La grève des transporteurs a été largement suivie hier dans la cité royale de la paix. Aucun véhicule de transport n’a roulé ni embarqué de passagers. Les chauffeurs ont décidé de suivre le mot d’ordre de grève du collectif des chauffeurs et transporteurs. Les voyageurs, qui ne savaient plus à quel saint se vouer, attendaient quelques occasions de véhicules personnels pour effectuer leur voyage. Si certains refusaient de donner leur avis sur la situation par peur, Mme Koudou Germaine, était très remontée contre le chef de l’Etat Koudou Laurent Gbagbo, dont elle exige la démission. « On est fatigué de ce président qui ne pense pas au peuple. Moi je pense qu’il doit démissionner car il n’arrive pas à gérer le pays. Un président qui fait souffrir la population n’est pas un citoyen digne du pays», a-t-elle martelé, avant d’ajouter : « C’est lui qui a critiqué l’ancien parti au pouvoir et maintenant il fait pire». Pour M . Kouamé Jean, un fonctionnaire qui se rendait à Korhogo pour reprendre son service, la situation que vit la zone gouvernementale est anormale. « A Korhogo les populations sont en sécurité et le carburant est moins cher » a t-il fait remarquer, tout en indiquant qu’il ne comprenait pas pourquoi le carburant, qui est livré par le Burkina à Korhogo, est moins cher, alors que, la Côte d’Ivoire, qui ravitaille le Burkina Faso, a des prix en constance hausse. Face à cette situation qu’il juge intolérable, il a souhaité que le président rende son tablier où qu’il prenne les décrets pour sortir le pays de cette impasse. Vendeuse de médicaments, Ama Kablan est aussi exaspérée par la situation du pays. « La Côte d’Ivoire est gâtée, Soro et Gbagbo ne s’entendent pas, qu’ils s’entendent pour que nous les pauvres nous puissions vivre et que le pays redevienne normale», a-t-elle recommandé. Une autre d’ajouter : « J’ai été obligé de dormir à la gare hier parce qu’aucun camion n’a accepté de me transporter. On ne trouve pas à manger, il n’y a pas de taxi, tout augmente. Comment allons-nous faire pour nourrir nos enfants ? ». Quant au président des taxis d’Abengourou, M. Bénié, il juge cette augmentation exagérée. C’est pourquoi, il a exhorté les autorités à revoir à la baisse les prix du carburant afin qu’ils puisent reprendre le travail. Au centre hospitalier d’Abengourou, certaines femmes enceintes ont dû parcourir à pied des kilomètres se rendre à l’hôpital. Quant au personnel soignant, il est en majorité présent malgré la grève. Cependant ceux qui ont pris des permissions pour effectuer des voyages n’ont pu reprendre le travail faute de véhicule. Notons qu’aucune casse n’a été enregistrée à Abengourou.
Moyé Blassonni Kédjébô, Correspondante
Moyé Blassonni Kédjébô, Correspondante