Ils sont passés maîtres dans l’art d’apeurer leurs victimes avant de les dépouiller. Et la technique réussit bien à Yaro Adama, 24 ans, apprenti ferronnier et ses deux complices. A l’aide d’armes d’imitation et de couteaux, les malfrats mettaient à plat ventre à partir de 22 h tous ceux qui ont le malheur de les croiser dans les ruelles de la cité Sopim, un quartier de la commune de Koumassi. La bande a sévi jusqu’au soir du 8 mars. Cette nuit-là, il est 23 h 30 quand la bande à Yaro prend en embuscade Elloé Amalando, infographiste de 31 ans. «Je rentrais à la maison lorsque j’ai croisé Yaro et ses deux complices. Sous la menace d’un couteau et d’une arme, ils m’ont arraché mes deux téléphones portables, mon argent et ma montre. Après leur forfait, ils m’ont demandé de courir. Pendant que je courais, l’un des bandits m’a lapidé avec un cailloux à la nuque », explique Elloé qui donne l’alerte. Selon lui, les riverains ont pris en chasse les voyous en criant «Voleurs! Voleurs! Voleurs!». Quelques mètres plus loin, indique la victime, l’un des voleurs est maîtrisé en la personne de Yaro Adama. «Il a avoué qu’il a jeté les portables sous une voiture. Nous sommes repartis à l’endroit indiqué et nous avons retrouvé l’un de mes téléphones et une arme factice », se désole-t-il. Une patrouille du Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos), de passage, récupère le filou et le conduit au commissariat de police du 20ème arrondissement. Le prévenu reconnaît les faits de vol de nuit en réunion à main armée de couteau et d’armes factices. Il se met à table et avoue. «Nous avons attaqué le plaignant. Nous avons pris ses deux portables et sa montre. Nous l’avons lapidé par la suite. Quand les gens ont commencé à crier, nous avons pris la fuite. Mais, ils m’ont rattrapé et les autres se sont échappés. C’est Mamadou qui est le chef bandit et le couteau se trouve avec Salif. Je reconnais les faits », confesse Yaro en niant la paternité de l’arme factice. Malgré cela, il est présenté le 17 mars à la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau. Yaro répond à l’accusation de vol de nuit en réunion à main armée. Il reste constant dans ses déclarations en plaidant coupable. Sur la base donc des aveux du mis en cause, le tribunal le condamne à 36 mois de prison ferme et à 100 mille francs d’amende.
Bahi K.
Bahi K.
