Panier, rempli de manioc, bananes, poissons et autres ingrédients sur la tête, dame Konan, tenancière d’un restaurant, quitte le grand marché de Koumassi pour la cité Houphouët-Boigny, située dans la même commune, où elle tient son commerce. « Ce matin, j’ai attendu en vain les wôrô-wôrô, finalement, on m’a dit qu’ils étaient en grève. Je suis donc allée faire mon marché à pied », nous confie t-elle. M. Konan a, lui aussi, fait le même trajet dans des conditions identiques. « Je reviens de la mairie de Koumassi. J’y suis allé à pied et j’en reviens encore à pied », souffle t-il, au niveau de Prodomo. Tout comme eux, beaucoup d’Abidjanais ont eu du mal à rallier les différents quartiers d’Abidjan. Et pour cause, Diakité Yacouba, président du Collectif des fédérations des syndicats des chauffeurs professionnels de Côte d’Ivoire (CFSCP-CI) et ses pairs, observent un arrêt de travail, pour protester contre la récente hausse des prix du carburant. « Nous allons garer les taxis compteurs, les wôrô-wôrô et les gbakas », lançait-il dimanche dernier. Sur l’autoroute du nord, au niveau de la forêt du banco en direction de Yopougon, et sur la voie express conduisant à Abobo, ou encore à Port-Bouët, Treichville et Cocody, le constat était le même. Aucun véhicule de transport ne circulait. Sur les trottoirs, plusieurs Abidjanais, par petits groupes de deux, trois, quatre personnes voire plus ralliaient à pied, pour certains leur lieu de travail, pour d’autres un centre de santé ou un commerce. « J’avais un rendez-vous important ce matin au CHU de Treichville, mais faute de moyens de transport, j’ai dû renoncer à ce rendez-vous », regrette Mlle Y. Koffi, qui réside à Port-Bouët.
Sortir d’Abidjan était également impossible. « Ce matin, mon époux, m’a accompagnée à la gare UTB de Koumassi où je devais emprunter un car pour Daloa. Malheureusement on m’a dit que les cars ne sortaient pas aujourd’hui (hier, ndlr) », témoigne Mlle Solange Y. Ces propos seront appuyés par un vigile en fonction à ladite gare. « Vous ne pouvez pas voyager ce jour à cause du mouvement de grève », rétorque t-il. Un calme plat y régnait à notre passage en fin de matinée. Idem pour la Société des transporteurs d’Aboisso (STA), située à quelques pas de la gare UTB. Aucun voyage, nous apprend t-on, n’est prévu ce jour. A Adjamé et à Yopougon, un silence de cimetière régnait dans les différentes gares qui desservent les villes de l’intérieur. Visiblement, le mot d’ordre de grève lancé par plusieurs syndicats de transport a été scrupuleusement respecté.
Un mot d’ordre suivi à 100%
Les taxis compteurs, les wôrô-wôrô, les Gbakas, et surtout les « 504 », reliant Abidjan à Aboisso en passant par Grand-Bassam et Bonoua, par leur tintamarre, qui réveillaient les Abidjanais tous les matins, étaient invisibles hier. Une première dans le monde du transport. Généralement, les grèves se font par secteur. Il arrive que les taxis compteurs se mettent en grève ou que les 504 observent un arrêt de travail, rarement tous à la fois, comme c’est le cas depuis lundi. Dans la circulation, les taxis compteurs se comptaient du bout des doigts. Et les seuls véhicules de ce type qui sillonnaient la ville avaient, selon les initiateurs de ce mouvement de protestation, pour mission de constater l’effectivité de la grève. « Nous faisons la ronde pour nous rendre compte du respect de notre mot d’ordre », a confessé sous le couvert de l’anonymat un gréviste rencontré au niveau du grand marché de Marcory. Autre fait inhabituel, l’absence de véhicule de transport dans les différentes gares routières de la ville, de Koumassi à Abobo en passant par Marcory, Plateau, Adjamé, et Yopougon. De même, la circulation était fluide pour les automobilistes particuliers. De toute évidence, la grève est largement suivie. Et cela, dans le calme et dans la discipline. Sauf, à Abobo où deux autobus de la Sotra (Société des transports abidjanais) ont été caillassés par des grévistes. Conséquence, les mastodontes de cette entreprise ont cessé de desservir cette commune, se limitant au niveau de l’université d’Abobo -Adjamé. Pour le reste du trajet, il fallait le faire à pied…
Comme l’a promis donc le président du CFSCP-CI, Diakité Yacouba, Abidjan est restée paralysée toute la journée d’hier. Un bilan plutôt satisfaisant, selon lui. « Les choses se passent comme nous l’avons prévu. Pour l’heure, notre mot d’ordre de grève est suivi à 100%. Et nous comptons aller jusqu’au bout », a-t-il s’est-il réjoui depuis sa retraite. Une détermination qui n’a pas faibli malgré la présence des forces de l’ordre postées dans les différents carrefours de la capitale économique.
Thiery Latt
Sortir d’Abidjan était également impossible. « Ce matin, mon époux, m’a accompagnée à la gare UTB de Koumassi où je devais emprunter un car pour Daloa. Malheureusement on m’a dit que les cars ne sortaient pas aujourd’hui (hier, ndlr) », témoigne Mlle Solange Y. Ces propos seront appuyés par un vigile en fonction à ladite gare. « Vous ne pouvez pas voyager ce jour à cause du mouvement de grève », rétorque t-il. Un calme plat y régnait à notre passage en fin de matinée. Idem pour la Société des transporteurs d’Aboisso (STA), située à quelques pas de la gare UTB. Aucun voyage, nous apprend t-on, n’est prévu ce jour. A Adjamé et à Yopougon, un silence de cimetière régnait dans les différentes gares qui desservent les villes de l’intérieur. Visiblement, le mot d’ordre de grève lancé par plusieurs syndicats de transport a été scrupuleusement respecté.
Un mot d’ordre suivi à 100%
Les taxis compteurs, les wôrô-wôrô, les Gbakas, et surtout les « 504 », reliant Abidjan à Aboisso en passant par Grand-Bassam et Bonoua, par leur tintamarre, qui réveillaient les Abidjanais tous les matins, étaient invisibles hier. Une première dans le monde du transport. Généralement, les grèves se font par secteur. Il arrive que les taxis compteurs se mettent en grève ou que les 504 observent un arrêt de travail, rarement tous à la fois, comme c’est le cas depuis lundi. Dans la circulation, les taxis compteurs se comptaient du bout des doigts. Et les seuls véhicules de ce type qui sillonnaient la ville avaient, selon les initiateurs de ce mouvement de protestation, pour mission de constater l’effectivité de la grève. « Nous faisons la ronde pour nous rendre compte du respect de notre mot d’ordre », a confessé sous le couvert de l’anonymat un gréviste rencontré au niveau du grand marché de Marcory. Autre fait inhabituel, l’absence de véhicule de transport dans les différentes gares routières de la ville, de Koumassi à Abobo en passant par Marcory, Plateau, Adjamé, et Yopougon. De même, la circulation était fluide pour les automobilistes particuliers. De toute évidence, la grève est largement suivie. Et cela, dans le calme et dans la discipline. Sauf, à Abobo où deux autobus de la Sotra (Société des transports abidjanais) ont été caillassés par des grévistes. Conséquence, les mastodontes de cette entreprise ont cessé de desservir cette commune, se limitant au niveau de l’université d’Abobo -Adjamé. Pour le reste du trajet, il fallait le faire à pied…
Comme l’a promis donc le président du CFSCP-CI, Diakité Yacouba, Abidjan est restée paralysée toute la journée d’hier. Un bilan plutôt satisfaisant, selon lui. « Les choses se passent comme nous l’avons prévu. Pour l’heure, notre mot d’ordre de grève est suivi à 100%. Et nous comptons aller jusqu’au bout », a-t-il s’est-il réjoui depuis sa retraite. Une détermination qui n’a pas faibli malgré la présence des forces de l’ordre postées dans les différents carrefours de la capitale économique.
Thiery Latt