Ils tiennent le bon bout, pas question pour eux d’abandonner en si bon chemin. Les chauffeurs de Côte d’Ivoire en grève depuis lundi ont décidé de poursuivre aujourd’hui, leur mouvement de protestation contre la hausse des prix du carburant. La nouvelle proposition du gouvernement n’a pas fait varier leur position. «Le gouvernement propose de faire une réduction de 75 FCFA, sur le litre du gasoil. Nous disons non », a indiqué au téléphone Diakité Yacouba, président du collectif des fédérations des chauffeurs professionnels de Côte d’Ivoire. Ces derniers exigent une baisse conséquente. « Nous avons répondu au gouvernement que pour nous, il faut une réduction de 145 FCFA ou rien. Si ce n’est pas fait, nous poursuivrons notre mouvement », a ajouté M.Diakité. Les grévistes sont plus que jamais déterminés à aller au bout de leur action, surtout qu’ils ont depuis hier, un soutien de poids : celui du patronat des transporteurs. Au troisième jour de leur grève, Abidjan avait encore les allures d’une ville morte. Aucun véhicule en commun n’était en circulation sur toutes les routes d’Abidjan. De Port-Bouët à Yopougon ou Abobo, en passant par Koumassi, Marcory, Treichville etc., les gares routières sont restées vides. Les cars, qui rallient Abidjan aux autres villes de l’intérieur sont également restés immobilisés. « Hier, je me suis rendu à Yopougon espérant avoir un car pour me rendre à Dabou, cela n’a pas été possible », témoigne Mlle Lasme. Si tout se passe dans le calme, en revanche à Abobo, il y a eu des échauffourées entre grévistes et forces de l’ordre. Des cargos bondés d’éléments de FDS (Forces de Défense et de Sécurité) avaient été déployés dans la commune pour sécuriser les autobus de la SOTRA. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et procédé à des tirs de sommation pour disperser une foule déchaînée qui voulait s’en prendre aux autobus. A Koumassi, au terminus 11, des usagers ont agressé verbalement le personnel de la SOTRA pour la lenteur de leurs bus. Les commerçantes, se sont réunies aux pousse-pousse pour convoyer leurs marchandises d’un lieu à un autre. Le calvaire des Abidjanais, obligés de faire leurs courses à pied, continue dans l’indifférence totale du pouvoir FPI. L’intérieur du pays n’a pas été en reste, Grand-Bassam, Duékoué, Bonoua, Daloa, San-Pedro, Abengourou et plusieurs autres villes de l’intérieur étaient aussi paralysées…
Thiery Latt
Thiery Latt