La ville d'Abidjan a été fortement paralysée hier par le mouvement de grève des opérateurs du transport qui exigent la baisse des prix du carburant à la pompe.
Ils ont mis leur menace à exécution. Les opérateurs du secteur des transporteurs ont déclenché hier, leur mouvement de grève pour protester contre la dernière flambée des prix du carburant. Qui, on le sait, sont passés depuis le 1er avril de 739 à 779 Fcfa et de 615 à 645 Fcfa respectivement pour le super sans plomb et le gasoil. Hormis les autobus de la Société des transports abidjanais (Sotra), la ville d'Abidjan a observé un calme presque plat au niveau des transports urbains. Les taxis-compteurs, les wôrô-wôrô (taxis intercommunaux) et les gbakas (minicars de transport) ont brillé par leur absence sur les différentes artères de la capitale économique, au grand dam des usagers. La gare routière d'Abobo, point de convergence des gbakas et wôrô-wôrô et connue pour la densité de son trafic, était quasiment clairsemée, tôt le matin. Puisque les transporteurs sont rentrés chez eux.
Une paralysie générale !
Mais, pour constater effectivement le respect scrupuleux du mot d'ordre, certains syndicalistes sillonnaient les différentes voies. Une tactique qui, visiblement, a bien marché. D'autant que de nombreux usagers étaient obligés de rallier Abobo-Adjamé à pied ou en faisant de l'auto-stop. «Nous avions pensé à des rumeurs, lorsqu'à travers certains journaux de la place, l'on a annoncé une grève dans le milieu des transports. Aujourd'hui (ndlr : hier), on se rend compte que c'est vraiment effectif. J'ai dû marcher des kilomètres à pied pour rejoindre mon atelier à Macaci. C'est un véritable calvaire», explique Touré Aboulaye, bijoutier, résidant au quartier Habitat dans la cité du maire Toungara. A Cocody, le constat est le même. Les wôrô-wôrô de couleur jaune ont disparu totalement de la circulation sur le boulevard Latrille. Les embouteillages qui sont récurrents sur cette voie, étaient quasiment invisibles. «Cela fait plus d'une heure que je cherche à aller au service au Plateau. Mais, j'avoue que c'est pénible parce qu'il n'y a pas de taxis-compteurs. Les bus qui passent sont également bourrés de passagers. Si je n'ai aucune solution, je regagnerai mon domicile, tout en prenant le soin d'informer ma hiérarchie de la situation», fait remarquer Alfred Kouamé, agent de l'Etat. Dépité, il ne cessait de faire des va et vient sur le trottoir en bordure du boulevard Latrille. Pour lui, les autorités doivent désamorcer «rapidement» cette crise, en rencontrant les transporteurs pour leur faire des propositions. «Le coût de la vie est déjà insupportable dans notre pays. Si le carburant augmente, cela veut dire que les tarifs du transport et bien sûr, les prix des denrées alimentaires ne seront pas épargnés. Parce qu'à chaque niveau, il y aura des répercussions», argumente-t-il. Avant de rappeler que la situation de crise a fortement paupérisé les populations. Aucune commune de la capitale économique n'est épargnée par la paralysie générale des transports. Le mouvement de colère lancé par le Comité de crise des syndicats, acteurs et auxiliaires du Transport (Ccsat) touche également Treichville, Marcory, Koumassi et Port-Bouët. Ces communes ont perdu leur ambiance habituelle à cause de la baisse du trafic. Des magasins, des boutiques et autres commerces n'ont pas pu ouvrir de bonne heure. Les propriétaires n'ayant pas effectué le déplacement, faute de moyen de transport. A Yopougon, l'impressionnant dispositif des Forces de défense et de sécurité déployées non loin de la pharmacie Keneya, n'a pas altéré la volonté des transporteurs-grévistes qui ont tout stoppé, livrant ainsi les usagers à eux-mêmes. Dans la commune d'Adjamé, de nombreuses compagnies de transport (possédant les gros cars) et les gros camions de transport de marchandises ont observé un arrêt de travail total.
Des cars et gros camions immobilisés
Une situation qui se passe de commentaire. A telle enseigne que certains voyageurs qui envisageaient quitter Abidjan, ont rebroussé chemin. «Nous avons immobilisé tous nos cars, car les prix du carburant ne font plus notre affaire», souligne Coulibaly Siaka, caissier à la compagnie Utrako. Joint au téléphone, le porte-parole du Ccsat indique que «la grève est totale». Même s'il regrette l'arrestation de six de ses camarades par les Fds. Selon Diabaté Losséni, les opérateurs exigent la baisse «immédiate» des prix du carburant avant d'envisager toute reprise d'activités. «Les prix fixés, aujourd'hui, sont suicidaires pour notre activité. Déjà, les Ivoiriens se déplacent de moins en moins à cause des effets pervers de la crise. Donc, si nous devons répercuter la hausse du prix du carburant sur nos tarifs, ce sera la catastrophe. Parce qu'on risquera d'arrêter totalement le transport», dénonce-t-il. Pour lui, le système de fixation automatique des prix en tenant compte des fluctuations sur le cours international du baril, tel que soutenu par les pouvoirs publics, ne saurait justifier la hausse des prix dans les proportions actuelles. «Notre pays produit du pétrole à la différence des pays comme le Mali et le Burkina. Mais, dans ces pays, les prix sont nettement plus bas. Comment procèdent-ils ?», s'interroge le porte-parole, convaincu que les autorités ivoiriennes peuvent s'inspirer de la politique de ces pays voisins. Toujours au titre des revendications, le transporteur estime aussi que le Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos) ne doit plus s'immiscer dans les affaires du transport. «Le Cecos a été créé pour lutter contre le grand banditisme. Qu'il se consacre alors à sa mission pour mettre fin aux tracasseries dont nous sommes l'objet. Nous voulons que les Fds arrêtent de nous délivrer des papillons illicites qui ne sont pas reconnus par le trésor public», crache le porte-parole des grévistes.
Cissé Cheick Ely
Ils ont mis leur menace à exécution. Les opérateurs du secteur des transporteurs ont déclenché hier, leur mouvement de grève pour protester contre la dernière flambée des prix du carburant. Qui, on le sait, sont passés depuis le 1er avril de 739 à 779 Fcfa et de 615 à 645 Fcfa respectivement pour le super sans plomb et le gasoil. Hormis les autobus de la Société des transports abidjanais (Sotra), la ville d'Abidjan a observé un calme presque plat au niveau des transports urbains. Les taxis-compteurs, les wôrô-wôrô (taxis intercommunaux) et les gbakas (minicars de transport) ont brillé par leur absence sur les différentes artères de la capitale économique, au grand dam des usagers. La gare routière d'Abobo, point de convergence des gbakas et wôrô-wôrô et connue pour la densité de son trafic, était quasiment clairsemée, tôt le matin. Puisque les transporteurs sont rentrés chez eux.
Une paralysie générale !
Mais, pour constater effectivement le respect scrupuleux du mot d'ordre, certains syndicalistes sillonnaient les différentes voies. Une tactique qui, visiblement, a bien marché. D'autant que de nombreux usagers étaient obligés de rallier Abobo-Adjamé à pied ou en faisant de l'auto-stop. «Nous avions pensé à des rumeurs, lorsqu'à travers certains journaux de la place, l'on a annoncé une grève dans le milieu des transports. Aujourd'hui (ndlr : hier), on se rend compte que c'est vraiment effectif. J'ai dû marcher des kilomètres à pied pour rejoindre mon atelier à Macaci. C'est un véritable calvaire», explique Touré Aboulaye, bijoutier, résidant au quartier Habitat dans la cité du maire Toungara. A Cocody, le constat est le même. Les wôrô-wôrô de couleur jaune ont disparu totalement de la circulation sur le boulevard Latrille. Les embouteillages qui sont récurrents sur cette voie, étaient quasiment invisibles. «Cela fait plus d'une heure que je cherche à aller au service au Plateau. Mais, j'avoue que c'est pénible parce qu'il n'y a pas de taxis-compteurs. Les bus qui passent sont également bourrés de passagers. Si je n'ai aucune solution, je regagnerai mon domicile, tout en prenant le soin d'informer ma hiérarchie de la situation», fait remarquer Alfred Kouamé, agent de l'Etat. Dépité, il ne cessait de faire des va et vient sur le trottoir en bordure du boulevard Latrille. Pour lui, les autorités doivent désamorcer «rapidement» cette crise, en rencontrant les transporteurs pour leur faire des propositions. «Le coût de la vie est déjà insupportable dans notre pays. Si le carburant augmente, cela veut dire que les tarifs du transport et bien sûr, les prix des denrées alimentaires ne seront pas épargnés. Parce qu'à chaque niveau, il y aura des répercussions», argumente-t-il. Avant de rappeler que la situation de crise a fortement paupérisé les populations. Aucune commune de la capitale économique n'est épargnée par la paralysie générale des transports. Le mouvement de colère lancé par le Comité de crise des syndicats, acteurs et auxiliaires du Transport (Ccsat) touche également Treichville, Marcory, Koumassi et Port-Bouët. Ces communes ont perdu leur ambiance habituelle à cause de la baisse du trafic. Des magasins, des boutiques et autres commerces n'ont pas pu ouvrir de bonne heure. Les propriétaires n'ayant pas effectué le déplacement, faute de moyen de transport. A Yopougon, l'impressionnant dispositif des Forces de défense et de sécurité déployées non loin de la pharmacie Keneya, n'a pas altéré la volonté des transporteurs-grévistes qui ont tout stoppé, livrant ainsi les usagers à eux-mêmes. Dans la commune d'Adjamé, de nombreuses compagnies de transport (possédant les gros cars) et les gros camions de transport de marchandises ont observé un arrêt de travail total.
Des cars et gros camions immobilisés
Une situation qui se passe de commentaire. A telle enseigne que certains voyageurs qui envisageaient quitter Abidjan, ont rebroussé chemin. «Nous avons immobilisé tous nos cars, car les prix du carburant ne font plus notre affaire», souligne Coulibaly Siaka, caissier à la compagnie Utrako. Joint au téléphone, le porte-parole du Ccsat indique que «la grève est totale». Même s'il regrette l'arrestation de six de ses camarades par les Fds. Selon Diabaté Losséni, les opérateurs exigent la baisse «immédiate» des prix du carburant avant d'envisager toute reprise d'activités. «Les prix fixés, aujourd'hui, sont suicidaires pour notre activité. Déjà, les Ivoiriens se déplacent de moins en moins à cause des effets pervers de la crise. Donc, si nous devons répercuter la hausse du prix du carburant sur nos tarifs, ce sera la catastrophe. Parce qu'on risquera d'arrêter totalement le transport», dénonce-t-il. Pour lui, le système de fixation automatique des prix en tenant compte des fluctuations sur le cours international du baril, tel que soutenu par les pouvoirs publics, ne saurait justifier la hausse des prix dans les proportions actuelles. «Notre pays produit du pétrole à la différence des pays comme le Mali et le Burkina. Mais, dans ces pays, les prix sont nettement plus bas. Comment procèdent-ils ?», s'interroge le porte-parole, convaincu que les autorités ivoiriennes peuvent s'inspirer de la politique de ces pays voisins. Toujours au titre des revendications, le transporteur estime aussi que le Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos) ne doit plus s'immiscer dans les affaires du transport. «Le Cecos a été créé pour lutter contre le grand banditisme. Qu'il se consacre alors à sa mission pour mettre fin aux tracasseries dont nous sommes l'objet. Nous voulons que les Fds arrêtent de nous délivrer des papillons illicites qui ne sont pas reconnus par le trésor public», crache le porte-parole des grévistes.
Cissé Cheick Ely