Les Ivoiriens et avec eux les observateurs l’auront bien noté. Pour cette fois-ci, le film a été tourné sur les bords de la lagune Ebrié. Malgré l’attrait, et le rôle mythique qu’ils jouent pour le cinéma africain, Ouaga et son Fespaco n’ont pas été retenus pour l’occasion. Et en plus de l’espace, qui n’a pas été l’habituel utilisé pour le feuilleton à rebondissement de la crise ivoirienne, il y a eu la ballade en lagune. Laurent Gbagbo au volant de son véhicule de commandement et à bord, le Premier ministre Guillaume Soro. Direction la base navale de Locodjoro. Et l’air frais de la lagune à respirer à grand poumon. Ça fait du bien et les Ivoiriens, c’est l’objectif de la scénarisation de la rencontre au sommet de l’exécutif, peuvent pousser un ouf de soulagement. L’Accord de Ouagadougou était incliné mais pas renversé. Pour être dans le tempo des zougloumen. Le reste, une déclaration du chef du gouvernement indiquant un chronogramme pour l’unicité des caisses et le regroupement des ex-combattants. Le processus électoral, a poursuivi Guillaume Soro, va être relancé. Les structures techniques seront ainsi invitées, les prochains jours, à proposer des mécanismes à même de rassurer les Ivoiriens aux fins de la reprise du contentieux électoral. Du réchauffé des habituels communiqués qui meublent les rencontres de sortie de crise avec le facilitateur Blaise Compaoré. Nouveau chronogramme ; nouveaux mécanisme pour le contentieux électoral ! Les sceptiques verront ici le dilatoire. Pour aller sur le chemin le plus sûr depuis l’Apo, gagner du temps. Surtout que, les joutes verbales entre les signataires de cet accord, ces derniers jours, ont eu le chic d’agacer plus d’un, et de sonner parfois comme un subtil partage de rôle dans le dessein de trainer les pieds. Supputations de personnes pas au fait des difficultés à surmonter ? Peut-être ! Mais, il faut aller au-delà des symboles et agir. Vigoureusement et vite !
D. Al Seni
D. Al Seni