Effectuer un déplacement dans la zone des forces nouvelles n’est pas toujours chose aisée.
Surtout pour les voyageurs de transport en commun. Bouaké, dans le fief des forces nouvelles, aucune traversée ne se fait sans passer par la caisse. Cette zone est un véritable territoire à péage. Déjà à l’entrée de cette ville, vous êtes accueilli à un corridor sécurisé par les éléments des Forces nouvelles. Vêtus de treillis sales, de chaussures en plastique pour certains, la peau crasseuse, ces ex-rebelles, à la vue d’une voiture accourent pour demander aux passagers de descendre afin de se rendre « au poste de contrôle ». Des barricades de fortunes dressées aux abords de la route, les passagers sont conduits au poste de sécurité à l’intérieur duquel se trouvent trois compartiments. Deux postes sont réservés aux hommes et un aux femmes. Un passage devant chaque poste se déroule selon leur règle. Ainsi, les hommes devront débourser la somme de 1000 Fcfa pour avoir accès à Bouaké et les femmes, 500 Fcfa. A la sortie de cette ville, c’est le même scénario. Au démeurant, les usagers paient 2000 Fcfa pour les hommes et 1000 Fcfa pour les femmes avant de traverser la zone de Bouaké, fief de la rébellion. Les hommes de Soro qui éprouvent, de temps en temps de la compassion pour les personnes âgées, épargnent ces dernières de ce racket légalisé.
Le racket pour survivre
A la question de savoir pourquoi prennent-ils de l’argent avec les gens? Un soldat me lance ceci : « Monsieur, ici c’est comme ça. On paie et on passe. Eviter de poser des questions ». Sous un air menaçant, ce soldat des forces nouvelles et ses camarades ne refusent pas de pièces de monnaie qui leurs sont présentées. Le principe pour eux, c’est de l’argent. Il faut s’acquitter de ce droit ( ?) et c’est tout. Un autre apparemment plus modéré a essayé tant bien que mal, de se justifier. « Ici là, nous n’avons pas de revenus en tant que tels. On est obligé de faire ça. Et puis, de cet argent, nous rendons des comptes à nos supérieurs » a-t-il expliqué sans toutefois rentrer dans les détails. A l’entendre, il est clair que le racket est légalisé dans cette zone puisque les « supérieurs » sont impliqués. A l’entrée comme à la sortie de Bouaké, le même montant est exigé aux passagers des véhicules de transport en commun. Les véhicules de transport en commun, les gros porteurs, les grumiers et autres véhicules de commerce, paient eux aussi des taxes aux autorités des forces nouvelles, a-t-on appris. Notre interlocuteur s’est gardé de nous indiquer les montants de ces taxes. Mais à l’en croire, ce sont des millions qu’empochent ses camarades aux corridors.
Les tenues corporelles et vestimentaires laissent à désirer
Malgré cela, les éléments des forces nouvelles, excepté les chefs, ne présentent pas fière allure.
Au point qu’on se demande où va tout cet argent amassé à ces corridors. Ces soldats en face de vous, donnent l’impression de n’être pas passés sous la douche dépuis une décennie. La majorité s’exprimant en malinké (langue du nord du pays) est par conséquent analphabète. Ils ne savent donc ni lire ni écrire. De véritables rustres qui donnent l’impression d’avoir abandonné les travaux champêtres pour le treillis. La plupart sont animés d’une seule volonté ; celle d’ intégrer l’armée nationale de Côte d’Ivoire. Curieusement, ces soldats des forces nouvelles ne portent pas d’armes. Pas tous, en tout cas.
La sécurité garantie
On peut tout leur reprocher, mais les forces nouvelles ont su instaurer une discipline et l’ordre dans leurs zones. De Bouaké à Korhogo en passant par Katiola, la sécurité des hommes et des biens est assurée. En tout cas là-bas, les voleurs et autres malfrats ne sont pas les bienvenus.
A Korhogo par exemple, instruction aurait été donnée pour abattre sans sommation toute personne qui osera s’adonner à cet acte. Les postes de police reçoivent les plaintes et règlent les différends entre les individus. Mais, les voleurs, les ‘‘coupeurs’’ de routes et autres malfrats n’ont aucune chance dans ces zones. Toute chose qui réjouit les populations qui vaquent tranquillement à leurs occupations. Il n’y a presque pas d’armes qui circulent dans la ville. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les autorités des forces nouvelles ont réussi à faire renaître la sérénité au sein de la population. Grâce aux hommes formés par Shérif Ousmane à Bouaké et par le Commandant Fofié Kouakou Martin à Korhogo, la quiétude semble régner dans ces zones.
Toutefois, et cela est dommage, la pauvreté va grandissante en ces zones sous contrôle des forces nouvelles.
Lance Touré
lancetoure2006@yahoo.fr
Surtout pour les voyageurs de transport en commun. Bouaké, dans le fief des forces nouvelles, aucune traversée ne se fait sans passer par la caisse. Cette zone est un véritable territoire à péage. Déjà à l’entrée de cette ville, vous êtes accueilli à un corridor sécurisé par les éléments des Forces nouvelles. Vêtus de treillis sales, de chaussures en plastique pour certains, la peau crasseuse, ces ex-rebelles, à la vue d’une voiture accourent pour demander aux passagers de descendre afin de se rendre « au poste de contrôle ». Des barricades de fortunes dressées aux abords de la route, les passagers sont conduits au poste de sécurité à l’intérieur duquel se trouvent trois compartiments. Deux postes sont réservés aux hommes et un aux femmes. Un passage devant chaque poste se déroule selon leur règle. Ainsi, les hommes devront débourser la somme de 1000 Fcfa pour avoir accès à Bouaké et les femmes, 500 Fcfa. A la sortie de cette ville, c’est le même scénario. Au démeurant, les usagers paient 2000 Fcfa pour les hommes et 1000 Fcfa pour les femmes avant de traverser la zone de Bouaké, fief de la rébellion. Les hommes de Soro qui éprouvent, de temps en temps de la compassion pour les personnes âgées, épargnent ces dernières de ce racket légalisé.
Le racket pour survivre
A la question de savoir pourquoi prennent-ils de l’argent avec les gens? Un soldat me lance ceci : « Monsieur, ici c’est comme ça. On paie et on passe. Eviter de poser des questions ». Sous un air menaçant, ce soldat des forces nouvelles et ses camarades ne refusent pas de pièces de monnaie qui leurs sont présentées. Le principe pour eux, c’est de l’argent. Il faut s’acquitter de ce droit ( ?) et c’est tout. Un autre apparemment plus modéré a essayé tant bien que mal, de se justifier. « Ici là, nous n’avons pas de revenus en tant que tels. On est obligé de faire ça. Et puis, de cet argent, nous rendons des comptes à nos supérieurs » a-t-il expliqué sans toutefois rentrer dans les détails. A l’entendre, il est clair que le racket est légalisé dans cette zone puisque les « supérieurs » sont impliqués. A l’entrée comme à la sortie de Bouaké, le même montant est exigé aux passagers des véhicules de transport en commun. Les véhicules de transport en commun, les gros porteurs, les grumiers et autres véhicules de commerce, paient eux aussi des taxes aux autorités des forces nouvelles, a-t-on appris. Notre interlocuteur s’est gardé de nous indiquer les montants de ces taxes. Mais à l’en croire, ce sont des millions qu’empochent ses camarades aux corridors.
Les tenues corporelles et vestimentaires laissent à désirer
Malgré cela, les éléments des forces nouvelles, excepté les chefs, ne présentent pas fière allure.
Au point qu’on se demande où va tout cet argent amassé à ces corridors. Ces soldats en face de vous, donnent l’impression de n’être pas passés sous la douche dépuis une décennie. La majorité s’exprimant en malinké (langue du nord du pays) est par conséquent analphabète. Ils ne savent donc ni lire ni écrire. De véritables rustres qui donnent l’impression d’avoir abandonné les travaux champêtres pour le treillis. La plupart sont animés d’une seule volonté ; celle d’ intégrer l’armée nationale de Côte d’Ivoire. Curieusement, ces soldats des forces nouvelles ne portent pas d’armes. Pas tous, en tout cas.
La sécurité garantie
On peut tout leur reprocher, mais les forces nouvelles ont su instaurer une discipline et l’ordre dans leurs zones. De Bouaké à Korhogo en passant par Katiola, la sécurité des hommes et des biens est assurée. En tout cas là-bas, les voleurs et autres malfrats ne sont pas les bienvenus.
A Korhogo par exemple, instruction aurait été donnée pour abattre sans sommation toute personne qui osera s’adonner à cet acte. Les postes de police reçoivent les plaintes et règlent les différends entre les individus. Mais, les voleurs, les ‘‘coupeurs’’ de routes et autres malfrats n’ont aucune chance dans ces zones. Toute chose qui réjouit les populations qui vaquent tranquillement à leurs occupations. Il n’y a presque pas d’armes qui circulent dans la ville. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les autorités des forces nouvelles ont réussi à faire renaître la sérénité au sein de la population. Grâce aux hommes formés par Shérif Ousmane à Bouaké et par le Commandant Fofié Kouakou Martin à Korhogo, la quiétude semble régner dans ces zones.
Toutefois, et cela est dommage, la pauvreté va grandissante en ces zones sous contrôle des forces nouvelles.
Lance Touré
lancetoure2006@yahoo.fr