Le ministre de l`Enseignement supérieur et de la recherche scientifique Cissé Ibrahima Bacongo était, hier, l`invité de la rédaction de notre confrère "L`Expression". Cette tribune de libre échange lui a servi de cadre pour faire la lumière sur bien de sujets afférents à son département ministériel. Le ministre Cissé Ibrahima a circonscrit cette rencontre de plus de deux heures pour ne parler uniquement de l`enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Ce dernier volet de la dénomination du ministère dont il a la charge est, selon le ministre, le moteur du développement d`une nation. "Il ne peut pas avoir de développement sans une recherche scientifique de qualité" a-t-il indiqué. Cissé Ibrahima a estimé aussi "qu`on ne peut pas délivrer un enseignement de qualité" à l`université de Cocody, construite pour accueillir 10 mille étudiants et qui enregistre un peu plus de 60 000 à 70 000 étudiants aujourd`hui. Le ministre de l`Enseignement supérieur a d`ailleurs fait une révélation de taille à ce propos. "En réalité, ce ne sont pas tous des étudiants qui sont régulièrement inscrits. Il y a probablement dans les 60 à 70 000, 45 000 qui ne sont pas connus dans les fichiers de la scolarité. C`est-à-dire ce sont des gens qui ne sont pas inscrits. Ce sont des étudiants qu`on pourrait qualifier de clandestins. Le mot n`est pas fort. Ce sont des gens qui sont connus dans les départements parce qu`ils y ont pris une inscription pédagogique à 1000f chaque année qui leur permet de passer d`année en année. Mais au moment de sortir du circuit, de l`université pour aller faire valoir leur connaissance en entreprise, c`est là que la difficulté apparait. Parce qu`on ne peut délivrer de diplôme à quelqu`un qu`on ne connait pas. Sur donc 60 à 70 000 étudiants, il y a environ 15 000 qui sont régulièrement inscrits. Les autres sont des squatters" a soutenu le ministre. Poursuivant, il a dit que "l`élection à l`université de Cocody va avoir lieu courant ce mois d`avril. Sur ce point, le ministère avait un problème de pure forme. On a voulu que tous les candidats soient traités sur un pied d`égalité. Nous avons trouvé un compromis, accepter tout le monde". Le ministre Cissé Ibrahima a regretté le manque criant de ressources financières allouées à son département. "(…) Seulement 0, O5% du Pib est alloué à la recherche scientifique alors que le plan de Lagos signé en 1980 prévoit 1% du Pib". Cette insuffisance de ressources pour le ministre n`altère en rien la qualité du travail effectué par les chercheurs. "Nous avons des chercheurs qui cherchent et qui trouvent" a-t-il martelé. Pour lui, il importe pour les chercheurs de valoriser les acquis de leurs recherches. En outre, le ministre Cissé Ibrahima s`est réjoui de l`amélioration du revenu salarial des enseignants du supérieur. "Les choses ont évolué dans le bon sens si bien que ceux qui demandent à être enseignants et chercheurs sont plus nombreux aujourd`hui. Les diplômés affluent de toute part pour venir enseigner ici. La tendance était le contraire il y a quelques années". A propos du bicéphalisme à la tête de la Fesci, le ministre pense que "la violence n`est pas une fatalité. Ce n`est pas un décret divin, ce n`est pas un signe de désespoir. Le ministre de l`Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, parlant des diplômes volés à l`université, a dit ceci : "Quelqu`un ne peut pas obtenir la licence s`il n`a pas respecté les conditions. Un arrêté a été pris par l`un de mes prédécesseurs, en l`occurrence le ministre Séry Bailly qui indique que des étudiants n`ont pas obtenu des unités de valeurs (UV) pour obtenir la licence. Parmi ces étudiants, il y a Blé Goudé. Je n`ai pas de commentaire, l`arrêté est là. Le fait que leurs noms soient sur cet arrêté établit que ces étudiants n`ont pas obtenu la licence. Le diplôme qu`ils ont est donc faux. Dans tous les cas, la licence de Blé Goudé devrait être normalement invalidée. L`université doit tirer les conséquences de l`arrêté du ministre Séry Bailly". Propos du ministre Cissé Ibrahima.
Paul Koffi
Paul Koffi
