Hors donc, tous les pouvoirs sont les mêmes ! Les Ivoiriens seraient tentés de le croire au regard du traitement de la grave crise socio économique due à la grève des transports. Pour distraire les grévistes et donner l’illusion aux populations que leur calvaire a pris fin, le régime n’a trouvé mieux que de recourir aux pratiques anciennes. Deux tondus et trois pelés. Sortis de nulle part, qui viennent sur le plateau de la télévision nationale appeler à la fin du mouvement. Et les sofas aux ordres, au mépris des règles de base, annoncent la reprise du travail dans le secteur du transport. Résultat, sur le terrain, c’est le calme plat. L’aventure a cependant ce chic de décupler l’énergie et la détermination des grévistes. Pour un pouvoir dont les principaux responsables sont issus du monde syndical, surtout celui des enseignants, ce raccourci et ses conséquences ne devraient pas être des inconnus. Le Synares, le syndicat national de la recherche et de l’enseignement supérieur en son temps, tout comme le Synesci, syndicat national des enseignants du secondaire de Côte d’Ivoire, ont été l’objet de ces jeux malsains. Remuants dans le milieu social, ils lançaient de fréquentes grèves dont certaines revendications allient bien au-delà des questions professionnelles. Pour briser la dynamique des mouvements de ces syndicats, le pouvoir d’alors trouvait toujours des mercenaires syndicaux. Ces individus sans foi ni loi prêts à tout pour une poignée de francs CFA ou des promesses de nomination. Ils arpentaient les studios et les caméras et abreuvaient les ondes de déclarations. Que les victimes de telles pratiques hier, dont les Akoun Laurent et autres Assoa Adou, soient aujourd’hui au cœur d’un régime, et que ce pouvoir recourt aux mêmes niaiseries du passé prouvent une seule chose : la Refondation est en panne sèche. Et dépassée par les événements.
D. Al Seni
D. Al Seni