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International Publié le mercredi 17 mars 2010 | Nord-Sud

Transport inter-états : Les routiers maliens en grève

Les camionneurs maliens observent une grève illimitée sur toute l’étendue du territoire depuis samedi pour exiger la suspension des pesées à l’essieu, de la taxe routière et la limitation des postes de contrôle. Un mouvement apparemment bien suivi.

À Bamako, aucun camion-remorque n’a circulé samedi et dimanche. Pour cause, les camionneurs observent une grève illimitée sur toute l’étendue du territoire pour exiger la suspension des pesées à l’essieu, de la taxe routière et la limitation des postes de contrôle. Un mouvement apparemment bien suivi. «De Niamana à Baguinéda, ce sont des longues files de gros-porteurs stationnées çà et là laissant un vide à l’entrée de Samé (Commune III du district de Bamako). De Zégoua à Diboli en passant par Bamako, le mouvement est bien suivi. Beaucoup d’engins sont également stationnés sur le territoire sénégalais présentement», a confié Yacouba Koné, le chef parking des gros-porteurs. La réunion du 2 mars du Groupement des transporteurs routiers a débouché sur trois grandes revendications : la suspension des pesées à l’essieu, la suppression de la redevance (taxe routière) et la limitation des postes de contrôle en respectant les taxes communautaires. Des doléances déposées au ministère de l’Équipement et des Transports qui disposait de 72 heures pour y apporter une suite favorable. Faute d’un accord au terme de ce délai, les transporteurs ont déclenché mardi dernier cette grève, explique Yacouba Koné. La particularité de ce débrayage, c’est la détermination des transporteurs, disposés à payer le salaire des chauffeurs durant tout le temps que durera le mouvement de grève, souligne notre interlocuteur. S’agissant de la première revendication, les transporteurs estiment que les pesées à l’essieu sont des occasions où s’opère du ‘’vol à grande échelle. Ce sont des endroits où l’on vous verbalise même quand vous êtes en règle. Nous avons fait l’amère expérience en faisant monter sur la bascule un camion dont toutes les bâches avaient été retirées. Quelle ne fut notre surprise, lorsque la machine a affiché un dépassement de poids de plusieurs kilos. Nous avons signalé le phénomène aux gendarmes chargés de la surveillance du poste, mais jusqu’à ce jour le système n’a pas changé” déplorent les chauffeurs des gros-porteurs qui s’insurgent contre ces pratiques qu’ils considèrent comme suspectes. Concernant la taxe routière, elle est payée annuellement par chaque conducteur et sert à l’entretien des routes. Avec l’instauration du péage qui sert également à réparer les routes, la taxe routière devait disparaître, argumentent les transporteurs. Les deux taxes sont indûment perçues aujourd’hui au grand dam des grévistes.

Trop de postes de contrôle

La dernière revendication concerne la limitation des postes de contrôle en respectant les taxes communautaires, une décision de la Cedeao qui est rentrée en vigueur partout sauf au Mali. “Au Burkina Faso, quand vous passez un contrôle à Hèrèmakono (frontière), vous roulez jusqu’à Ouagadougou sans aucun autre contrôle. Idem au Sénégal. Mais au Mali, les postes de contrôle poussent comme des champignons. Prenons la route Zégoua (Frontière-Côte d’Ivoire, Ndlr)-Bougouni-Bamako. Il y a un contrôle à Zégoua, deux à l’entrée et à la sortie de Sikasso. Suivent ensuite ceux de Niéna, N’Kourala, Zantiébougou, Bougouni, Ouélessébougou, Sanankoroba et Sénou. À chaque poste de contrôle, il faut absolument mettre la main à la poche. Dans ces conditions, il est difficile de s’en sortir” se plaint le responsable du parking des gros-porteurs. ‘’Trop, c’est trop !’’, fulminent les transporteurs décidés à pousser la grève jusqu’à la satisfaction de leurs doléances. Seulement voilà. Cette grève du Groupement des transporteurs routiers intervient au moment où le Mali prépare sa participation à Ouagadougou, à la réunion des experts sur l’application de la limitation de la charge à l’essieu prévue cette semaine. Une décision communautaire qui entrera en vigueur à partir du 30 juin prochain dans tous les pays de l’Uemoa. A partir de cette date, toute charge de marchandises à destination ou en provenance de notre pays ne doit pas être supérieure à 11,5 tonnes à l’essieu. C’est le 23 mai 2009 que les ministres en charge des transports des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine et du Ghana ont signé à Ouagadougou, l’acte relatif à l’application de la charge à l’essieu dans tous les pays de l’organisation sous-régionale.

Ousmane Diallo avec l’Essor
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