On a coutume d’entendre que mieux vaut marcher seul que d’être mal accompagné. Mais ce dicton ne sert pas de leçon à Ehua Kouamé Roger dans le choix de ses amis. Lui a pris pour compagnon un ancien pensionnaire de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Celui-ci se nomme Biali Jean-Baptiste. Il a séjourné deux ans à la prison de Yopougon pour cambriolage de domicile. Habitué au coup fourré, Jean-Baptiste emmène son ami dans une affaire de vol de porc. Voici l’histoire. Le samedi 20 février, Roger rentre d’une veillée funèbre à Marchoux, un village de la commune de Bingerville. Il est 19 heures ce jour-là lorsque son ami Jean-Baptiste se présente à lui avec un sac contenant un porc mort. Roger raconte ce qui s’est passé après en déclarant : « Il m’a dit que c’est monsieur Bernard qui le lui a offert. Celui-ci travaille dans la ferme de l’ancien ministre Bra Kanon. J’ai donc dépecé l’animal et on l’a préparé et mangé une bonne partie. On a fait bonne chair et j’avais la conscience tranquille ». Roger se rend le lendemain matin des faits c’est-à-dire le 21 février à Bingerville. Il est cueilli par la gendarmerie suite à la plainte de dame N’guessan Amoin Eugénie, infirmière. Selon la plaignante, elle a été plus d’une fois victime de vol de porcs. Interpellé puis interrogé par la brigade de gendarmerie locale, Roger se dit abusé par son ami. Extrait des échanges entre lui et l’officier de police judicaire.
C’est l’adjudant chef qui commence en posant la question suivante :
- Avez-vous cherché à vérifier la provenance de l’animal ?
- Non. Parce qu’il faisait tard, répond le prévenu.
- L’avez-vous fait ce matin? , demande à nouveau l’officier
- Non. J’étais occupé, rétorque Roger un peu perdu.
- Parlez-nous du comportement de Jean-Baptiste, lui demande le gendarme.
- C’est un ancien voleur. Il a même fait la prison pendant deux ans pour cambriolage de domicile, soutient le mis en cause.
- Comment pouvez-vous suivre un individu au passé sombre ?
Roger se ressaisit et affirme que c’est une erreur de sa part. « J’ai cru qu’il avait changé », indique-t-il.
Appréhendé, lui aussi, Biali Jean-Baptiste donne sa version des faits. « Ce jour-là, j’ai nourri les porcins et je suis allé à Marchoux pour acheter de l’attiéké avec Roger. Comme, j’étais sous l’effet de l’alcool j’ai remis l’attiéké à Roger. Puis, je me suis couché au bord de la lagune. C’est à mon réveil que je suis allé à la ferme pour mettre de l’ordre. La patronne des lieux est arrivée pour m’intimer l’ordre de monter à bord de son véhicule. J’ai refusé car je ne connaissais pas le motif pour lequel on me disait de monter dans la voiture. Il y a eu une bagarre et Monsieur Bernard qui accompagnait la dame a déchiré mon habit en me forçant à monter dans leur véhicule ». Conduit donc de force à la brigade de gendarmerie, Jean-Baptiste prend le contre-pied des déclarations de son ami. « Roger dit que vous lui avez donné le porcin mort. Qu’en dites-vous ? », interroge l’officier de police judiciaire. Ce n’est pas vrai, répond-il, puisque depuis notre retour d’Ebra, après lui avoir remis l’attiéké je n’ai plus bougé du village Marchoux jusqu’au matin de dimanche. Quant à la victime, Mme N’guessan, il n’y a pas de doute sur la responsabilité du principal prévenu qui est Jean-Baptiste. « Nous avons constaté encore la perte d’un porc et dans nos recherches, nous nous sommes rendus compte que notre voisin, prénommé Moussa, a envoyé un porc pour le préparer. Ce que nous avons effectivement constaté. Nous lui avons demandé la provenance de la viande. Au départ, il a dit que c’est Bernard qui lui a donné le porc. Puis, il s’est ravisé en disant que c’est Jean-Baptiste qui lui a remis l’animal mort. Mais, celui-ci nie les faits. Il m’a dit que ce n’est pas à lui qu’il a remis le porc. Mais je reste persuadée que c’est Jean-Baptiste qui est à la base de ce vol », affirme-t-elle à la fin de son audition. Le témoignage de Bado Anthyme, le vigile de la ferme, enfonce davantage les accusés notamment Jean-Baptiste, l’ancien bagnard. « Je surveille la porcherie de 19h à 6h. Tous les jours à mon arrivée, je compte les porcs. C’est ainsi qu’hier (samedi 20 février, ndlr) à mon arrivée, je me suis aperçu qu’il manquait un porc. J’ai immédiatement informé mon patron qui a mené ses enquêtes. De la viande de porc a été découverte chez Moussa non loin de notre porcherie. Celui-ci a dénoncé Jean-Baptiste qui est son complice », charge-t-il. Présentés à la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau, le 4 mars, Biali Jean-Baptiste et Ehua Kouamé Roger répondent du chef d’accusation suivant : vol de porc. Les prévenus se rejettent mutuellement les faits. Dès cet instant, le tribunal a compris qu’on n’est pas à une partie de ping-pong. Il les condamne à 2 mois fermes assortis d’une amende de 50.000 Fcfa.
Un reportage de Bahi K.
C’est l’adjudant chef qui commence en posant la question suivante :
- Avez-vous cherché à vérifier la provenance de l’animal ?
- Non. Parce qu’il faisait tard, répond le prévenu.
- L’avez-vous fait ce matin? , demande à nouveau l’officier
- Non. J’étais occupé, rétorque Roger un peu perdu.
- Parlez-nous du comportement de Jean-Baptiste, lui demande le gendarme.
- C’est un ancien voleur. Il a même fait la prison pendant deux ans pour cambriolage de domicile, soutient le mis en cause.
- Comment pouvez-vous suivre un individu au passé sombre ?
Roger se ressaisit et affirme que c’est une erreur de sa part. « J’ai cru qu’il avait changé », indique-t-il.
Appréhendé, lui aussi, Biali Jean-Baptiste donne sa version des faits. « Ce jour-là, j’ai nourri les porcins et je suis allé à Marchoux pour acheter de l’attiéké avec Roger. Comme, j’étais sous l’effet de l’alcool j’ai remis l’attiéké à Roger. Puis, je me suis couché au bord de la lagune. C’est à mon réveil que je suis allé à la ferme pour mettre de l’ordre. La patronne des lieux est arrivée pour m’intimer l’ordre de monter à bord de son véhicule. J’ai refusé car je ne connaissais pas le motif pour lequel on me disait de monter dans la voiture. Il y a eu une bagarre et Monsieur Bernard qui accompagnait la dame a déchiré mon habit en me forçant à monter dans leur véhicule ». Conduit donc de force à la brigade de gendarmerie, Jean-Baptiste prend le contre-pied des déclarations de son ami. « Roger dit que vous lui avez donné le porcin mort. Qu’en dites-vous ? », interroge l’officier de police judiciaire. Ce n’est pas vrai, répond-il, puisque depuis notre retour d’Ebra, après lui avoir remis l’attiéké je n’ai plus bougé du village Marchoux jusqu’au matin de dimanche. Quant à la victime, Mme N’guessan, il n’y a pas de doute sur la responsabilité du principal prévenu qui est Jean-Baptiste. « Nous avons constaté encore la perte d’un porc et dans nos recherches, nous nous sommes rendus compte que notre voisin, prénommé Moussa, a envoyé un porc pour le préparer. Ce que nous avons effectivement constaté. Nous lui avons demandé la provenance de la viande. Au départ, il a dit que c’est Bernard qui lui a donné le porc. Puis, il s’est ravisé en disant que c’est Jean-Baptiste qui lui a remis l’animal mort. Mais, celui-ci nie les faits. Il m’a dit que ce n’est pas à lui qu’il a remis le porc. Mais je reste persuadée que c’est Jean-Baptiste qui est à la base de ce vol », affirme-t-elle à la fin de son audition. Le témoignage de Bado Anthyme, le vigile de la ferme, enfonce davantage les accusés notamment Jean-Baptiste, l’ancien bagnard. « Je surveille la porcherie de 19h à 6h. Tous les jours à mon arrivée, je compte les porcs. C’est ainsi qu’hier (samedi 20 février, ndlr) à mon arrivée, je me suis aperçu qu’il manquait un porc. J’ai immédiatement informé mon patron qui a mené ses enquêtes. De la viande de porc a été découverte chez Moussa non loin de notre porcherie. Celui-ci a dénoncé Jean-Baptiste qui est son complice », charge-t-il. Présentés à la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau, le 4 mars, Biali Jean-Baptiste et Ehua Kouamé Roger répondent du chef d’accusation suivant : vol de porc. Les prévenus se rejettent mutuellement les faits. Dès cet instant, le tribunal a compris qu’on n’est pas à une partie de ping-pong. Il les condamne à 2 mois fermes assortis d’une amende de 50.000 Fcfa.
Un reportage de Bahi K.