x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le vendredi 2 avril 2010 | Nuit & Jour

Crise ouverte à l’UDP-CI - Mabri et Flindé au bord de l’affrontement

L’ultime héritage du général Robert Guéi, ancien patron de la junte militaire, risque de partir définitivement en lambeaux les prochaines semaines. L’affrontement qui se profile à l’horizon entre le président Toikeusse Mabri et son secrétaire général, Albert Flindé, risque de mettre encore à rude épreuve, le corps déjà très éprouvé du parti arc-en-ciel. Révélations sur une imminente bataille de « titans » dont les conséquences seront assurément incommensurables pour l’UDPCI.

Le délai de grâce accordé au président de l’UDPCI depuis son éviction du gouvernement risque désormais d’être de courte durée. Des indiscrétions émanant du parti arc-en-ciel attestent de ce qu’une autre grave crise menace l’héritage de Robert Guéi. Cette fois, la menace est d’autant plus pernicieuse qu’elle est menée par une ponte du parti, de surcroît secrétaire général adjoint, et par ailleurs ministre en charge des Transports en l’occurrence Albert Flindé. Mais comment en est-on arrivé là ?

La genèse du conflit Mabri-Flindé

Des sources proches de l’UDPCI indiquent que la guerre Mabri-Flindé serait partie de la formation du gouvernement Soro II. Farouchement récusé par le Président Laurent Gbagbo, Mabri a donc été sommé de désigner un autre cadre du parti en vue de le remplacer au poste de ministre des Transports. Après avoir, de prime abord, opposé un refus catégorique, le patron de l’UDPCI, sous la haute pression du chef de l’Etat, fut contraint par la suite, de lâcher du lest. Mais seulement voilà ! Pour son remplacement au ministère des Transports, Mabri, curieusement, aurait opté pour son ex-directeur de cabinet, Tchagba Laurent. Alertés, l’establishment de l’UDPCI, de même que les chefs traditionnels Dan et Wê ont piqué une crise d’urticaire. Pour ceux-ci donc, il était hors de question de l’UDPCI tombe dans l’escarcelle d’une personne non originaire de la zone géographique du général Robert Guéi. Surtout après avoir mené en 2005 la rude bataille pour évincer le président Paul Akoto Yao. Estimant de ce fait, que l’UDPCI est avant tout et surtout une affaire des 18 montagnes, la notabilité Dan et Wê a donc, au cours d’une réunion de crise tenue au domicile de Mabri, systématiquement exigé le retrait du nom de Laurent Tchagba au profit d’un des leurs. C’est ainsi que, selon de bonnes sources, les sages Yacouba et Guéré ont proposé le nom de Flindé Albert, en remplacement de Mabri au poste de ministre des Transports. Or, aussi paradoxal que cela puisse paraître, le chef de l’UDPCI a, à son tour, opposé un refus catégorique quant à la nomination de son secrétaire général adjoint dans le gouvernement Soro II. Il s’en est donc suivi un véritable dialogue de sourds au terme duquel, les sages Dan et Wê ont ouvertement menacé de ne plus reconnaître Mabri comme président du parti au sortir de ce conclave. Coincé, le successeur du général Guéi fut contraint de capituler en revenant sur sa décision de ne pas accepter l’entrée au gouvernement de Flindé Albert. Mais déjà, sa longue résistance aux notables Dan et Wê sur ce dossier, de même que sa détermination à défendre et soutenir Tchagba Laurent ont fait comprendre à Flindé que Mabri ne le porte vraisemblablement pas dans son cœur. Dès lors, il s’est désormais mis dans une posture de défense vis-à-vis de son patron. Car, pour lui, en s’arc-boutant autour de Tchagba, Mabri était plus mu par une volonté de protéger ses intérêts personnels que ceux de l’UDPCI.

La grosse colère de Flindé

Aujourd’hui, le constat pour le ministre Albert Flindé est sans équivoque que n’eussent été les pressions des notables Wê et Dan il ne serait jamais parvenu à ce poste. Or, si tant est que cela ne procède pas de la volonté de Mabri, il ne se croit donc pas obligé, non plus, de lui renvoyer l’ascenseur. D’où la douche froide qu’il projette pour Mabri les prochaines semaines. En réalité, Flindé aurait pu être réellement redevable à Mabri si celui-ci l’avait choisi pour siéger dans le gouvernement Soro II. Et même si, pour l’instant, le maire de Man continue de faire le mort, nos sources attestent cependant qu’il n’a pu digérer l’incroyable ingratitude de Mabri à son égard pour lequel il s’est longtemps battu. Cependant, les grandes douleurs étant toujours muettes, le désormais premier responsable du département des Transports en Côte d’Ivoire attend certainement l’occasion pour porter l’estocade à Mabri ? Qui, selon les partisans de Flindé, devra infailliblement payer le prix de son mépris pour leur idole. Dans tous les cas, l’affrontement Mabri-Flindé à l’UDPCI est désormais inévitable et n’est plus qu’une question de temps. Déjà, des sources concordantes font état de ce que les états-majors des deux personnalités se préparent à cette empoignade qui risque de faire des vagues au sein du parti Guéiste. Où la gestion de l’actuel président n’est nullement, selon ses accusateurs, exempte de reproches. En effet, sous Mabri, l’UDPCI a tourné le dos à la modernisation tant souhaitée par les militants. A telle enseigne qu’à quelques mois seulement de la tenue du scrutin présidentiel, le parti est toujours à la recherche de ses marques. Ainsi, aux graves dysfonctionnements auxquels le parti est en proie, s’ajoutent le défaillance criarde de sa cellule de communication, l’inexistence des différentes coordinations, le laxisme et l’immobilisme des animateurs des instances, etc. Face donc à un tableau aussi triste, nombre de militants du parti arc-en-ciel croient désormais dur comme fer que l’homme providentiel à l’UDPCI n’est autre que le ministre Flindé Albert.

Michel Ziki
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ