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Économie Publié le vendredi 16 avril 2010 | Le Patriote

Grève des transporteurs : Les marchés s’appauvrissent, les prix flambent, les commerçants pleurent

© Le Patriote Par Emma
Grève des transporteurs : Les prix flambent sur les marchés
Jeudi 15 avril 2010. Abidjan. Grand marché de Koumassi
Pas de doute ! La grève des chauffeurs frappe durement tous les secteurs de l’activité économique. En premier lieu, les commerçants du vivrier. Ces produits venant de l’intérieur du pays, notamment des denrées alimentaires telles que la banane plantain, le manioc, l’aubergine, la tomate etc., commencent à se faire rare sur le marché abidjanais. Les camions transportant les marchandises n’arrivent plus à ravitailler la capitale économique. Situé à l’entrée d’Abidjan, dans la commune de Yopougon, le marché de Siporex, connu pour la vente en gros et en détails de plusieurs denrées, est actuellement l’ombre de lui-même. Hier encore, les commerçants du marché n’avaient que leurs beaux yeux pour constater la chute vertigineuse de leur recette quotidienne. « Avant la grève, on déchargeait entre vingt et trente camions de bananes plantains par jour. Aujourd’hui, on ne décharge qu’un ou deux camions », constate amèrement dame Awa, une commerçante du marché. Bien entendu, cela, ajoute sa voisine, n’arrange pas les commerçantes qu’elles sont. En effet, confie t-elle, elles réalisent leur bénéfice sur le nombre de sacs de banane vendus. « Nous gagnons entre 500F et 1000FCFA par sac. Si je ne vend que deux sacs par jour, imaginez ma perte », se plaint cette dernière. Et comme le veut la loi du marché, quand l’offre est inférieure à la demande, les prix flambent toujours. Ainsi, la tonne de banane, révèle Mme Oula Pélé née Marceline, qui était de 600 000FCFA est passée à 1 million de FCFA. « Je vendais 5 à 6 régimes de banane à 5000FCFA, aujourd’hui, je vends au même prix 3 régimes», avoue-t-elle, non sans regretter amèrement cette situation qui plombe le commerce. Car ses clientes qui venaient de Dabou et autres quartiers périphériques ne viennent plus.

Les prix grimpent

A Adjamé, les commerçants du célèbre marché gouro, ne disent pas autre chose. Pour tous, la grève des chauffeurs est très dure à supporter. Non seulement, ils n’arrivent plus à aller chercher la marchandise à l’intérieur du pays, mais quand ils y parviennent, le prix du transport leur revient deux fois plus cher qu’avant la grève. Arrivé avec son chargement de manioc, au prix de mille efforts, Abdoulaye est obligé de vendre les tubercules plus chers que d’habitude. « Ce sont les « wotros » (pousse-pousse), qui sont allés prendre mes maniocs à Abobo. J’ai du déboursé 25 000FCFA. Avant la grève, un chargement de véhicule me revenait à 60 000FCFA, mais la quantité de manioc était cinq fois supérieurs à celle d’aujourd’hui », note t-il. Vu donc la situation, Abdoulaye a décidé de vendre le tas de 5 tubercules à 500FCFA pour les moyens et 3 à 500 FCFA les plus gros. Les cliente, qui se pressent autour de sa marchandise, ont la mine des mauvais jours. « Il n’y a pas de manioc sur le marché. Regardez ce petit tas de manioc, il me dit de payer 3000FCFA. Avant la grève, j’avais ce même tas à 1000FCFA. En plus des 3000FCFA, je dois payer, le pousse- poussier qui va me les transporter aux Deux-Plateaux, combien vais-je gagner », s’interroge Germaine, une commerçante. Après mille réflexions, elle renonce à l’achat. « Si je paie, c’est pour vendre à perte. Je préfère retourner bredouille à la maison », lâche t-elle toute triste. A l’instar de cette dernière, elles sont nombreuses, les commerçantes qui pleurent du faite de la situation. Les prix des marchandises connaissent des augmentations exorbitantes. Le sac d’aubergine coûte actuellement 25000FCFA, la caisse de tomate 50 000FCFA. Tous (commerçants, acheteurs) n’ont qu’un seul mot à la bouche. « Que la situation redevient normale le plus rapidement possible. Faute de quoi, c’est la famine qui va s’abattre sur le pays », préviennent-ils.

Dao Maïmouna
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