“Ouaga" est au point mort. La rupture semble désormais consommée entre les deux signataires de l'accord politique de Ouagadougou. Par le truchement de leurs bras séculiers, Gbagbo et Soro ont vidé leurs sacs. Désaccord total sur des questions majeures du processus de sortie de crise. Les élections sont mises pour l'instant entre parenthèses. “Le désarmement et la réunification d'abord" crie le camp présidentiel pour qui ces questions sont non négociables avant la tenue de tout scrutin. "Le désarmement n'a jamais été ni une condition ni un préalable à l'organisation des élections" soutient fermement le camp des ex-rebelles. Tant que ce désaccord profond ne sera pas levé, il serait impossible de parler de réouverture du contentieux, de liste électorale définitive encore moins d'une éventuelle date de 1er tour de l'élection présidentielle. L'Apo est à la croisée des chemins, Gbagbo et Soro ont atteint le point de rupture. Dès lors, que va-t-il se passer ou que peut-il se passer ? Les deux ex-belligérants peuvent décider d'essayer de dissoudre leur divergence de vue dans un dialogue franc et constructif. Des concessions de part et d'autre pour surmonter l'obstacle. Mais cela est-il possible avec Gbagbo qui semble viser plus haut, à savoir le départ de Soro ? Combien de temps ce dialogue pourrait-il durer ? Le Rhdp va-t-il accepter de se ronger les pouces pendant ce temps ? Parce que de telles négociations peuvent trainer ou échouer tout simplement. L'autre alternative qui se présente, c'est que le facilitateur monte au créneau pour remettre les pendules à l'heure. En demandant à tous de se plier strictement aux termes des accords signés. Enfin la troisième alternative est celle de la confrontation, donc la mise à mort de l'Apo.
Akwaba Saint-Clair
Akwaba Saint-Clair