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Société Publié le lundi 22 mars 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Chronique diplomatique - Houphouët avait gagné et Gbagbo n’avait pas perdu

Pour le cinquantième anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, il faudra un bon jury politique pour désigner les hommes qui ont marqué la naissance de l’Etat ivoirien. Quel passionné de la politique ivoirienne refuserait le choix du duo Houphouët-Boigny-Laurent Gbagbo ? Déjà en octobre 1990, le plus prestigieux opposant historique, Laurent Gbagbo affrontait dans les urnes, le « père de l’indépendance » ivoirienne Félix Houphouët-Boigny. En Afrique, l’annonce a fait sourire. Mais l’évènement avait été très médiatisé. La presse française, particulièrement au rendez-vous, avec une pléade de journalistes des questions africaines, et de la démocratie, a fait pâlir de jalousie, les organisateurs des élections françaises. Mais en Côte d’Ivoire l’enjeu était inédit. Qui veut défier Félix Houphouët, l’ami de l’occident et qu’aucun chef d’Etat africain n’a jamais pu remettre en question, sa domination sur l’Afrique francophone ? Et pourtant la réponse était là : Laurent Gbagbo, l’historique reflet fidèle de son temps, candidat du Front populaire ivoirien « attaque » Félix Houphouët-Boigny symbole de la lutte contre le colonialisme. Président du Rda en 1946, fondateur du conseil de l’Entente en 1959. Membre fondateur de l’OUA en 1963 et plusieurs fois ministres français du Général De Gaulle. Mais Laurent Gbagbo, lui, ne semblait pas du tout intimidé du palmarès et le parcours prestigieux de Félix Houphouët-Boigny. En octobre 1990, Laurent Gbagbo entrera dans l’histoire de l’indépendance politique de la Côte d’Ivoire avec dignité. Dans sa campagne, Laurent Gbagbo avait lancé une opération musclée : réviser dans le sens libéral, le statut économique et politique de la Côte d’Ivoire. Mais dans sa campagne, l’opposant avait un respect profond pour son adversaire qui n’a empêché ni Félix Houphouët-Boigny, ni Laurent Gbagbo de se livrer une bataille… correctement politique. Cependant, au coin de l’histoire d’octobre 1990 et des résultats des élections, Laurent Gbagbo avait été le seul à savoir qu’il ne perdra pas la partie. En 1990, Laurent Gbagbo aura 18% des suffrages des Ivoiriens. Le reste des points à Félix Houphouët-Boigny. Mais les différents suffrages « communiqués’’ par le puissant ministre de l’Intérieur de l’époque, le colonel-major Emile Constant Bombet ne m’avait pas du tout convaincu pour précisément rappeler qu’en 1990, Laurent Gbagbo était devenu incontournable surtout pour son combat pour le multipartisme. A mon avis, il y a eu de ‘’petites choses’’ qui sont restées cachées dans les archives aux résultats. Et finalement, Félix Houphouët-Boigny, avait le plus ‘’simplement’’ du monde gagné les élections et Gbagbo le plus ‘’logiquement’’ n’avait pas perdu. On s’arrête là, pour ne pas salir l’image du père de l’indépendance, aujourd’hui disparu. Il faut dire simplement, que la forte charge symbolique des élections démocratiques, en 1990 ont été porteurs de mutations avec Félix Houphouët-Boigny et Laurent Gbagbo comme grands ordonnateurs. Mais, on retiendra particulièrement quelle qu’en soient les formes et les étapes du passage politique démocratique de la Côte d’Ivoire, que Laurent Gbagbo reste une forte charge symbolique de l’avènement du multipartisme et de la Côte d’Ivoire indépendante. Félix Houphouët-Boigny lui-même avait été hésitant sur le retour du multipartisme et avait disserté longuement sur la revendication de Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, après 50 ans d’indépendance, et 30 ans de lutte pour la démocratie, les revendications sont porteuses de hautes transformations positives surtout dans le passage politique ivoirien : le RDR a été crée, l’Udpci existe, le PIT est là, et le PDCI, le parti politique de Félix Houphouët-Boigny, lui-même, n’a plus le même comportement, il y a 50 ans d’indépendance. La logique du parti-état a disparu, en face d’elle plusieurs forces sociales, intellectuelles et politiques très organisées. A l’image de cette logique politique je me souviens encore de la rencontre Félix Houphouët-Boigny-Laurent Gbagbo. Il est resté dans ma mémoire de journaliste à l’époque, les chauds poignets de mains entre Félix Houphouët-Boigny et Laurent Gbagbo, après que les deux hommes aient avalé plusieurs incompréhensions. Et, à mon avis, Félix Houphouët-Boigny et Laurent Gbagbo qui paraissaient ‘’étranges’’ étaient unis par leurs incompréhensions : Félix Houphouët-Boigny avait « le dialogue » et Laurent Gbagbo avait « asseyons-nous et discutons ». Les deux hommes se comprenaient donc, pour la nécessité de démontrer la vertu du savoir-faire, quel qu’en soit le prix, et la sagesse, de ne pas régler les incompréhensions par la violence. Félix Houphouët-Boigny décède le 7 décembre et sans surprise, Laurent Gbagbo apportait son élan de vrai démocrate, à l’application de l’article 11 en faveur de Henri Konan Bédié, dauphin constitutionnel de Félix Houphouët-Boigny. On parlera longtemps de Laurent Gbagbo avec ou sans le pouvoir… avec le transfert effectif de la capitale politique à Yamoussoukro, les projets du 3e pont d’Abidjan, le mémorial Houphouët-Boigny qui dessineront les concours d’un nouvel ordre ivoirien, en Afrique de l’Ouest.
Par Ben Ismaël
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