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Politique Publié le jeudi 8 avril 2010 | Le Patriote

Mon général, souvenez-vous de Doué !

Tout feu, tout flamme. Décidément le Général Philippe Mangou est très en verve ces derniers mois. Comme si la Côte d’Ivoire manquait de ministres de la Défense ou de la Sécurité, l’ancien commandant des opérations des Forces armées nationales est prolixe. Il a abandonné la broussaille et les canons de la ligne de front pour les salons feutrés de l’Etat-major où il reçoit responsables politiques, rencontre les troupes pour mettre en garde et rédige des discours pour menacer les opposants à Gbagbo. Le Général Mangou s’est converti donc en homme politique. Ses prises de position seraient accessibles si le militaire qu’il est, n’avait pas de passé en Côte d’Ivoire. Mangou s’insurge véhément contre les appels à la « désobéissance civile » lancés par le RHDP. Mais, comment Laurent Gbagbo dont il défend le trône aujourd’hui, est-il arrivé au pouvoir ? Les Ivoiriens se souviennent encore de son appel à l’insurrection militaire et civile, lancée depuis les ondes de la radio RFI. « Dès à présent, c'est moi le chef d'Etat de la Côte d'Ivoire. Je demande à tous les patriotes, de toutes les villes et des campagnes, de descendre dans la rue. A partir de cet instant, je considère le gouvernement de transition dissous" (…) Je demande à tous les ivoiriens quelque soit leur parti politique, de descendre dans la rue (…) et arracher la victoire du peuple à la junte militaire…il y va de notre survie… ». C’est depuis une ambassade occidentale que l’ancien député de Ouragahio lançait cet appel aux ivoiriens.
Le scrutin venait de prendre fin et Gbagbo contestait au général sa légitimité et la légalité d’une victoire proclamée plutôt par l’administration du territoire.
Le directeur de l'administration territoriale du ministère de l'Intérieur venait d’expliquer que la CNE avait été dissoute parce qu'elle ne s'était pas montrée à la hauteur.
Il avait affirmé que Gueï l'avait emporté dès le premier tour avec 52,72% des voix, contre 41,02% à Gbagbo. La loi imposait en ce moment que le candidat Gbagbo s’adresse à la Chambre constitutionnelle de la Cour Suprême. Ce qu’il n’a pas fait. Gbagbo a préféré la légitimité de la rue. Il a été soutenu par une partie de l’armée. Certains officiers, dont le Général Mangou, ont sorti l’arsenal militaire pour chasser le pouvoir, pourtant légalement établi. Ce qui est possible pour Gbagbo ne le serait-il pas pour une autre partie de la classe politique ? La position du Général Mangou est plus que partisane. Il s’agit là d’une négation du droit constitutionnel du peuple de Côte d’Ivoire de se donner les moyens qu’il faut pour mettre à la tête du pays, les autorités légitimes. Peut-être que le Général Mangou est satisfait de la situation du pays qui patauge depuis cinq ans dans un vide au plan juridique et même politique. L’économie du pays est à genou. Les populations pleurent leur misère. C’est ce message que l’opposition du RHDP a compris. Toute opposition responsable, ne devrait pas rester les bras croisés devant la détresse des populations. Les marches organisées par le RHDP sont une forme d’expression démocratique. Autrement, Laurent Gbagbo qui en a fait, de jour comme de nuit, aussi bien sous Houphouët-Boigny qu’avec Bédié, ne devrait plus être de ce monde. Doit-on tirer sur les jeunes au motif qu’ils réclament la démission du Président maintenu en place suite à des accords politiques, dont il empêche, par tous les moyens, la mise en œuvre ? Mangou doit savoir sa place dans la République. La Côte d’Ivoire le paie pour qu’il la protège aussi bien au plan extérieur qu’au niveau de la sécurité des personnes et des biens. Nulle part, dans le Code qui le régit, Mangou n’est autorisé à avoir des prises de position aussi partisanes que politiciennes.
L’excès de zèle n’a jamais payé. Qui ne souvient pas du Général Matthias Doué qui a tout donné pour sauver le trône de Gbagbo aussi bien sous la transition militaire que sous la Refondation. Doué Matthias a montré un soutien quasi-militant à Laurent Gbagbo. Où est-il aujourd’hui ? Dans tous les cas, ce n’est pas au général Mangou que l’on apprendra la leçon.
Charles Sanga

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