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Économie Publié le mardi 13 avril 2010 | Nuit & Jour

Transport interurbain - La grève des transporteurs paralyse Abidjan

C’est à la surprise générale que les Abidjanais se sont réveillés ce matin du 12 avril 2010. La raison : impossible de se déplacer. Les transporteurs étaient en grève de 48 heures pour protester contre la nouvelle mesure d’augmentation du carburant.

Se rendre hier lundi 12 avril à son lieu de travail relevait d’un parcours de combattant, tant les moyens habituels de locomotion se faisaient très rares. ‘’Gbaka’’, taxis communaux, taxis compteurs et ‘’Woro-woro’’ avaient cesser de faire tourner leur moteur. Cette mesure fait suite à une grève que les transporteurs ont décidé d’observer sur deux jours à compter de ce jour même. Dès lors, pour ne pas manquer le rendez-vous du travail, nombreux étaient les travailleurs qui s’orientaient vers des moyens de locomotion inhabituels. Les quais des pinasses, des bateaux bus sur le plan lagunaire et ceux des bus ordinaires étaient pris d’assaut. Les files d’attente à ces endroits étaient si longues que certains d’entre eux finissaient par être gagnés par le découragement. Ils rebroussaient alors chemin au risque de se faire réprimander à leur service. Pour ceux qui acceptaient de rester dans les files d’attente, ils étaient soumis à de nombreuses bousculades dès qu’apparaissait un bus, une pinasse ou un bateau bus.

Les surcharges, l’ultime solution

L’express que nous avons dû emprunter à la gare sud de la Sotra au Plateau nous présentait un décor peu ordinaire. Habituellement, lorsque les places assises étaient toutes occupées dans ce type de bus, les autres passagers étaient sommés d’attendre le prochain. Mais hier par contre, certains passagers ont accepté volontiers, avec la permission du conducteur, de s’arrêter dans les allées bien qu’ils se soient soumis à l’obligation du titre de transport qui s’élevait à 500 F CFA. Bien avant cette difficulté du bus express, le même scénario s’était présenté à l’embarquement de la pinasse à Abobodoumé. Là-bas les risques étaient plus nombreux, dans la mesure où dans leur volonté de se frayer un passage, certains usagers glissaient sur la rampe et se retrouvaient dans la Lagune. En dehors de ce risque énorme de se noyer, les surcharges observées à tous les niveaux constituaient aussi des sources d’accidents.

Plusieurs dysfonctionnements dans les services

La grève du lundi 12 avril dernier a causé assez de torts à plusieurs entreprises qui ont vu leur personnel réduit de moitié. Du fait de l’absence de véhicules de transport, plusieurs employés sont restés à la maison, créant ainsi un dysfonctionnement dans l’exécution des tâches. Si pour les entreprises de presse les articles pouvaient parvenir aux rédactions par boîte électronique, la situation s’avérait plus catastrophique dans les administrations et les usines. Pour ce qui concerne les administrations, les grognes fusaient de partout qui, pour s’en prendre au pouvoir en place qui, selon eux n’engagent rien pour éviter ce genre de désagrément, qui, pour lancer des diatribes à l’endroit des transporteurs qui donneraient dans la surenchère. En tout état de cause cette situation n’est pas du tout faite pour éclaircir l’horizon social qui s’assombrit davantage de la difficile sortie de crise dans laquelle s’est inscrite la Côte d’Ivoire depuis la signature de l’accord politique de Ouagadougou le 4 mars 2007.

Idrissa Konaté

Photo : Touré Adama

Légende : Dans leur volonté de voir leur condition de travail améliorée par la baisse du carburant, les transporteurs font du tort aux usagers.
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