé que le coût de ces heures serait inférieur à la masse salariale qu’engendrerait le recrutement d’un nombre suffisant d’enseignants. A l’analyse, les heures complémentaires présentent de graves inconvénients pour notre système », a-t-il reconnu. Selon le ministre, le temps consacré aux heures complémentaires a un impact négatif sur le travail de recherche, elle augmente la prévalence des maladies cardiovasculaires, la qualité des cours est sujette à caution, les grèves provoquées par le paiement tardif ou le non paiement de ces heures perturbent le calendrier académique
Perspectives et
challenges
Pour le ministre Bacongo, il faut maintenant renforcer l’intégration des NTIC dans la gestion de l’administration du secteur éducation/formation. Cela veut dire qu’il faut immatriculer les étudiants en vue de les identifier, faciliter les tâches de gestion administrative. Et de préciser que sur un effectif attendu de 60.000 étudiants, seulement 25.726 avaient leur inscription administrative en octobre 2009. Le ministre a aussi souhaité la mise en place d’une base de données relative aux indicateurs fiables susceptibles d’aider à l’évaluation de la qualité du système capable d’apporter des réponses à l’indispensable équation formation/emploi. Revenant à l’Enseignement Supérieur Privé, M. Bacongo a rappelé la reforme du BTS. Il a dit que cette reforme avait permis la suppression de BTS redondants. Sur une centaine de BTS, il ne reste plus que 27 filières actives et 6 passives. Le ministère délivre maintenant l’autorisation d’enseigner et de diriger. Ceci, pour empêcher des personnes qui n’ont ni les compétences, ni le droit de sévir dans ce milieu. Autre activité importante du ce département est, l’évaluation des établissements privés. Initiée depuis 2006, l’évaluation des établissements aura permis d’établir un classement pour restaurer l’image et crédibiliser lesdits établissements.
La Recherche Scientifique comme moteur
du développement
Pour le ministre, si au niveau des effectifs, les chercheurs sont en nombre conséquent et en qualité dans les secteurs autre que l’agriculture, l’on y déplore cependant le manque de moyens financiers et infrastructurels. C’est la raison pour laquelle, il a créé un fonds pour la recherche scientifique en Côte d’Ivoire qui est le Programme d’Appui Stratégique pour la Recherche Scientifique (PASRES). Ce programme a fait passer les subventions de moins de 200.000 FCFA au million chaque année. A cela s’ajoute les activités traditionnelles telles que ‘’le prix de la recherche’’ qui permet de stimuler les inventions porteuses. Le ministre a reconnu que des défis et non des moindres sont à l’ordre du jour. il s’agit par exemple de la question des cités universitaires et de leur environnement ou de la pacification totale dans les universités. Cependant, les acquis sont certains et l’enseignement universitaire est redevenu attractif ne serait qu’à cause des nombreuses demandes que reçoivent les différents départements. Il faut donc pour lui, continuer les efforts dans le dialogue, le calme social afin que ceux qui prendront les rênes de ce secteur après les futures élections trouvent sur place un département fort à même de remplir sa mission de catalyseur du développement durable.
Olivier Guédé
« Dès ma prise de fonction, j’ai défini ma vision de façon claire et précise à savoir que le secret du développement durable réside dans un dispositif (ou système) d’enseignement supérieur et de la recherche scientifique », a-t-il souligné avant tous propos. Selon lui, la déclinaison de cette vision l’a amené à indiquer trois axes stratégiques majeurs de travail. Premièrement, améliorer la qualité des offres de formation pour répondre aux exigences de qualité et de compétition au niveau régional et international dans ce contexte de mondialisation socio-économique , technique et technologique. Cela vise à mettre à la disposition de l’économie nationale et sur le marché de l’emploi des ressources humaines qualifiées et compétentes. Il s’agissait ensuite de donner à la recherche scientifique et à l’innovation technologique, leur rôle moteur dans le développement socio-culturel, politique et économique. Et enfin, il fallait pacifier l’environnement universitaire et scolaire à travers un cadre permanent de dialogue social avec les différents acteurs du secteur et lutter contre la violence. Abordant le chapitre des acquis, des difficultés rencontrées et des défis à relever au plan académique, de la recherche scientifique et au plan social, le ministre Bacongo a fait le distinguo entre le secteur public et, celui du privé
Ce qui a été fait en quatre (04) ans
Pour un Enseignement Supérieur Public satisfaisant aux exigences de qualité et compétitivité des normes internationales, le ministre dit avoir organisé en 2007, les 26 et 27 juillet un séminaire sur le thème : Licence-Master-Doctorat (LMD). Il s’agissait de mettre le pays aux normes des directives de l’UEMOA afin, d’améliorer la qualité, la performance de nos systèmes d’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (ESRS). Le ministre a cité pêle-mêle l’actualisation de certaines dispositions du cadre institutionnel d’entrée dans les grandes écoles publics (ENS, ENSEA, INP-HB…), la création d’un cadre partenarial Enseignement Supérieur/ Secteur privé, la poursuite de la politique de décentralisation des universités initiée en 1992.
Les difficultés sur le terrain
M. Bacongo a précisé que le système ivoirien d’enseignement supérieur ne pourra s’améliorer qu’avec des réponses courageuses, pérennes, idoines au déficit en enseignants dans les institutions universitaires dont une des manifestations les plus évidentes est la problématique des heures supplémentaires. Il a expliqué que la Côte d’Ivoire, en matière d’Enseignement Supérieur, a le plus grand taux de couverture de la sous région avec 773 étudiants pour 100.000 habitants. Cette situation est caractérisée par : des effectifs pléthoriques d’étudiants dans les structures ; un nombre insuffisant d’enseignants avec des taux d’encadrement bas (1 enseignant pour 500 étudiants alors que la norme UNESCO est de 1 enseignant pour 25 étudiants). Ces deux caractéristiques ont induit le recours aux heures supplémentaires. « On avait pensé que le coût de ces heures serait inférieur à la masse salariale qu’engendrerait le recrutement d’un nombre suffisant d’enseignants. A l’analyse, les heures complémentaires présentent de graves inconvénients pour notre système », a-t-il reconnu. Selon le ministre, le temps consacré aux heures complémentaires a un impact négatif sur le travail de recherche, elle augmente la prévalence des maladies cardiovasculaires, la qualité des cours est sujette à caution, les grèves provoquées par le paiement tardif ou le non paiement de ces heures perturbent le calendrier académique
Perspectives et
challenges
Pour le ministre Bacongo, il faut maintenant renforcer l’intégration des NTIC dans la gestion de l’administration du secteur éducation/formation. Cela veut dire qu’il faut immatriculer les étudiants en vue de les identifier, faciliter les tâches de gestion administrative. Et de préciser que sur un effectif attendu de 60.000 étudiants, seulement 25.726 avaient leur inscription administrative en octobre 2009. Le ministre a aussi souhaité la mise en place d’une base de données relative aux indicateurs fiables susceptibles d’aider à l’évaluation de la qualité du système capable d’apporter des réponses à l’indispensable équation formation/emploi. Revenant à l’Enseignement Supérieur Privé, M. Bacongo a rappelé la reforme du BTS. Il a dit que cette reforme avait permis la suppression de BTS redondants. Sur une centaine de BTS, il ne reste plus que 27 filières actives et 6 passives. Le ministère délivre maintenant l’autorisation d’enseigner et de diriger. Ceci, pour empêcher des personnes qui n’ont ni les compétences, ni le droit de sévir dans ce milieu. Autre activité importante du ce département est, l’évaluation des établissements privés. Initiée depuis 2006, l’évaluation des établissements aura permis d’établir un classement pour restaurer l’image et crédibiliser lesdits établissements.
La Recherche Scientifique comme moteur
du développement
Pour le ministre, si au niveau des effectifs, les chercheurs sont en nombre conséquent et en qualité dans les secteurs autre que l’agriculture, l’on y déplore cependant le manque de moyens financiers et infrastructurels. C’est la raison pour laquelle, il a créé un fonds pour la recherche scientifique en Côte d’Ivoire qui est le Programme d’Appui Stratégique pour la Recherche Scientifique (PASRES). Ce programme a fait passer les subventions de moins de 200.000 FCFA au million chaque année. A cela s’ajoute les activités traditionnelles telles que ‘’le prix de la recherche’’ qui permet de stimuler les inventions porteuses. Le ministre a reconnu que des défis et non des moindres sont à l’ordre du jour. il s’agit par exemple de la question des cités universitaires et de leur environnement ou de la pacification totale dans les universités. Cependant, les acquis sont certains et l’enseignement universitaire est redevenu attractif ne serait qu’à cause des nombreuses demandes que reçoivent les différents départements. Il faut donc pour lui, continuer les efforts dans le dialogue, le calme social afin que ceux qui prendront les rênes de ce secteur après les futures élections trouvent sur place un département fort à même de remplir sa mission de catalyseur du développement durable.
Olivier Guédé