Ils paient. Pour une télévision publique de qualité, qui doit naturellement s’intéresser à tout ce qui touche leur quotidien. Mais voilà, en plus d’être le porte-voix d’une chapelle politique, celle du prince au pouvoir, la télévision nationale, se moque de l’existence des ivoiriens. La grève des transporteurs, en effet plonge la population dans une situation des plus difficiles. Elle est contrainte, pour le plus grand nombre, à marcher des kilomètres. Pas de taxi compteurs, pas de Wôro Wôrô, pas de mini bus, les fameux Gbaka. Ils ont tous garé. Parce que le prix du carburant à la pompe a prix une fois encore l’ascenseur. Les professionnels du transport, avec les nouveaux prix du gasoil et de l’essence, travaillent à perte. La grève n’avait donc même pas besoin d’être décrétée. Elle s’est imposée. Et depuis le lundi dernier, les ivoiriens sont dans la galère. Les malades des quartiers populaires croupissent dans les domiciles. Les élèves sont à la maison. Eux comme les maitres bénéficient d’une rallonge des congés de pâques, faute de moyens de locomotion. La compagnie de transport public, la SOTRA a du mal à faire face au nouveau flux d’usagers. Plus grave, les denrées alimentaires et les produits de première nécessité disparaissent des marchés. Les prix n’attendaient pas mieux pour s’envoler. Et pour la RTI, cette misère collective des populations n’est pas un sujet d’intérêt, ni d’actualité. Dans aucun des journaux télévisés de la première chaine de la télévision national, en particulier les mardi et mercredi derniers, il n’a été question de la grève du transporte et ses conséquences. La population vit un drame auquel en rajoute la misère professionnelle de la « chaine des grands énervements ». Si la RTI ne peut traiter une actualité socio économique comme celle là, que peut-on attendre d’elle sur le terrain politique ? Un servile parti pris. Rien d’autre.
D. Al Seni
D. Al Seni