Pendaison : Un jeune se donne la mort pour une femme

Scène horrible, hier, à Bonoua. Langue pendante, cou fracturé, torse nu tel se présente le corps sans vie de Kouamelan Aka Fabrice alias « Pekiss », 24 ans, accroché à un arbre à quelques mètres de son domicile au quartier Résidentiel, hier mercredi. Sa famille est encore sous le choc. Que s’est-il réellement passé ?

Artiste en herbe, Fabrice est par ailleurs convoyeur Bonoua-Weou sur la route d’Alépé (en allant à Bongo). Aîné d’une famille de six enfants, le jeune homme rêve d’avoir une chérie à lui. Il fait la connaissance d’une adolescente de 17 ans. Depuis lors les deux amoureux ne se quittent plus. Et filent le parfait amour. Mais cette relation amoureuse ne durera que 3 mois. Palabres et autres scènes de jalousie enveniment le quotidien des deux tourtereaux. Kouamelan Aka soupçonnerait sa petite amie de flirter avec quelqu’un d’autre. Ce qu’il digère difficilement. La petite menaçait de le quitter. Deux semaines avant le drame, Kouamelan aurait expliqué ses démêlés à son père. Malheureusement, les sages con­seils du père n’ont pas apaisé la fougue du fils. Mardi 23 mars il est 19 heures ; les deux amis sont au bord de la rupture. Le père ne tarde pas à arriver sur les lieux et réprimande son fils. La petite amie quitte les lieux dans l’espoir d’une accalmie. Ce que Fabrice ne peut accepter. A bout de nerf, il ferme la porte de sa chambre, jette la clé sur son père et sort. Il revient quelques heures plus tard à 22 heures, fracture la porte de sa chambre, prend son éponge et va prendre une dou­che. Il en ressort quelques minutes après. Il rentre dans sa chambre porte un caleçon américain, torse nu. Il fait semblant d’aller respirer un bol d’air trompant ainsi la vigilance de ses frères. Il ne reviendra plus à la maison. Le lendemain vers 8 heures, il est retrouvé pendu à un arbre avec son éponge. La triste nouvelle s’est répandue dans la ville de Bonoua comme une traînée de poudre. La famille du défunt est encore sous le choc. Les éléments du commissaire Aubin informés se sont rendus sur les lieux du drame pour le constat. Quelques heu­res après, le corps est transféré à la morgue. L’inhumation a eu lieu le même jour.

Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam